( Troisième Humanité – B. WERBER ) Quand Werber envoie bouler Darwin

huma1Est-il encore utile de présenter Bernard Werber, ce romancier français toulousain auteur de sagas célèbres ( trilogie des Fourmis, le cycle des Anges ou encore le cycle des Dieux ) sachant mêler avec habileté plusieurs genres littéraires comme la science-fiction, la nouvelle, la philosophie et les sagas d’aventures?

C’est là tout le génie de cet écrivain : il parvient à vulgariser la Science , sans toutefois en faire des caisses. Il en résulte souvent des romans captivants qui gravitent autour des Sciences tout en restant accessibles au grand public . On aime ou on déteste. Mais personnellement j’aime tous les romanciers qui savent réconcilier le grand public avec la lecture ^-^ Ce n’est pas hautement intellectuel certes, mais il sait titiller la curiosité avec brio.
Personnellement j’ai adoré le Cycle des Anges qui comprend 2 romans absolument passionnants. Quant à l’ Encyclopédie du Savoir Relatif & Absolu , elle fut mon livre de chevet pendant mes années adolescentes.
Musclor, toujours prêt à me faire plaisir, aime également m’offrir des livres de temps en temps. Je sais : il est trop bien mon homme. Surtout qu’il a tapé dans le mille en choisissant la dernière ponte de Werber : Troisième Humanité paru en 2012.

J’avais hâte de découvrir ce roman car sa couverture m’attirait furieusement, et qu’étant scientifique de profession et formation, je ne peux que me délecter d’une nouvelle découverte de ce romancier . Evidemment, Musclor ne fait jamais les choses à moitié et me l’a offert en édition brochée chez Albin Michel , au prix caché par un trait de marqueur mais très souvent, le prix avoisinne les 22 € et des bananes.

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La 4ème de couverture ne fournit pas de synopsis mais une phrase plutôt mystérieuse :
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Difficile de vous faire un résumé qui ne révèle pas toute l’histoire ! Dès le départ, nous sommes prévenus : ce roman commence 10 ans à partir desquels on ouvre la première page de ce livre..

Grossièrement et pour en dire le moins possible, Charles Wells découvre lors de l’une de ses expéditions « paléontologiques » des squelettes humains de … 17 mètres de haut !

Quelques années plus tard, David son fils, doit défendre sa thèse sur le rapetissement humain et obtient son doctorat. Il est sélectionné ainsi que d’autres candidats pour un projet de recherche bien particulier…

Parmi ses accolytes figure Aurore Kammerer, Docteur elle aussi, qui étudie le cas particulier des Amazones et pense que l’avenir de l’Homme est dans la féminisation..

A l’aube d’une nouvelle Guerre, tout deux participent à l’élaboration de « quelque chose » de très spécial….et qui va changer le cours de l’Humanité.

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Si j’ai eu autant de mal à accrocher à ce bouquin, j’ai en toute honnêteté autant de mal à coucher par écrit pourquoi. Mais je vais malgré tout tenter de vous l’expliquer.

Comme d’habitude, l’écriture de Werber est fluide et celui-ci n’emploie pas de mots alambiqués ou trouve par un moyen détourné, la façon de nous l’expliquer clairement.

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Les 583 pages de ce gros pavé ne doivent surtout pas vous impressionner. En effet, le livre dénombre 211 « chapitres », soit à peine 3 pages par chapitre ! Le roman est trèèèès aéré et très découpé : le récit est souvent stoppé pour citer L’encyclopédie Du Savoir Relatif et Absolu, chef d’oeuvre de Charles Wells ou encore entrecoupé de flashs télévisés ou radio. Tout ceci confère à la lecture un certain rythme mais malheureusement, ce n’est pas pour autant que le bouquin m’a tenu en haleine.

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A vrai dire, je me suis ennuyée et j’avais vraiment du mal à me replonger tous les soirs dans ma lecture. Le découpage trop fin des chapitres m’a souvent obligée à revenir quelques chapitres en arrière pour me rappeler où j’en étais la veille ( alors que je lisais tous les soirs hein ! ) ce qui m’a sérieusement gonflée.

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Ensuite et je pense que c’est le point le plus critique pour ma part, je trouve que Werber mélange de manière maladroite des faits abracadabrants issus de son cerveau fécond à des faits réels qui pourraient très bien se produire .
Ce curieux mix m’a rendue très mal à l’aise car j’ai eu l’impression que le romancier essayait de nous faire passer des messages, parfois politiques, de façon grossière.

Par exemple, un Président français qui prend de la coke me paraît assez fou ( mais pas impossible ) et bizarrement quand il parle de son prédecesseur….Une troisième guerre Mondiale qui éclate pour des causes d’actualité, dans la vraie vie… Enfin bref . Je pense que tout ceci n’est pas très compréhensible, là, pile poil à l’instant où vous me lisez, mais je risquerais de vous en dévoiler beaucoup trop et ce n’est pas mon but.

Il y a quand même des fois où j’ai sursauté devant tant d’imagination et devant la facilité avec laquelle l’écrivain n’hésitait pas à vulgariser des expériences scientifiques tout bonnement impossibles. Sursauté, mais pas de surprise ! J’avais plutôt envie de me bidonner, et je ne pense pas que c’était l’objectif de Werber, de faire marrer comme des baleines les lecteurs de Troisième Humanité … Son effet retombe un peu comme un soufflé.

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Parmi les très nombreux « flash info » disséminés tout au long du livre figurent des faits divers mais TOUJOURS derrière ces faits apparemment anodins, on sent que l’écrivain distille son opinion en brassant beaucoup de domaines.
Par ailleurs, je déconseille formellement ce livre aux lecteurs à tendance dépressive car croyez-moi, l’avenir de l’Humanité selon Werber n’est pas franchement brillant.

Même si en dernière page, on voit apparaître les mots Fin du Tome I , on a du mal à imaginer qu’il y ait plusieurs issues possibles pour l’Homme…. Sérieusement. N’allant pas très bien en ce moment, j’ai vraiment été abasourdie par le pessimisme et même je dirais, le côté « blasé » et « neutre » de Werber devant la possibilité de l’ extinction Humaine.
Du coup, je ne pense pas que je lirais la suite des aventures des docteurs Welles et Kammerer car entre histoires d’amour alambiquées, ésotérisme, sciences et Evolution, il m’a vraiment embrouillé les neurones. Tantôt j’avais l’impression d’être prise pour un jambon, tantôt j’avais l’impression que Werber cherchait à distiller de la peur…

Et je n’ai jamais autant ressenti dans ce roman que Werber pouvait être manichéen .

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Je n’ai pas du tout accroché au roman TROISIEME HUMANITE de Bernard Werber . Malgré une couverture attirante et un synopsis quasi inexistant mais très mystérieux , je me suis faite ch*er quasiment tout du long et n’ouvrais pas mon gros pavé de 583 pages avec un énorme enthousiasme le soir venu .

Entre bidouilles biologiques abracadabrantes et faits qu’on pourrait juger réels, Werber mélange assez maladroitement véracité et opinions personnelles . Le tout donne un brassage plutôt indigeste me concernant, mais aussi foutrement pessimiste sur la Nature Humaine et son Evolution…

Je crois que rarement un roman ne m’aura mise si mal à l’aise ! Ce n’est pas non plus une bouse et il a au moins  le mérite de provoquer au moins une réaction en moi, ce qui est une bonne chose .

Cette lecture ne pourra laisser personne indifférent….encore faut-il arriver au bout !

Satisfaction : 4,5 / 10

0 Commentaires

  • tequiladrenaline
    3 juin 2013 12 h 22 min

    Je suis moins dure que toi. Effectivement j’ai eu un passage à vide, quand ils sont dans leur laboratoire en train de faire leurs bidouilles, ça m’a un peu soûlée. Mais dés que la grippe débarque, j’ai adoré et dévoré ce qui restait du roman !

  • CrankyJu
    1 juin 2013 11 h 43 min

    J’ai complètement lâché Werber depuis le Royaume des Dieux. Pourtant dieu sait comme l’Encyclopédie et les Fourmis et l’Empire des anges ont également accompagné mon adolescence. J’ai dévoré tous ces livres avec fascination. Mais depuis je n’accroche plus, j’ai refait une tentative avec Paradis sur mesure mais je confirme, cela ne passe plus.
    Du coup ton article met des mots sur ce que je commençais à ressentir sur les écrits de Bernard Werber. Merci 🙂

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