Toujours avides de voyages mais chroniquement fauchées , c’est avec beaucoup d’excitation que ma meilleure amie et moi avions dégôté un périple de 10 jours en car au mois d’août 2009 . Pour 300€ chacune , nous avons ainsi découvert la richesse culturelle de la République Tchèque en visitant la belle ville de Prague puis notre car nous a brinquebalées jusqu’à Budapest , capitale Hongroise.
Pour ce prix dérisoire notez que tous nos déplacements , nos nuits d’hôtel et nos petits-déjeuners étaient inclus .
Nous n’avons donc pas CHOISI les établissements où nous allions poser nos sacs de 20 kilos puisque les nuitées étaient inclues dans notre forfait de voyage.
Si l’hôtel Wien de Budapest ne nous a pas laissé un souvenir impérissable, le COMFORT HOTEL , lieu de dodo imposé pendant nos 4 journées pragoises , fut une bonne surprise malgré sa situation légèrement excentrée par rapport aux points d’intérêt de la capitale tchèque.
Certes le confort est sommaire et la décoration et l’esthétisme apportés à l’hôtel le sont tout autant. Toutefois nous ne recherchions pas le grand luxe, seulement un endroit correct où dormir et nous requinquer après nos grosses journées de marche. Ceci excluait bien sûr d’éventuels bébêtes dans les chambres ou des draps à la propreté discutable.
Et après quelques recherches sur Internet, je dois bien avouer que j’ai eu les jetons devant certaines des photos du Comfort Hotel laissées par les clients . Fort heureusement il semble que l’endroit ait été rénové depuis ^^
Ce n’est toujours pas la grande classe mais ce n’est pas non plus un vieil hôtel tout pourri.
( Petite parenthèse : Il semble que l’hôtel ait été rebaptisé ( peut-être pour tordre le coup à une mauvaise réputation entretenue par ces photos compromettantes ? ) depuis quelques semaines. On ne l’appelle plus Comfort Hotel mais FORTUNA WEST. Moi ça me fait marrer, j’ai l’impression de passer d’un hôtel pour prolos en vadrouille à un capitalisme éhonté où le luxe prend le pas sur le confort…Bref.
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A NOTER DANS SON TRAVELBOOK
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- L’adresse : Mrkvickova 2, 16300 Praha 6
- Le téléphone : +420 235 310 264
- Le site Internet : http://www.hotelfortunawestprague.com
- Le budget : entre 20 et 40 € la chambre double ( selon période et site de réservation ), petit-déjeuner inclus
Tchèque on me, tchèque me on – L’HOTEL EN GENERAL
Il faut le dire sans détours : c’est laid. L’apparence de l’hôtel ne donne pas spécialement envie d’y pénétrer : plusieurs blocs de béton de hauteurs différentes refilent un aspect froid et austère à l’ensemble. C’est moche et re-moche.
Le point positif : l’enseigne est bien visible depuis la route, même si nous avons remarqué qu’elle n’était pas éclairée la nuit ( pour avoir presque loupé notre arrêt de tramway une fois , et l’avoir totalement zappé une seconde fois ^^ )
Le personnel de la réception s’est révélé efficace puisque les formalités d’usage n’ont duré que quelques minutes, que ce soit lors de notre arrivée ou de notre départ. A noter que le staff parle très bien le tchèque ( évidemment ), l’anglais et l’allemand.
L’état général de l’hôtel est correct : pas de saletés dans les coins, des moquettes propres même si l’ensemble reste désespérement froid, la faute à un manque de couleurs évident. En gros au Comfort Hotel , c’est aussi moche à l’extérieur qu’à l’intérieur.
A l’époque où nous y avons créché, nous ne disposions pas de connexion Internet. Par contre, nous étions ravies que le personnel nous propose le dernier jour de déposer gratuitement nos gros sac de randonnées de 20 kg chacun dans la bagagerie pour les y laisser toute la sainte journée, ne revenant que le soir pour reprendre nos biens et quitter la jolie ville de Prague.
Au rez-de-chaussée juste devant l’entrée de l’hôtel se situe le bar central proposant des boissons à toute heure. Si vous ne trouvez pas place autour des rares tables disposées devant le bar, vous pourrez vous rabattre sur les distributeurs automatiques de boissons et friandises disposés tout près des ascenseurs.
Si vous contournez le bar, vous passerez devant une boutique de souvenirs presque toujours fermée, puis vous atteindrez les marches pour atteindre le 1er étage qui accueille la salle de restaurant. Les chambres quant à elles sont réparties dans plusieurs corps de bâtiments , reliés directement à celui de la réception, du bar et du restaurant.
I’ll be coming for your love, OK? — LA CHAMBRE
Contrairement à la majorité des hôtels modernes, le Comfort ne dispose pas de cartes magnétiques pour ouvrir les chambres mais de clés. Ca annonce déjà la couleur, vous me direz.
Nous découvrons une chambre spacieuse dont l’esthétisme ne fera envie à aucun aficionados de décoration : les murs sont blancs, la moquette marron et les meubles faits d’un bois quelconque.
La salle de bains est à l’image de cette sobriété : toute blanche, aucune couleur à l’horizon… Purée que c’est froid ! ( l’ambiance hein , on n’a pas testé les radiateurs en plein mois d’août )
Nos deux lits jumeaux quoique équipés d’un matelas fin, se révélèrent assez confortables.
Séparés par une petite table de chevet, chacun disposait d’une applique style Ikéa pour chambre d’enfant mais bon, l’intention est là.
De grandes fenêtres munies de voilages transparents et rideaux opaques s’ouvrent sur le quartier : de grands immeubles sans aucun charme, des constructions modernes un peu pourries à n’en plus finir…et surtout un beau vis-à-vis avec l’immeuble d’en face, avec des résidents qui ne manquent pas de fumer leur clope en matant l’hôtel d’un oeil torve. Pour éviter qu’ils ne se rincent l’oeil, pensez à tirer les rideaux ou planquez-vous dans la salle de bains.
Un bureau est également installé où trône une télévision cathodique de 36 cm pilotée par une télécommande. C’est un peu archaïque mais nous n’envisagions pas de regarder la télévision pendant notre séjour. Sachez toutefois que l’hôtel propose gratuitement un bouquet international de chaînes télévisées.
En tout, ce sont 3 tables de chevet qui encerclent les lits : j’ai bien inspecté les tiroirs et les niches, il n’y avait aucune trace du passage d’anciens clients.
Dans un recoin se trouve un grand miroir plaqué contre un pan de mur entier. Il aurait pu faire le bonheur des dames, mais malheureusement le fait de se trouver dans un recoin privé de lumière ôte presque tout intérêt à ce miroir qui aurait pu se révéler fort utile pour les retouches maquillage. Le manque de lumière n’empêche pas de s’ auto-inspecter le popotin, c’est déjà ça.
Un placard de taille modeste contenant penderie et tiroirs vient toucher le miroir. Sous le miroir se situe également une table basse d’appoint. Quatre mini-tables pour deux personnes plus un bureau , voilà plus qu’il n’en faut pour étaler correctement tout notre fatras de pouffettes en goguette !
Comme d’habitude, je n’ai pas dérogé à la règle et ai inspecté scrupuleusement la salle de bains : les wawas sont propres, hourra !
Des rouleaux de PQ et des assises à usage uniques sont présents en nombre , aucune trace de doigts sur le miroir, serviettes et tapis ( blancs évidemment ) ne présentant pas le moindre cheveu ou poil de fesse d’un ancien locataire, et aucun cafard à signaler.
A noter que les chambres sont fumeurs donc un cendrier est mis à disposition. Heureusement à notre arrivée, la pièce ne sentait pas le tabac froid. J’ai beau être fumeuse, je ne supporte pas de dormir dans un fumoir.
Au total, j’ai dénombré 4 choses négatives sur notre chambre :
- Il n’y avait pas de poubelle dans la chambre, seulement dans la salle de bains, ce qui nous a contraintes à disposer un sac poubelle au milieu de la chambre que la femme de ménage a eu la bonté de nous laisser les trois jours durant.
- Les joints de la baignoire étaient noirs par endroits, témoins de la présence de moisissures. Miam.
- Quelques fissures apparaissent sur les peintures murales. Un petit coup de neuf ne serait pas malvenu.
- L’ INSONORISATION est vraiment le gros point noir de l’hôtel. Certes, nous n’entendons pas les bruits extérieurs mais vous devinerez aisément ce qui se trame dans la chambre de vos voisins. Super… Ou pire comme moi, vous serez réveillé en sursaut en pleine nuit par une porte de chambre voisine qui claque ( les portes sont un peu dures à fermer…). J’insiste : si vous avez le sommeil léger, pensez à prendre vos bouchons d’oreille.
Les chambres étaient nettoyées correctement tous les jours, mais à des heures complètement aléatoires !
Un après-midi où nous décidâmes de piquer un petit roupillon d’une heure, la femme de chambre a déboulé dans la pièce avec son aspirateur et ses draps propres. Très respectueuse, elle n’a pas soufflé un mot et est repartie sur la pointe des pieds…en claquant la porte ( ouais les portes sont vraiment dures à fermer )
Nous avions pourtant bien accroché le premier jour notre petit écriteau double face ( « merci de faire la chambre / merci de ne pas déranger » ) mais celui-ci a disparu dans la journée et aucun autre ne nous a été donné.
Difficile dans ces conditions de faire comprendre à la femme de chambre que ce n’est pas le moment de se ramener avec ses machines bruyantes. Encore heureux que je pionçais avec ma meilleure amie et pas avec un amoureux, j’aurais gueulé.
Heureusement les draps et les serviettes étaient bien changées quotidiennement, et l’argent laissé nonchalamment sur une table de chevet n’a pas disparu ( merveilleux test pas du tout connu pour dénicher des personnels peu scrupuleux )
You’re all the things I’ve got to ( not ) remember – LA BOUFFE
Nous nous sommes restaurées à l’hôtel uniquement lors des petits-déjeuners qui étaient compris dans notre séjour et présentés sous forme de buffet.
Il faudra vous rendre au 1er étage du bâtiment principal pour atteindre la salle de restaurant.
Au menu, vous trouverez café, thé et lait chaud côté boissons.
Pour le reste, si la diversité est bien là ( et encore faut pas être difficile ), la qualité n’est pas vraiment au rendez-vous : que ce soit côté sucré ( pain, gâteau, céréales mais AUCUNE viennoiserie ) ou salé ( saucisse, oignons, jambons, fromage ), tout est insipide ou presque.
J’ai encore en tête le souvenir de cette espèce de brioche dont je me suis délectée le premier jour mais qui n’a jamais refait surface lors des 2 petits-déjeuners suivants.
Les serveurs s’occupent de débarrasser les tables vidées de leurs occupants et d’approvisionner les différentes denrées dès qu’elles viennent à manquer… et c’est parfois long !
Il n’est pas rare d’attendre 15 minutes que sa brioche chérie revienne. On consulte alors sa montre et 10 heures approchant, on comprend que le serveur ne reviendra jamais 🙁
Le petit-dèj n’est servi que de 6h à 10h et comme d’habitude, nous nous pointions vers 9h45, nous enfilions quelques litres de café derrière la cravate en toute hâte, bourrions discrètement nos sacs à mains de petits pains insipides en prévision du creux phénoménal qui nous atteindrait dans l’heure et partions aussi vite que nous étions arrivées.
En gros on ne peut pas dire que nous nous soyons régalées mais en goûtant par la suite aux petits-déjeuners de notre hôtel hongrois, nous sommes devenues plutôt philosophes et avons conclu que côté restauration , le Comfort Hotel s’en tire plutôt honorablement.
It’s no better to be safe than sorry – SITUATION GEOGRAPHIQUE
L’hôtel est complètement excentré du centre de Prague. C’est un fait.
Il faudra compter 20 minutes de tramway depuis la station du théâtre national ( Narodni divadlo ) pour rejoindre son lit :
C’est parfois incommodant quand on prévoit de repasser à l’hôtel pour se changer avant d’aller au restaurant par exemple. Là c’est foutu, on avait trop la flemme donc on dînait en mode touristes ayant transpiré toute la journée. Mais comme nous sommes des pouffes, nous avions malgré tout l’air respectable et quelques astuces glissées dans le sac à mains permettaient de planquer une odeur nauséabonde à toute heure sans regretter de ne pas être retournée à l’hôtel.
Heureusement les tramways circulent jusqu’à plus de minuit et s’arrêtent pile devant l’hôtel, sur un arrêt dont nous n’avons jamais réussi à prononcer le nom ( regardez la gueule de l’adresse avant de vous moquer, et on en reparle après )
Entre 1h et 5h du matin, il faudra compter sur les taxis. Grâce à notre Petit Futé , nous ne sommes pas tombées dans les taxis-touristes qui nous prennent pour des bleus.
La course depuis le centre-ville nous a coûté 300 couronnes tchèques pourboire inclus, soit environ 10 euros ce qui reste fort raisonnable pour deux filles esseulées en pleine nuit.
Notez également que la République Tchèque est civilisée côté circulation routière, nous n’avons donc pas mouillé nos strings à pompon devant une conduite trop sauvage.
Même si l’hôtel est situé dans un quartier populaire, il faut avouer que l’environnement est calme, très calme, TROP calme et surtout très peu éclairé la nuit .
Je peux vous dire qu’on ne traînait pas pour marcher les 100m qui séparaient l’arrêt de tramway de l’entrée de l’hôtel. Finalement nous avions les miquettes pour peu de choses puisqu’il n’est jamais rien arrivé d’étrange, pourtant Dieu sait que je suis une habituée des choses louches.
I’ll be gone in a day or two — CONCLUSION
Si vous êtes prêt à prendre les transports pour rejoindre le centre historique de Prague , le Comfort Hotel est un excellent compromis pour qui veut passer de bonnes nuits à moindre frais !
L’hôtel est propre et dispose d’un confort sommaire mais appréciable. Même si on peut déplorer une certaine austérité dûe à une décoration minimaliste, l’ essentiel demeurait pour nous de pioncer dans des draps propres, de nous laver pour nous sécher dans des serviettes propres, en gros de jouir d’une hygiène indiscutable pour ensuite passer nos journées dehors à la découverte des trésors tchèques.
Pour une trentaine d’euros , le seul inconvénient ( qui n’en était pas un pour nous, braves baroudeuses que nous sommes ! ) réside dans l’éloignement d’une vingtaine de minutes en tramway du centre-ville, inconvénient vite relativisé devant la régularité des rames ( une toutes les 3 à 5 minutes ). Le quartier même s’il colle les miquettes en pleine nuit, est relativement calme et vous assurera de bonnes nuits… si un voisin de chambre n’a pas la merveilleuse idée de claquer sa porte ! En effet , l’ insonorisation des chambres est médiocre mais j’ose espérer que c’est l’une des nombreuses rénovations qui ont eu lieu lors des récents travaux au sein de l’ hôtel !
Les petits-déjeuners n’étaient pas dégueus mais nous préférions largement garder nos panses vides pour déguster de merveilleux mets lourdingues dans de petits restaurants typiques 🙂
Le COMFORT HOTEL ( ou Fortuna West ) n’est pas un hôtel moderne et luxueux mais un endroit propre et simple où dormir à quelques encâblures des lieux emblématiques de Prague. Un excellent endroit où crécher pour ceux qui préfèrent dépenser leurs couronnes tchèques dans des musées historiques plutôt que de tout dilapider dans les coûteux hôtels du centre-ville !
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