Je me suis ravisée en fait.
Je m’étais dit que vous parler uniquement de chicklit était un thème plutôt intéressant vu la période estivale sensée commencer dans trois six mois et la quantité de dindes qu’on retrouverait bientôt sur les littoraux français.
Puis j’ai changé d’avis. Tout à l’heure. Je me suis dit que vous parler uniquement de chicklit était très réducteur pour la pouffe que je suis, et il fallait aussi que je vous montre qu’une pouffe, justement, ne lit pas QUE de la littérature pour poulettes.
Il y a quelques semaines, alors que j’étais en quête de nouveautés côté chicklit et que ma foi, je les trouvais fort peu nombreuses, je me suis dirigée vers le rayon des romans policiers et thrillers. Pas que j’en sois particulièrement friande, mais une fois de temps en temps, j’aime bien me coller les miquettes et faire monter un peu d’adrénaline dans mon cerveau endormi par tant de chicklit.
J’ai lu quelques synopsis mais un titre en particulier a retenu mon attention :
Un nom simple, efficace, et sans le moindre rapport avec la boisson énergétique du même nom.
Un titre mystérieux qui laisse apparaître une 4ème de couverture tout aussi énigmatique.
Je trouve que ce résumé exprime parfaitement tout le mystère qui entoure cette affaire sombre, très sombre.
L’auteur Patrick Bauwen qu’on pourrait croire anglophone vu son nom, est en réalité le «pseudonyme» de Patrick Bousquet qui est en réalité un romancier français spécialisé dans le style policier. Il n’est pas écrivain de profession : il est médecin urgentiste.
Inutile de vous dire que la ressemblance avec son personnage principal est troublante puisqu’ils portent les mêmes initiales et pratiquent le même métier !
Pour autant, j’espère que Patrick n’a pas vécu ce que Paul subit comme aventures dans le récit…Parce que gloups quoi.
Trêve de blabla, sachez juste que Patrick Bauwen n’a publié que peu de romans puisqu’ils se comptent sur les doigts d’une main, mais que ceux-ci ont tous été récompensés au moins une fois par un prix littéraire;
Et j’affirme aujourd’hui que je vais me procurer sans tarder les deux romans pour compléter la bibliographie du monsieur ! J’ai tellement aimé ce MONSTER que je crève d’envie de découvrir les deux autres romans de l’auteur !
Ce bouquin de 600 pages au éditions Poche, je l’ai tout simplement dévoré. Tous les soirs, il fallait vraiment que mes yeux se ferment d’eux-mêmes pour que j’arrête ma lecture. Et chaque lendemain, je me ruais sur mon livre pour en connaître la suite !
L’histoire me contraint à ne rien dévoiler puisque je vous ôterais tout le plaisir de la lecture. Sachez simplement que l’on alterne entre paragraphes narrés par le personnage principal, à la première personne du singulier donc ( mais noooon je ne vous prend pas pour des truites ) avec paragraphes racontés d’un point de vue omniscient ( donc là je ne précise pas, et toc ! ) Le tout sans qu’on s’y perde, ce qui est assez appréciable. Et surtout on parvient à s’attacher très facilement au personnage principal tout au long des pages.
Patrick Bauwen nous offre un récit particulièrement rythmé sans aucun temps mort. J’ai rarement connu d’histoire plus palpitante et de plume si incisive ! On ne fait pas dans la dentelle, et ça tombe bien puisqu’on n’est pas là pour ça. Le style simple du récit, sans vocabulaire alambiqué qui contraindrait à tenir le livre dans une main et un dictionnaire dans l’autre, rend la lecture particulièrement agréable et fluide . Et tant mieux car au rythme où les évènements s’enchaînent, ça m’aurait bien énervée de devoir m’arrêter parce que j’entravais rien à une phrase.
Le style est accessible certes, mais se cantonner à dire ça serait bien réducteur, en regard du scénario sacrément bien ficelé . Je me suis toujours demandée comment cette histoire pourrait finir, comment l’auteur parviendrait à se dépatouiller de cette histoire morbide. Et il y parvient avec brio.
La seule recommandation que je pourrais formuler concernerait le public visé .
Si je pouvais mettre un petit cercle blanc avec un âge dedans, je le ferais. Car assurément, il ne faudra pas laisser ce roman entre toutes les mains…
Pas que l’auteur emploie des mots vulgaires.
Pas que certaines scènes soient pleines d’hémoglobine qui dégouline et de matière grise qui pète partout.
Non non.
C’est juste sur la «forme de monstruosité» qui est développée.
Parce que ça touche les enfants.
Et moi j’aime pas bien qu’on touche aux gosses.
C’est donc moralement que c’est plus compliqué à gérer, et le fond de l’histoire reste particulièrement dérangeant .
J’ai vraiment senti la tension monter dans mes veines lors de certains passages, et j’ai même remis en cause le bien-fondé de telles scènes : j’avais peur que Patrick Bauwen tombe dans le voyeurisme malsain, le genre de trucs inutiles pour une histoire mais qu’on sert quand même parce que ça fait plaisir de pouvoir écrire des trucs aussi dégueus, pour choquer les lecteurs.
Mais ce n’est pas le cas : bien vite, on se rend compte que les rares scènes dérangeantes servent l’histoire plutôt que de l’avilir . Coup de chapeau au romancier !
Vous découvrirez une histoire sombre , parfois dérangeante sur certains points précis , mais qui ne tombe jamais dans l’horreur gratuite type Saw et encore moins dans la vulgarité . C’est le genre d’histoire qui file la frousse tant ça pue le réel ( même si l’auteur précise dans la partie Remerciements que ce n’est pas le cas ! ) et dont on ne peut décrocher tant c’est captivant.
Le style est simple mais efficace pendant que les péripéties s’enchaînent à une vitesse folle . Autant dire que je ne me suis pas ennuyée une seule seconde . A chaque fermeture du bouquin le soir venu , je ponctuais ma lecture d’un «c’est trop bien» qui a donné l’envie irrépressible à Musclor de le lire à son tour ( sauf qu’entre-temps il s’est attaqué à la série King Of Thrones et vu la taille des pavés, il est pas prêt de m’emprunter mon MONSTER ^^ )
Je ne peux que vous recommander de lire ce thriller rondement mené . Faîtes toutefois attention à ne pas le laisser dans les mains de personnes impressionnables !
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