(PÉROU Jour 7) En route vers Cuzco : la traversée de l’Altiplano 🏔️

(PÉROU Jour 7) En route vers Cuzco : la traversée de l’Altiplano 🏔️

Altiplano Pérou cordillère Andes

En ce septième jour de circuit, j’ai pas la frite.

Je me suis réveillée plusieurs fois pendant la nuit avec la curieuse sensation que mon nez « coulait ». Mais pas couler de l’intérieur vers l’extérieur, pas de la morve, non… Non sur le nez.

Au réveil je découvre que mon nez a tellement brûlé la veille sur le lac Titicaca que j’arbore de magnifaïques cloques suintantes sur le pif.

Heureusement seuls mes collègues profiteront du spectacle car si hier, nous avions énormément visité en abandonnant les sièges du car pendant une journée complète, aujourd’hui nous n’en sortirons que très (trop) peu.

Dès le lever, je reprends donc la danse vite-vite je me lave, vite-vite je fais ma valise, vite-vite je petit-déjeune dans la grande salle commune. Et hop, nous sommes tous le cul vissé dans nos sièges de car sur la route de Cuzco !

La traversée de l’ Altiplano

Grmblblbl marre du car. ( quand je dors mal je suis de très bonne humeur.)

Heureusement quelques haltes jalonneront notre parcours. Dont évidemment quelques pauses pipi-caca et mate de coca. qui sont aussi l’occasion de se dégourdir les jambes. Mais deux autres visites bien plus intéressantes nous attendent avant d’arriver à Cuzco…En effet, aujourd’hui nous traversons l’Altiplano.

L’altiplaquoi ? L’ Altiplano.

Vous ne savez pas ce que c’est ? Moi non plus avant ce voyage. sont loin mes cours de géographie.

En fait il s’agit de la plus haute région habitée au monde après le Tibet. Cette zone est située au coeur de la Cordillère des Andes, qui je le rappelle traverse le Pérou de part en part et qui elle-même n’est rien de moins que la plus longue chaîne de montagnes continentale du Monde.

L’altitude moyenne de l’Altiplano est de 3300 mètres. HAHAHA p’tit joueur l’ Altiplano !! Maintenant on gère la fougère en gestion de Mal Aigü des Montagnes,  moyennant quelques cachetons de Dolicrâne et des bouteilles d’oxygène quand même.

En tout cas, nous passerons notre matinée dans le car. La plupart ( dont moi ) en profiteront pour ronfler après leur nuit pourrie. Ceux ( seule moi ) dont le pif a crâmé la veille se tartinent d’une bonne couche de Biafine pour calmer l’échauffement sévère.

Vers 11h30, nous faisons une petit halte en bord de Panaméricaine. L’occasion d’admirer les plaines et les sommets de la Cordillère qui s’étirent au loin.

Des vendeurs de tissu sont là, en famille. Quelques enfants en costume traditionnel posent avec de petits alpagas. Moyennant quelques soles, on peut les photographier.

Ils ne sont pas très souriants, voire agressifs pour certains. Personnellement je me dégourdit viteuf les jambes avant de remonter dans le car.

Nous nous arrêterons deux heures plus tard pour un déjeuner sous forme de buffet en bord de route. Le repas était copieux, mais je suis à moitié barbouillée. Ce qui ne m’empêche pas bien sûr de siroter une bonne bière péruvienne et de goûter un délicieux ceviche.

En revanche les desserts, c’est pas la panacée au Pérou. Au début ravie de voir quelques gâteaux, je déchante rapidement devant leur goût insipide ( pourtant merde, ils ont du super chocolat au Pérou ! Ils n’arrivent pas à en faire des gâteaux corrects ? Je crois que je tiens un truc là. )

Nous reprenons la route en direction de  :

 

Andahuaylillas, la Chapelle Sixtine d’Amérique du Sud

 

Préambule

Notre car se détourne de la route pour s’enfoncer dans les petites rues d’un village. Au détour d’un virage, nous découvrons une étrange procession. On dirait un carnaval. Il y a l’orchestre d’un carnaval. Et même des chants joyeux de carnaval. On voit des costumes colorés de carnaval. Mais ce n’est pas un carnaval.

En fait ce sont des obsèques.

Il est assez curieux de constater la différence flagrante entre nos moeurs occidentales et les coutumes péruviennes. Ici un décès est une fête. C’est une étape de la Vie. Ce qui explique les chants, les trompettes et les costumes colorés. Difficile d’imaginer un truc pareil dans nos contrées. Et pourtant on vivrait peut-être les disparitions de nos proches différemment si nous options pour cette vision des choses…

Bref.

Nous ne sommes pas encore arrivés au bout de la ruelle qui mène à AndahuayLillas, puisqu’un connard d’automobiliste ( ça, c’est une notion internationale par contre )s’est garé en plein milieu d’un passage large comme notre car. Il s’est sans doute rendu au marché pas loin. En tout cas le stationnement est interdit à cet endroit et il bloque toute la circulation. Le car klaxonne. Le guide et le chauffeur descendent pour tenter de trouver le malotru. Sans succès.

Il faudra 4 mecs pour diriger et 20 minutes pour que notre car puisse passer sans toucher la caisse du connard ni même la rayer ( un exploit ). Le chauffeur a négocié un passage très compliqué puisque quelques millimètres séparaient nos vitres des toits en ardoise des maisons de la ruelle. Mais il a réussi sans une rayure #chauffeurdecompète.

Après 5 minutes de tape-cul sur les pavés, nous arrivons à destination.

La visite d’Andahuaylillas

Je me rappelle parfaitement bien avoir visité la Chapelle Sixtine lors d’un voyage scolaire il y a soixante-douze ans et avoir presque chopé un torticolis à force de me dévisser la tête. Je pensais ne jamais trouver ailleurs d’édifice religieux comme celui-ci.

Et bien, je me trompais.

Dans le cas de l’église Saint-Pierre-Apôtre d’Andahuaylillas , l’erreur serait de se fier à la sobriété de sa façade. Car quand vous pénétrez dans le sanctuaire, vous êtes littéralement foudroyé sur place par la richesse des lieux. Rien d’étonnant à ce qu’on l’appelle la Chapelle Sixtine des Andes.

Nous n’avions pas le droit de prendre de photos pour ne pas détériorer les ornements. Mais quels ornements mes amis, quels ornements !! Un style baroque surchargé, mêlant les langues latine, quechua, espagnole, aimara et même purquina, dans des tonnes de feuilles d’or, un plafond recouvert d’une décoration de style mudéjar et de motifs floraux, des tableaux de maître gigantesques…Et une paire de fresques monumentales qui entourent la porte d’entrée : elles représentent les deux voies possibles de l’existence. D’un côté, le chemin fastoche vers l’Enfer ; de l’autre le chemin hyper-difficile vers le Paradis.  Imaginer les indigènes tout récemment convertis au christianisme pénétrer dans cette église bâtie par les espagnols pour les convertir, ça m’a collé le frisson. Ils ont dû en prendre plein les yeux et plein la tête ( oui parce qu’après on leur a bourré le mou, évidemment ).

Une déco toute en sobriété.
L’autel où tu te sens tout petit tout couillon devant.

Moi c’est pas tellement les feuilles d’or qui m’ont fait tourner la tête, mais plutôt le plafond en réalité : il est tout en bois et intégralement peint. Mais l’effet d’optique est tel qu’on le croirait recouvert d’un lourd tissu rouge et or. Etonnant. Splendide.

Quand j’écris « tourner la tête », je parle au sens propre comme au figuré. Comme dans la Chapelle Sixtine originelle, je me suis dézinguée quelques muscles dans la région cervicale.

Notre déception de ne pas pouvoir prendre de photos doit se lire sur nos visages. D’ailleurs je soupçonne un ou deux resquilleurs parmi mon groupe de collègues, hehehe. Mais notre gentil guide a tout prévu, puisqu’un exemplaire d’un CD de photos nous sera gracieusement donné à chacun en toute fin de visite. Yey !

Pour l’heure, il est temps de retourner à notre car. Je profite de quelques instants ensoleillés sur le parvis de l’Eglise tout en admirant les immenses arbres pisonay plusieurs fois centenaires :

Ca me fait un curieux effet d’optique : j’ai presque l’impression que c’est une arche rocheuse…pas vous ?

Le Post-scriptum qui justifie le préambule

De retour au car, on grimpe. Au bout de 10 minutes, nous n’avons toujours pas bougé et j’entends le chauffeur maugréer en espagnol et notre guide Marco descend…Il revient quelques instants plus tard et nous comprenons rapidement la situation : le connard d‘automobiliste qui bloquait la rue à l’aller ( et qui était donc en tort ) est de nouveau là.

Sauf qu’il est planté au milieu de la rue et fait mine de farfouiller dans son capot. Il dit qu’il est en panne.

Problème : c’est la seule rue pour sortir et rejoindre la route.

Enflure.

Au bout de quelques minutes, Marco aperçoit une policière qui se promenait par là. Nous les voyons tous deux qui se dirigent vers le connard. Ca discute. La policière sort un calepin et écrit quelque chose.  Quand soudain, sans avoir rien touché dans le capot, le malotru grimpe côté conducteur et la voiture démarre comme par magie.

Marco nous donnera le fin mot de l’histoire : el senor n’était absolument pas en panne. Il a juste voulu nous faire chier enquiquiner puisqu’il avait repéré notre car et attendait que nous partions pour simuler une panne de voiture. Alors qu’on l’avait pas rayé ni rien. L’automobiliste péruvien de type connard est donc revanchard.

Le type s’en est sorti avec une belle amende. Pan dans les dents !

La police péruvienne ne rigole donc pas avec les automobilistes abrutis.

Le site de Piquillacta 

C’est lorsque le soleil commence à décliner que nous arrivons sur un site majestueux qui domine la Vallée des Incas.

Situé à 20km à l’est de Cuzco, le site archéologique de Piquillacta présente des ruines pré-incas ( 500 à 800 apJ-C ) dans un état de conservation étonnant. Ici il n’y a pas de touristes ce qui contribue à la sensation d’immensité du site. Ici, on respire et on admire.

Et c’est drôlement chouette.

Les pierres ocres bombées parfaitement alignées constituant l’édifice de 7 mètres de haut laisse deviner l’ingéniosité des pré-incas. Ils avaient pensé à tout : l’alignement des pierres, la construction et l’orientation d’une gouttière tout en haut des murailles ont été réfléchis en fonction de la pluie et de la fonte des neiges.

Des « escaliers » ont même été aménagés pour accéder à toute la partie supérieure de l’édifice ( au cas où la gouttière est bouchée ? ) :

Vaut mieux pas rater une marche, mais avouez que ça reste très impressionnant.

Marmotte en a profité pour se faire un copain :

Moi j’adore ce genre de site. C’est calme, c’est impressionnant, et en fermant les yeux, j’essaye d’imaginer l’ambiance qui pouvait régner ici à l’époque ( il faut parfois un GROS effort d’imagination mais ça marche ). Sans compter que le paysage qui s’étend au loin est à couper le souffle :

Et puis surtout, ça veut dire qu’on est bientôt arrivés à Cuzco, hiiiiiii enfin !!! #MarreDuCar.

 

Une arrivée à Cuzco…mouvementée !

Nous sommes prévenus : beaucoup de rues sont interdites aux cars dans la ville mythique. Alors sitôt le top-départ de Marco donné, on sort en toute hâte dans la rue, harnachés de nos valises et bagages ( je rappelle que ma valise pèse alors 25kg et que sa poignée téléscopique est pétée ). Heureusement, nous sommes répartis dans deux minibus qui peuvent, eux, circuler librement.

Nous arrivons dans le hall d’un superbe hôtel mais problème : notre réservation ( pour 40 ) n’est pas notée pour ce jour-là…Tiens, ça ne nous était pas encore arrivé pendant le circuit, ça. Je vois la mine déconfite de notre guide qui au début, se demande si c’est une blague mais finit par se rendre à l’évidence : on est dans la merde.

Heureusement, un employé qui passe par là semble en savoir davantage que celui de la réception. Avec mon espagnol au ras des pâquerettes, je bite un mot sur deux. Mais soudain le visage de Marco s’illumine : si notre réservation n’a pas été enregistrée dans cet hôtel, c’est parce que nous avons été surclassé dans un l’autre hôtel du groupe avec un emplacement central dans la ville, youhouuuuu ! ( pour les curieux, il s’agit du San Agustin Plaza. )

Ca c’est pour la surprise superchouette. La moins bonne, c’est qu’il va falloir traverser toute la ville, de nuit, à pieds, pour rejoindre l’hôtel ( les minibus se sont déjà barrés mais dieu merci, ils n’ont pas barboté nos valises et les amèneront dans le bon hôtel ). La balade est sympa mais on peine avec nos lourds bagages à main. Et puis soudain, on s’aperçoit qu’on a paumé deux-trois collègues dans les rues. La femme de l’un d’eux se met à brailler « THIERRY !! THIERRYYYYYY !! » en pleine rue. Et là je me souviens de mon rêve de la veille avec le cri qui faillit faire mourir de trouille ma coloc, et je me dis que définitivement, j’ai des dons de prémonition.

Heureusement, après un bon gros quart d’heure à poireauter, la troupe est de nouveau au complet. Il s’avère que l’un d’entre nous était parti aux waters dans l’hôtel-4*-qui-n’était-pas-celui-où-on-nous-attendait, que du coup il n’avait rien suivi de l’affaire du surclassement, et qu’en sortant des toilettes, ben….y’avait plus personne, on était tous partis. ( je crois que dans son cas, j’aurais « un peu » paniqué ).

Nous arrivons à l’hôtel et après distribution de nos clés, nous partons à la découverte de nos chambres pour une bonne douche chaude ( et dans mon cas mes ablutions fessales )( oui parce que la cicatrisation de mes abcès n’est toujours pas terminée hein ). Etonnamment, nous sommes tous sur les rotules alors que la journée fut bien moins intense que la veille sur le lac Titicaca. Peut-être le contrecoup… En tout cas, on est tous raides.

Nous resterons dans cet hôtel pour deux nuits non-consécutives. Ce qui signifie, ô joie, que nous n’aurons pas à remballer toutes nos affaires dès le lendemain matin. Il en faut peu pour être heureux.

 

Vais-je passer ma meilleure nuit péruvienne dans cet hôtel avant la visite de Cuzco ?

Et puis, quand est-ce qu’on part vers Aguas Calientes et le Macchu Pichu ?

Tout cela, vous le découvrirez dans mon prochain billet !

 




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