La pouffe ne lit pas que de la chicklit et sait également lire de gros bouquins de plus de 500 pages sans piquer du nez tous les dix mots.
Si si.
Bon. Soyons honnêtes. La pouffe a un mal de chien à s’enfiler certains livres comme Les Bienveillantes, énoooorme pavé de milliers de pages acheté sur un coup de tête pour briller en société. Elle s’est, par la suite et après maints essais de cette lecture soporifique, contentée de briller autrement ( bijoux, cheveux etc..)
Mais il existe des lectures fort appréciables pour occuper les loooongues soirées d’hiver où Musclor bosse et que je reste plantée chez moi. Si j’investis de plus en plus pour remplir mes étagères de bibliothèque ( en fait elles débordent déjà donc note pour plus tard : m’acheter des étagères en sus ), c’est parce que des romans comme l’ HISTOIRE DE LISEY sont tellement prenants qu’ils accentuent encore plus ma boulimie de lecture.
J’ai pas envie de vous rédiger 30 lignes sur la vie de Stephen King et encore moins de vous dresser une liste longue comme mon bras de tous les romans qu’il a publiés.
Néanmoins il me semble intéressant, au cas où un lecteur ait hiberné pendant quelques décennies, de citer ses oeuvres littéraires qui furent adaptées sur grand écran. Si tu n’en connais aucune, il est temps de sortir de ton trou : des célébrissimes CHRISTINE ( la voiture ) et CARRIE ( l’ado télékinésique ) en passant par les histoires flippantes genre SIMETIERE , CUJO ou SHINING, il existe aussi des adaptations qui terrifièrent les mioches en leur temps comme CA mais également celles qui firent chialer le monde entier comme LA LIGNE VERTE .
Pis il y a ceux qui restent cantonnés à leur rôle de roman comme ROSE MADDER qui prennent tout autant aux tripes et dont le genre, intimiste et moins riche en rebondissements adaptables au ciné, s’approchent beaucoup de L’HISTOIRE DE LISEY.
En gros, MOSSIEUR King a écrit pas loin de 45 romans en trente ans de carrière, ( dont certains sous le pseudonyme de Richard Bachman ).
C’est dans ma librairie préférée où les pages des bouquins embaument l’air d’un parfum orgasmique que j’ai cherché un gros pavé qui sortirait du style chicklit ( A trop en lire, on risque l’overdose ).
Je me suis alors approchée de Stephen King, une valeur sûre à mes yeux, sans pour autant avoir envie de flipper ma race en lisant un bouquin.
Et je suis tombée sur cette HISTOIRE DE LISEY, un gros pavé de presque 800 pages au format Poche, à la couverture assez colorée ce qui n’est pas franchement habituel chez cet auteur, et qui me promettait de très longues heures de lecture.
Autant vous prévenir de suite : si une blonde au QI de moule peut sans problème se farcir un bouquin de chicklit par semaine , elle risque fort de baisser les bras dès les premières pages de ce livre.
Pourquoi?
Car comme dans tout bon roman de cet auteur, on met bien une centaine de pages à entrer complètement dans l’histoire, à s’imprégner des ambiances et des décors, à commencer à découvrir la personnalité du personnage principal et surtout à adhérer au style du bouquin.
La lecture est en effet ardue mais ne retire en rien le plaisir qu’on a à le dévorer. Et cette difficulté était nécessaire voire même indispensable quand on connaît le synopsis de l’histoire..
Pour une fois, je trouve le résumé de 4ème de couverture plutôt réussi et encore une fois, plutôt que de le recopier bêtement, je préfère vous diriger là:
Ce qui ne m’empêchera pas de vous fournir ma propre version de l’histoire, na.
En gros, Lisey Landon est veuve. Veuve d’un écrivain célèbre qui a connu une gloire telle qu’il était capable de rassembler les foules pour des inaugurations, des lectures ou des séances d’autographes.
Elle a toujours vécu dans l’ombre de son mari, l’accompagnant aux quatre coins des Etats-Unis et bien loin de lui déplaire, cette situation de fantôme la satisfaisait grandement.
Puis il disparaît, laissant derrière lui des tonnes d’écrits non publiés, des tas d’interrogations et de mystères.. Lisey aidée de sa grande soeur Amanda tente de mettre de l’ordre dans tout ce foutoir, tous ces souvenirs qui restent dans cette grande maison devenue soudain désespérement vide.. Mais Amanda semble se transformer à petit feu et se met à employer le langage intime qu’utilisait le couple Landon, des expressions inutilisées par le commun des Mortels qui rendaient leur duo si particulier, et si fusionnel.
Pis qui est cette homme qui terrorise, menace et agresse Lisey jusque chez elle pour récupérer des écrits de feu- son mari?
Bien loin de n’être qu’un bête roman d’investigation, ce livre traite avant tout du deuil et de la folie, deux thèmes qui ne tapent pas franchement dans la joie de vivre mais dont j’avais personnellement besoin récemment.
Brillant, c’est pour moi le seul adjectif qui qualifie ce roman.
Stephen King se place dans la peau et la tête de Lisey en adoptant un point de vue omniscient. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de constater que la force avec laquelle il parvient à décrire tous les sentiments de la veuve ( une trèèèès large palette d’émotions d’ailleurs ) traduit indubitablement une espèce d’autobiographie.
On a l’impression que King laisse un message à sa femme, en se plaçant à la place du défunt, le romancier Scott Landon.
Il m’aura bien fallu cent pages pour être à fond dedans. Et une fois que la machine fut lancée, il était impossible de m’arrêter dans ma lecture !
Comme je l’explique plus haut, même du haut de sa troisième personne, le Maître King use et abuse du langage qu’employait le couple ( par exemple, «toufu» au lieu de «foutu», «merdre» au lieu de «merde» et le très utilisé «miralba, Babylove» qui signifie « arrime le barda, Babylove» autrement dit quand faut y aller , faut y aller ) ce qui rend la lecture, surtout le début, parfois compliquée. Mais on parvient à s’imprégner de cette atmosphère intime et étrange qui régnaient entre les deux amoureux et on découvre vite que le passé du couple, et en particulier celui de Scott est très particulier.
A grands renforts de flashbacks intelligemment distillés tout au long des chapitres, on découvre l’enfance misérable et violente de Scott en même temps que sa veuve, on pleure les difficultés qu’il a pu rencontrer et on pressent qu’il n’en faut pas beaucoup pour basculer dans la folie. La folie, un monde à part peuplé de créatures étranges et d’émotions décuplées, un monde dont on arrive à sortir…ou pas.
Ce roman en plus de m’avoir littéralement transportée et faite frémir, m’a laissé un goût indéfinissable en bouche lors des toutes dernières pages. Je me pose toujours la question de savoir si tout cela n’était qu’un rêve ou si tous les chemins qu’a tracé S.King mènent effectivement à la folie ou à une réalité bien trop étrange pour être vraiment possible…
Vous devez me trouver très mystérieuse dans cet article et c’est tant mieux ^^
Je veux vraiment vous donner envie de découvrir ce petit bijou d’ angoisse et de psychologie.
D’angoisse mais PAS d’horreur, quoique certains passages si l’oeuvre est adaptée un jour au cinéma ( mais ça m’étonnerait tant elle serait complexe à travailler ) mériteront qu’on détourne les yeux. King est un maître dans ce domaine, on le sait, mais curieusement c’est davantage les méandres des pensées des protagonistes qui fichent la frousse. Et on sait que le romancier est également génial dans les descriptions et les narrations flippantes. On a vraiment l’impression d’y être, et franchement parfois y’a de quoi faire pipi dans son string à pompon. Mais j’ai tellement aimé ça que j’en ai presque chialé de désoeuvrement de l’avoir fini même s’il m’a fallu de très très longues heures de lecture pour arriver au bout.
Si vous avez envie d’entrer dans un monde étrange où une veuve découvre le passé tumultueux de son défunt mari, où une partie de la fratrie semble sombrer dans la folie, mais où toutes les apparences peuvent être trompeuses, je vous conseille vraiment de lire ce petit bijou , ce chef d’oeuvre de Stephen King qui n’a pas semblé faire beaucoup de remous à sa sortie, et pourtant…
Pour 8 € aux éditions Poche, vous allez dévorer 760 pages d’un roman qu’on pourrait presque croire «testamentaire» tant le talent et l’implication que déploie le Maître dans l’incarnation d’une femme abandonnée et torturée sont indéniables, palpables.
Une oeuvre qu’on dévore malgré les premières difficultés de lecture dûes au langage propre et intime qu’utilisait le couple de personnages principaux.Difficultés rapidement dépassées par un récit brillant et prenant qu’on ne veut lâcher pour rien au monde !
Un roman qui prend aux tripes et qui ne laissera personne insensible. Sans doute le roman le plus intimiste de Stephen King à ne rater sous aucun prétexte. Vraiment.
Satisfaction : 8,5 / 10
4 Commentaires
PetitePomme
22 juin 2013 23 h 28 minCoucou,
Merci pour cette découverte!
Tu m’as donné envie de le lire!
Bon dimanche 🙂
unefilleauquotidien
22 juin 2013 10 h 25 minje le note, je ne suis pas une grande fan de S. King mais le résumé que tu en fait à l’air sympa!
lesvernisdalex
22 juin 2013 7 h 07 minJe l’ai lu il a longtps déjà, et j’ai adoré…Je vais peut-être le relire d’ailleurs! 🙂
Sandrine Coeurdevey Louis
21 juin 2013 22 h 19 minJe suis bien contente de voir que tu as adoré ce roman, tout comme moi, j’ai eu du mal à en sortir une fois le livre terminé !! Pour moi, c’est son meilleur roman, de loin, même si j’en ai aimé beaucoup d’autres somme Shinning ou Carrie. Je trouve que L’histoire de Lisey est une oeuvre à part dans la carrière de S. King, un cran au-dessus des autres en ce qui concerne les émotions qu’il nous donne, et puis je le trouve vraiment très bien écrit !!
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