J’avais promis juré, croix de bois croix de fer et tout : NON je n’achète plus de lusheries.
Mais non décidément les pouffes prennent un malin plaisir mettre à mal mes bonnes résolutions !
Comme depuis des mois, je m’évertue à évincer savons, shampooings, gommages et lusheries pour écumer un peu tout le bordel de ma salle de bains. Mais régulièrement les pouffes m’envoient de bien jolis présents : j’ai ainsi un stock colossal de gel douche FEE DES NEIGES régulièrement alimenté par de généreuses pouffettes mais aussi des petites comètes qu’une gentille pouffette m’a offertes gracieusement après le débarras Lush de Noël pendant lequel je m’étais promis de tenir ma puce ( de CB ) en laisse.
Et comme j’ai le dos en compote depuis ce grmblbl d’accident de voiture ( non-responsable évidemment ), j’aime parfois trempouiller dans un bon bain chaud histoire d’enlever quelques noeuds. Pas une trempouille morne sans intérêt : un bon chicklit à portée de main, cendrier et paquet de clopes dans un coin, station d’accueil Ipod sur l’étagère, bougies zénifiantes parfois par terre ( wé je suis poète à mes heures ) Et en plus quand je suis de très très bon poil, je me prépare un petit cocktail à siroter pendant les ablutions. Tant qu’à faire.
Autant dire que j’étais plutôt bien lunée quand j’ai sorti cette petite boule jaune de son gros carton : j’ai mis de côté tous mes mauvais souvenirs des comètes ( zéro mousse, plein de merdouilles, des senteurs bien trop discrètes ) et ai volontairement détourné le regard des dizaines de pains moussants extraordinaires qui pullulent dans mon saladier à lusheries.
Parce que j’en ai testé des ballistics avant d’affirmer que c’est tout pourri hein ! Du JARDIN ANGLAIS plutôt sympa mais boucheur de siphon aux désespérantes YOUKI-HI , NE WORRY PAS ou ETOILE DES NEIGES tristounes, les boules anglaises ont encore tout à me prouver et j’attends toujours The Comète qui me fera enfin craquer..
Pis pour une fois, je ne pourrais pas mettre une éventuelle déception olfactive sur le compte du temps entre l’achat et l’utilisation : je n’ai pas attendu des plombes avant de me jeter à l’eau.
Même si ma petite boule est tout mignonne dans son format 100 grammes, je commence déjà à tiquer : c’est un cadeau du débarras Lush de Noël et ce petit format laisse augurer du pire quant à d’éventuelles émanations odoriférantes. En effet les boules ont une taille normale de 200 grammes et je sens déjà quedalle lorsqu’elles adoptent ce format même si la pouffe les aime bien grosses. Je ne vois donc pas par quel miracle ma Lune sentirait plus que les autres, mais passons. Je suis une warrior. Oh oui. Je suis d’attaque pour dépenser 120 litres d’eau.
« Pour quand ? Pour les jours où votre peau a besoin d’une dose de douceur sucrée.
Pourquoi ? L’une de miel a notre parfum chéri de caramel et de miel, celui du savon Le Miel et les abeilles, pour le régal des narines. Tandis que vous vous baignez, cette Ballistic prend soin de votre peau, avec de la boue de Rhassoul purifiante en provenance des montagnes de l’Atlas, de l’aloe vera apaisant et de l’huile essentielle d’orange raffermissante. C’est une chouette façon de s’occuper de soi sans trop se fatiguer. »
Pour une fois je n’ai pas l’impression que le rédacteur du-dit topo se soit fumé un Lush Times ou enfilé une pinte derrière la cravate. Il est plutôt resté sobre et même si je n’ai pas encore testé mon savon au miel, la dernière phrase ravit carrément la grosse feignasse que je suis. S’occuper de moi ? oh oui. Sans le moindre effort? encore mieux !
Toutefois en y réfléchissant à deux fois, les pains moussants ne me demandent pas non plus d’effort particulier sauf au moment de l’émiettage qui relève parfois de la manucureticide.
Quant à la composition, elle ferait frémir n’importe quel chimiste élevé chez L’Oréal.
Lush , marque bobo-écolo british qui ne teste pas ses produits sur nos petites bêtes poilues ne déroge pas à sa sacrosainte règle d’utiliser le moins de produits synthétiques possibles.
Et c’est carrément visible avec sa Lune de Miel car mis à part le parfum ( quasi inévitable dans tous leurs produits..snirf ) et le benzoate de benzyle ( c’est moche ) , tous les autres composants sont d’origine naturelle : miel, rhassoul, extrait d’aloès bio, huiles essentielles d’orange douce et de bergamote et extrait de gardénia m’ôtent toute culpabilité quant aux cent-vingt litres de flotte dépensés pour la bonne cause.
J’ai pas l’impression de demander la Lune pour un bain réussi : je veux des senteurs zénifiantes, éventuellement des merdouilles ( mais d’aspect engageant ), une belle couleur de flotte, une peau au sortir de l’eau pas assimilable à celle d’un croco déshydraté et surtout en bonne flemmarde je ne tiens pas à récurer l’émail après mes ablutions.
Comme pour toutes mes ballistics, le rituel reste constant : je remplis le bain d’eau excessivement chaude pendant que je détaille la boule dans tous les sens. Et vas-y que je la renifle ( hmmm l’odeur à sec est plutôt sympa ) et que je la tourne et la retourne dans tous les sens pour admirer sous toutes les coutures le mélange sympa des deux couleurs dominantes ( jaune pétant et gris taupe ) et que je la mitraille pour la photo souvenir.
Passées ces quelques minutes de latence, je me jette dans l’eau en vociférant ( grrrrouaaar bordel strochauuuud ) et que je balance la boule au niveau de mes petons.
Je ferme les yeux, ça pshitte grave.
J’ouvre les yeux, sors la boule qui ne ressemble plus à rien de l’eau et regarde sa dissolution lentement s’arrêter entre mes doigts. Puis je cale la boule derrière mes reins conformément à la technique Psychosexienne qui vise à masser un tantinet le dos mais constate bien vite que le bulles produites par le bicarbonate de soude sont tellement énormes qu’elles me ramonent tout l’arrière-train en émettant un gros ploc lorsqu’elles atteignent la surface. Charmant. J’ai l’impression de retomber en enfance quand je prenais mon bain avec PtitFrangin, seul concurrent du tournoi «qui produit les plus grosses perles?»
Du coup je cherche un autre endroit pour le petit morceau qui reste. Zou je le case dans le nombril et l’admire pendant sa disparition.
Au flair de ma Lune – L’ODORAT
Pendant le laps de temps nécéssaire à la dissolution complète soit cinq grosses minutes, je me suis demandée si je ne couvais pas un rhube : spa possible, je sens quedalle alors que l’odeur à sec bien que discrète était assez plaisante. Mais non. Rien. Même en approchant dangereusement mes narines au contact de l’eau, rien à faire : mon eau est quasiment inodore, pas la moindre trace olfactive de miel. En revanche, un léger soupçon d’orange titille deux ou trois capteurs nasaux mais faut vraiment se concentrer dessus pour sentir quelquechose.
Naze.
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Yellow Submarine – LA VUE
Un rapide coup d’oeil sur mes clichés viendra appuyer mon propos : la couleur fait craspouille.
Et pourtant je me suis lavée avant de me plonger dedans, on ne peut mettre cette teinte sur le compte de ma saleté naturelle, spapossible.
Ce mélange vert-jaune pisse n’est pas des plus réussis. J’ai vraiment eu l’impression pendant tout le temps de mes ablutions ( soit quinze minutes, dépassées lorsqu’il s’agit de pains moussants et que je peux m’adonner au loisir le plus crétin qui soit : la sculpture sur mousse ) de trempouiller dans l’eau de la Seine, aux endroits où elle est le plus cradingue. Même Tsoin-Tsoin a boudé ce bain, il n’a pas mis patte dedans.
Nan je préfère de loin les couleurs artificielles rouge pétant ou bleu azuréen pour mon bain, au moins elles ne me font pas penser à des déchets organiques.
Bwerk.
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Ma Lune de Fiel : LES DEGATS
Après quinze longues minutes à me demander où diable était planquée l’odeur de miel, à attendre vainement que la couleur vire au orange ( ce que je peux être niaise parfois ) il a fallu se rendre à l’évidence : mon bain ne me détendait pas d’un poil, je me tournais les pouces à en risquer des entorses de phalanges, donc je suis sortie après m’être copieusement rincée ( à l’eau froide évidemment puisque j’avais vidé le ballon d’eau chaude, pis c’est bon pour la circulation et blablabla, toujours est-il que je me caillais les miches ).
D’abord ravie devant l’état d’hydratation normal de mon épiderme, j’ai vite déchanté quand j’ai jeté un coup d’oeil à la baignoire : créévindedijuuuuuuuuuuu mais c’est dégueulaaaaaasse !!!!!
Autant j’étais bien habituée aux merdouilles croupissant dans le fond de la baignoire qu’il faut déloger rageusement à grands coups de pommeau de douche ( en bouchant une fois sur deux le siphon, naturellement ) , autant je n’ai jamais vu pareils dégâts sur l’émail : de grosses traces jaunâtres viennent témoigner de la courte existence de la comète.
Ca aurait pu ne pas me faire chier si elles s’étaient débinées facilement avec un bon coup d’éponge. Malheureusement ce n’est pas le cas : j’ai failli y perdre un poignet et quelques touffes de cheveux et pendant que je frottais comme une hystérique atteinte de la maladie de Parkinson, je pensais déjà au savon qui m’attendait quand Momon découvrirait avec effroi que j’avais décidé d’assortir l’émail avec la couleur du PQ. J’ai même été obligée de sortir le Cillit Bang pour tout faire disparaître. Un comble pour la pouffe feignasse !
Après dix minutes de jurons, je pensais avoir rendu sa blancheur à ma baignoire et donc évité l’engueulade. Mais si Momon a un jour la bonne ( et curieuse ) idée de s’approcher de très très près, elle verra forcément qu’une lusherie a décidé de témoigner de son passage pour la postérité.
I can’t fight the Moonlight.
Les dix minutes d’insultes ont par la même largement suffi pour constater que l’ odeur de la boule ne tenait pas sur la peau ( en même temps, je ne vois pas par quel miracle une senteur aurait pu apparaître vu qu’on ne sent strictement rien dans l’eau ) et que ma peau criait au sabotage : tartouillage de gambettes et de bras obligatoire, beurre corporel The Body Shop appelé en renfort.
CONCLUSION : Une Lune qui fait tâche
Cette saleté de Lune pourra parfaitement convenir aux gens friqués aimant à dépenser leur pécule en futilités pour le bain ( 5,45€ la comète de 200 grammes sur le site français , «Honey Bee» sur le site anglais à 3,30€ environ ).
Pour tous les autres, ceux qui comme moi ne jurent que par des bains funs, colorés et odoriférants, je vous invite à oublier vite fait cette ballistic. Non seulement elle ne m’a pas réconciliée avec le concept des comètes mais elle m’en a purement et simplement écoeurée : si on m’avait dit que je devais prévoir autant de temps pour récurer la baignoire que pour mes ablutions , je n’aurais jamais jeté cette mignonne petite boule jaune dans la flotte .
Certes sa composition est franchement clean et elle ne sent pas l’âne mort d’accord , mais je refuse catégoriquement de prévoir un budget éponges/Cillit Bang pour retrouver mon émail immaculé après chaque bain.
En résumé Lune de Miel est une ballistic onéreuse qui ne sent rien, donne l’impression de tremper dans la Seine un soir de grosse beuverie, n’hydrate pas et laisse de bien vilaines traces dans la baignoire.
Son seul avantage : Elle m’a fait gagner un peu de place dans le saladier à Lusherie.
J’ai trop les boules.
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