Sophie Kinsella, c’est pas vraiment que je l’avais boudée au début, mais presque. En fait je connaissais de nom seulement sa saga de L’ACCRO DU SHOPPING mais comme je n’aime pas aimer les mêmes choses que tout le monde ( moi ? un esprit de contradiction? ), j’avais jugé que les aventures de Becky Bloomwood étaient bien trop superficielles et plates pour satisfaire mon grand cerveau intelligent.
En fait les romans de Sophie, je les ai connus au hasard.
J’avais profité de l’offre monstrueuse des éditions Pocket ( 2 romans achetés = un 3ème offert en plus ! ) pour me procurer LES PETITS SECRETS D’EMMA à la couverture rouge pétaradante. Et comme vous avez forcément lu mon avis dessus et que vous avez une mémoire du feu de Dieu, vous savez que je l’ai adoré, et que j’ai ensuite poursuivi ma découverte des romans de cette écrivaine trentenaire britannique en débutant la saga de L’ACCRO.
Cette saga, je l’ai bouffé entière en 10 jours. J’ai bien aimé mais je voulais être certaine que c’est en-dehors de cette saga désormais réputée que Sophie excelle plus encor : j’ai alors dévoré SAMANTHA,BONNE A RIEN FAIRE dont j’ai fait un billet visible ICI.
Ensuite j’ai eu une furieuse envie de changement, mais pas d’un gros non plus : je suis restée dans la chicklit ( = littérature pour poulettes ) en variant les romancières.
Et c’est au cours d’un énième détour dans les rayons de la FNAC que j’ai croisé le chemin d’un roman de Sophie dont je n’avais jamais entendu parler : LEXI SMART A LA MEMOIRE QUI FLANCHE . En gros, si j’ai craqué en pleine période de no-buy bibliophilien, c’est uniquement la faute à Musclor.
Oui parce qu’il boude si on ose aller au centre commercial sans passer par la FNAC avant de s’en aller. Et il sait très bien qu’au rayon chickilit, je ne sais pas me tenir. Un peu comme si tu lâchais DSK dans une maison close en lui disant qu’il n’a pas le droit de profiter. C’est pas possible. T’es obligé de craquer.
LEXI SMART A LA MEMOIRE QUI FLANCHE est certainement mon coup de coeur chicklitien de l’année 2012 !!!
Dans mon billet sur LES PETITS SECRETS D’EMMA, je vous faisais part de mon envie folle de me procurer la bibliographie complète de Sophie Kinsella. Comme vous le voyez , j’ai quasiment tenu ma parole en quelques semaines, puisque j’ai boulotté tous ses romans d’affilée. Une véritable drogue !
J’ai même acheté le DVD de l’adaptation cinématographique des aventures de Becky Bloomwood ( notre fameuse ACCRO ) qui s’est révélé…euh…un peu beaucoup merdique.
Pour l’instant, ma seule déception dans les romans de Sophie fut DRÔLE DE MARIAGE paru sous son pseudonyme Madeleine Wichkam. Heureusement que je n’avais pas débuté mes lectures Kinsella par celui-ci car sinon j’aurais boudé l’auteure et raté cette série de l’ ACCRO !
J’ai l’impression que plus les romans de Sophie passent, plus l’éditeur prend soin à pondre de jolies premières de couverture raccords avec l’histoire, et surtout SURTOUT il prend garde à ne rien révéler de l’intrigue en quatrième de couv’. On ne peut qu’applaudir, car ça n’a pas été toujours le cas 🙂
Lexi, de son vrai prénom Alexia, a une vie de merde.
Entre son petit-ami surnommé «Dave Le Loser» qui lui pose un lapin, ses propres dents à elle ( de lapin justement ) , le fait qu’elle soit complètement à sec et occupe un poste complètement pourri où elle ne pourra pas espérer grimper les échelons dans sa boîte qui commercialise des moquettes et revêtements de sol, c’est franchement la dèche. En plus son père vient de décéder, laissant sa maman et sa petite soeur toutes seules.
Elle garde malgré tout espoir que ça change. Après tout elle a les meilleures copines du monde, ses collègues de boulot avec qui elle passe le plus clair de son temps.
D’ailleurs c’est en sortant d’un club londonien avec elles, et au cours duquel Dave Le Loser lui a posé un énième lapin que sa vie va basculer. En tentant d’attraper un taxi, elle se casse la goule en glissant sur des marches à cause de ses nouvelles bottes à semelles glissantes bon marché, et perd connaissance.
Elle se réveille le lendemain dans une chambre immaculée et ce qu’elle découvre la sidère : ses mains sont manucurées, ses dents parfaites et sa silhouette l’est tout autant, ses cheveux sortent tout droit d’une publicité L’Oréal, un sac Louis Vuitton est posé au pied de son lit, et surtout son mari Eric semble calqué sur le physique de Ken avec, en petit bonus, le fait qu’il soit riche à crever.
Et pourtant, elle est toujours Lexi Smart, c’est bien elle. Elle découvre que 3 années se sont passées entre sa pirouette sur les marches glissantes et son réveil à la clinique. Il va falloir qu’elle assemble le puzzle de ses trois années : pourquoi a-t-elle été promue?
Pourquoi est-elle si jolie?
Pourquoi son mari est si joli lui aussi?
Qu’est devenu Dave Le Loser?
Pis où sont ses copines?
Qui est cette grosse dinde qui se vante d’être sa meilleure amie?
Qui est ce type, Jon, qui prétend savoir tout d’elle et être son amant?
En gros : mais c’est quoi ce bordel ?!
Comme je deviens maître dans l’Art du suspense, je suis sûre que là tout de suite, votre seul rêve est de vous ruer chez votre libraire pour engloutir les 412 pages de ce roman. Et ce n’est pas moi qui vais vous en empêcher.
Au début, l’histoire me paraissait complètement abracadabrante. Je trouvais que passer du jour au lendemain du statut de grande avocate à celui de bonne à tout faire était tiré par les cheveux ( SAMANTHA BONNE A RIEN FAIRE ), mais dans l’histoire de Lexi Smart, je ne comprenais pas comment il était possible d’avoir zappé 3 années de sa propre existence.
En fait l’explication est toute conne et Sophie Kinsella nous l’apprendra vite. Après j’ignore si cela se produit dans la «vraie vie», mais il arrive que des pertes de mémoire surviennent entre deux chocs. Le premier de Lexi fut sa chute dans un escalier glissant, et le deuxième trois ans après fut un accident de voiture…. alors que l’ancienne Lexi ne savait pas même conduire !
Bon je ne vous en dis pas plus, car au mieux je colle un peu de suspense en plus, au pire je vous embrouille complètement et vous ôte toute envie de découvrir ce petit bijou de chicklit !
Pour moi, les aventures de Lexi ont absolument TOUT pour plaire, tant au niveau de l’intrigue, qui passe de farfelue au départ à complètement possible (mais je persiste qu’il faut quand même avoir un petit grain pour oser imaginer un scénario pareil ^^ ) qu’au niveau du récit.
Formulée à la première personne du singulier, il permet au lecteur de se faufiler dans la peau et les pensées d’une Lexi complètement larguée qui essaye de reconstituer le puzzle de sa vie. Et croyez-moi, ses pensées sont souvent comiques. Ce style de récit permet de vraiment s’attacher à cette jeune femme et surtout de recomposer en même temps qu’elle les bribes de souvenirs qu’elle s’emploie à retrouver.
Comme en plus Sophie Kinsella n’a pas son pareil pour employer un style simple, épuré et clair, tout en ne sombrant jamais dans le vulgaire ou dans le récit «parlé», on ne peut qu’entrer dans cette histoire sans jamais vouloir en ressortir ! Franchement j’ai eu du mal à me décoller de ces 21 chapitres qui permettent de faire une pause facilement sans craindre de perdre le fil de l’histoire.
Et moi c’est comme ça que je mesure un bon roman de chicklit : si je m’attache au personnage et que je suis capable de trimballer mon roman partout, c’est que le livre est assez captivant pour que j’en devienne accro !
Les péripéties s’enchaînent à un rythme dingue : difficile de s’ennuyer ! Du coup j’ai torché ma lecture en 3 soirées, et même si la fin est imprévisible jusqu’aux toutes dernières pages, j’étais déçue de quitter Lexi aussi vite. Mais c’est bien le problème avec les héroïnes de Sophie Kinsella : elles sont tellement attachantes qu’on a bien du mal à les lâcher !
J’ai aimé retrouver la légèreté caractéristique des romans du genre, sans toutefois tomber dans la superficialité.
Bon faut pas déconner non plus, je ne vais pas vous pondre une étude socio-psychologique sur les liens affectifs gâchés par un carriérisme trop poussé. Mais Sophie parvient à nous interroger sur notre propre condition et elle en vient à souligner un point que nous connaissons tous, et auquel nous pensons souvent : avoir du fric à ne plus savoir quoi en faire , être une grosse bombasse , avoir un boulot gratifiant à responsabilité et un mari parfait , finalement est-ce que ça nous rend heureux?
Lexi se rend vite compte que ça la gonfle de ne plus manger de pain, d’avoir un intérieur si soigné qu’elle ne peut pas y ajouter sa petite touche personnelle, que ses employés la méprisent etc etc…. Sophie Kinsella réussit sans peine non seulement à nous faire aimer sa Lexi , mais la force de l’identification est telle qu’on ne peut s’empêcher de se mettre à sa place . Et ça j’adore.
J’aime encore plus quand je me bidonne pendant une lecture, quitte à ce que Musclor à mes côtés dans le lit me prenne pour une cinglée finie. Du coup je n’ai pas pu résister et j’ai repris mon hobby favori : coller des post-it® aux passages qui méritaient d’être cités :
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EXTRAIT 1 : Lexi est desespérée de ne se souvenir de rien , pas même de son mari . Elle décide de se coller une murge dans un bar , et parlotte avec un pilier de comptoir et le barman.
— Vous pouvez me rendre un service? Soyez gentil de me donner un coup sur la tête avec le shaker ! Il paraît que ça ne sert à rien, mais qui sait?
Il sourit comme si je blaguais.
— Très bien, dis-je impatiente, alors je vais le faire moi-même.
Sans lui laisser le temps d’intervenir, je saisis le shaker et m’en flanque un coup sur le ciboulot.
— Aïe ! dis-je en laissant tomber le shaker, je me suis fait mal !
—Vous avez vu? s’exclame quelqu’un, elle est vraiment zinzin !
— Mademoiselle, ça va? Vous voulez que j’appelle un…
— Minute !
Je lève la main. Pendant quelques secondes je demeure immobile, dans l’espoir de retrouver la mémoire. Mais que dalle !
— Nul, fais-je déçue. Pas un seul souvenir. Merde !
— Barman, vous devriez lui faire un café très fort, murmure l’Américain.
De quoi je me mêle? Je ne veux pas de café ! Je suis sur le point de le lui dire, quand mon portable sonne. Je me bagarre un peu avec la fermeture Eclair de mon sac avant de découvrir un message d’Eric : Je rentre à la maison. E
— C’était mon mari, dis-je au barman. Vous savez, il sait conduire un hors-bord.
— Extraordinaire !
— Oui, je répète en opinant du bonnet sept fois de site. Il est formidable, parfait, parfait époux… Sauf qu’on n’a pas fait l’amour…
— Vous n’avez jamais fait l’amour avec lui ? insiste l’Américain, éberlué.
— Oh, on a fait l’amour, dis-je sur le ton de la confidence et en reprenant du mojito, mais je ne m’en souviens pas.
— C’était si bien que ça? se moque-t-il. Le pied hein? La grande secousse !
La grand secousse ? Ces mots m’électrisent. La grande secousse !
— Vous savez quoi? Vous ne vous en rendez pas compte mais c’est très signi…sifigni…significatif.
J’ai du mal à le dire mais je me comprends. La grande secousse d’une bonne partie de jambes en l’air va me faire retrouver ma mémoire. Je dois faire l’amour ! C’est le remède de mère Nature contre l’amnésie ! Amy a peut-être raison, après tout.
— J’y vais ! dis-je en reposant bruyamment mon verre ! Je vais aller faire l’amour avec mon mari !
— Bonne chance, ma jolie, rigole l’Américain. Amusez-vous bien !
Forniquer ! C’est ma mission.
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En général je me bidonne parce que j’arrive très bien mentalement à me figurer la scène. D’ailleurs je trouve que ce roman gagnerait VRAIMENT a être adapté au cinéma, je pense que ça nous fournirait une comédie assez savoureuse ! Cependant il y a souvent des situations qui n’apparaissent pas à l’image même si l’adaptation cinématographique est très très bonne…Comme cet extrait que j’adore :
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EXTRAIT 2 : Lexi dîne avec Dave Le Loser et essaye d’en savoir plus sur leur rupture…
— Je ne t’en veux pas, Lexi. Je t’ai dit : « Tu auras toujours une place dans mon coeur. On est sur la même longueur d’onde.» Je t’ai donné une rose et un dernier baiser. Puis je suis parti. C’était beau.
Je pose mon verre et je le regarde attentivement.
Il a cette expression de sainte-nitouche qu’il prenait quand il arnaquait ses clients en leur vendant une assurance supplémentaire pour leur électroménager.
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Bien sûr, vous apprendrez aussi ce qu’il s’est passé pendant l’enterrement du Papa de Lexi, puisqu’elle est incapable de s’en souvenir non plus. Et pourquoi sa petite soeur qui était si mignonne est devenue une ado incontrôlable et cleptomane !
LEXI SMART A LA MEMOIRE qui flanche est un big big coup de coeur !
Si vous avez envie d’un roman frais , qui se lit très facilement , dont l’héroïne est hyper attachante et l’histoire carrément originale , il faut absolument se procurer ce petit bijou de Sophie Kinsella ! Aucun temps mort et pas d’ennui avec des situations cocasses et de l’humour disséminé un peu partout, avec tout de même en toile de fond une grosse question existentielle qui nous a tous traversé l’esprit un jour : Et si j’étais riche , beau avec un métier génial , serais-je plus heureux?
Même si j’avais peur de tomber dans une histoire niaiseuse et assez farfelue, finalement il n’en est rien, et on rentre très vite dans ce scénario un peu ubuesque sans vouloir s’en détacher ! Pour sûr, si un réalisateur a la bonne idée d’en faire un film, je pense qu’il fera un tabac et que je serais la première à acheter mon ticket de cinoche ^-^
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tequiladrenaline
22 mai 2013 10 h 19 minJe l’ai adoré celui ci ! Je l’ai lu dans une période pas rigolote et il m’avait vraiment fait du bien ! 😀
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