98% des femmes ont de la cellulite : tenter de la combattre est un suicide collectif statistiquement parlant . Il serait beaucoup plus sensé que ces 2% de dindes stupides se fassent implanter un kilo de peau d’oranges sur les fesses , plutôt que de nous pourrir la vie !
Avec cette simple citation, le ton est donné. Avec ce bouquin, on risque de se marrer.
A vrai dire, je suis tombée sur le bouquin que je vous présente aujourd’hui un peu par hasard. Je déambulais dans les rayons de la FNAC, dépitée de ne pas trouver de nouveautés côté chicklit . Quand tout à coup, mon regard a été attiré vers une première de couverture vert anis. Faut dire qu’on pouvait difficilement la louper : la FNAC l’avait mise en tête de gondole.
Je m’approche.
Je chope le bouquin.
Déçue par sa très faible épaisseur, je le repose sur son étagère.
Surgissent tout à coup deux nénettes de mon âge ( autrement dit : jeunes ^^ ) dont l’une chope mon bouquin et balance à l’autre : « Tiens je vais prendre ça à ma mère, elle kiffe ce genre de lecture » . Je la lorgne en train de lire la 4ème de couverture puis confirmer à sa copine « Ouais. Je lui prends ».
Intriguée, j’attends que les deux gonzesses aillent balader leurs couettes ailleurs puis je chope à nouveau ce bouquin : La cellulite c’est comme la mafia, ça n’existe pas. Je lis moi aussi le synopsis officiel. Et même si le roman est très fin, je décide moi aussi de débourser les 6,70 € en caisse.
Qui a dit que j’étais un mouton ? ^-^
J’ai dévoré ces 244 pages en deux jours , mais malheureusement je suis plutôt mitigée à son sujet . Très sincèrement, je pense que la mère de la gonzesse rencontrée à la FNAC a dû tomber le cul à la renverse en lisant ce roman ! Et vous allez découvrir pourquoi…
Je ne connaissais pas du tout Pulsatilla ( de son vrai nom Valéria Di Napoli ) avant de lire ce roman. Sachez qu’il se classe parmi les bio-romans , autrement dit cette oeuvre est tirée de la vie réelle de cette romancière italienne. Mais elle est à classer également parmi les titres de chicklit selon moi.
Il s’agit de son seul et unique roman pour l’instant.
En effet, Pulsatilla s’est inspirée de sa propre vie pour tenir un blog qui connut un petit succès dans son pays natal ( l’Italie si vous suivez bien ) et elle fut ensuite approchée pour écrire un bouquin dans le même esprit que ses articles virtuels.
Je ne vous fournirais donc pas de synopsis pour une simple et bonne raison : y’a pas vraiment d’histoire ! Ce roman est découpé en 3 grandes parties qui suivent malgré tout un semblant d’ordre chronologique :
- dans la première on découvre l’enfance et la pré-adolescence de l’héroïne ainsi que son environnement dans la région des Pouilles. C’est de loin la partie qui m’a le moins plu et je vous explique pourquoi dans quelques lignes.
- dans la seconde, Valéria évolue et connaît ses première histoires d’amour mais aussi discute de la guerre contre nos ennemis les pwals, sur la nécessité de shopper pour toute gonzesse qui se respecte, comment on tente ( vainement ) de se mettre au sport et comment on essaye ardemment de dompter cette connasse de cellulite ( vous me trouvez vulgaire ? alors ne lisez pas ce roman….mais lisez la suite de mon avis ! ^^ ).
- dans la dernière, on découvre la vie de jeune femme de Valéria qui a déménagé à Milan pour y suivre ses études. Entre sa colocation et surtout les rencontres masculines qu’elle fera via les sites de rencontre sur Internet, les péripéties ne manquent pas !
Comme d’habitude dans ce type de littérature, le style est simple et épuré . Une blonde au QI de courgette n’aura aucun mal à dévorer en quelques heures les deux cent quarante pages. Pas besoin de dictionnaire, ou alors celui de l’argot. Et surtout la blonde doit, par pitié, avoir plus de 16 ans.
Car si mon avis est mitigé sur ce livre, c’est pour plusieurs raisons. Certains éléments m’ont plu et d’autres m’ont laissée plutôt pantoise … Oui pantoise, c’est le mot exact.
…
D’habitude, je m’attache aux personnages plutôt facilement et n’ai aucun mal à m’immiscer dans la peau d’une Bridget ou d’une Emma. Mais dans LA CELLULITE C’EST COMME LA MAFIA, CA N’EXISTE PAS, et ce malgré un récit à la première personne du singulier, j’ai eu beaucoup de mal à ressentir de la sympathie pour Valérie, qui rappelons-le, n’est autre que l’auteure du roman… J’ai peiné à la suivre et à comprendre certaines de ses réactions. La demoiselle est originale, ça c’est clair ! Et surtout elle n’a ni la langue ni les touches du clavier dans sa poche…
Par contre ce qui est franchement appréciable, c’est qu’ il n’y a pas 74 personnages. Je sais même pas si y’en a 5 quand je réfléchis bien ( en tout cas dans ceux qui comptent ). Du coup le roman est plutôt facile à suivre et le récit à la première personne permet d’accentuer les effets humoristiques, et croyez-moi ils sont nombreux ^^
J’aime bien me bidonner en lisant un bouquin. Dans celui-ci, je dois avouer m’être bien marrée par moments. Je pense en particulier à l’énumération des mets que l’on peut trouver dans le pays natal de Valérie, qui souffre dans son enfance d’une maladie liée à l’alimentation et qui décortique donc ce que les Pouilles font de mieux en matière de gastronomie… Jugez plutôt :
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EXTRAIT 1 : Les mets appétissants des Pouilles….( page 102 )
Le chausson aux fritons ( » a’pizz ch-i cieccel » ). On pétrit la farine avec du Saintdoux, puis on recouvre d’une quantité considérable de fritons et on enfourne.
Personne n’a survécu pour raconter le goût de cette chose.
Poivrons au thon trempés dans l’huile ( « peperuscill sottucchje » ). Ma tante en fait toujours, mais elle garde la recette secrète. Dans le bocal flottent des poivrons ronds, piquants, gigantesques, entiers, complètement recouverts d’huile, et dans chaque poivron, il y a une boîte entière de thon qui est tellement bon pour la santé. Si vous en mangez plus de trois, je vous conseille de vous abonner à L’Histoire de la philosophie en fascicules et de vous enfermer dans les toilettes jusqu’à la fin de votre thèse de doctorat.
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Evidemment ceci n’est qu’un extrait qui vous permet de juger un peu et qui me permet d’enchaîner sur un second défaut selon moi : toute la première partie est soporifique . C’est bien simple, si je n’avais pas perçu le potentiel comique de ce bouquin, j’aurais arrêté ma lecture dès la première cinquantaine de pages.
En effet dans cette première partie, Pulsatilla se lance dans des énumérations présentées sous forme de tableaux bizzaroïdes pour nous expliquer les différences de prononciation italienne selon les régions. Je sais pas si elle a voulu insuffler un peu de culture à son roman, toujours est-il que je n’ai strictement rien appris, rien entravé, et rien retenu. Ca m’a tout simplement barbée au plus haut point. De la même façon, si certaines descriptions de mets sont rigolotes ( comme celles que je vous ai citées au-dessus ), elles ne le sont pas toutes. Franchement cette première partie était de trop selon moi. L’intention était peut-être bonne, mais le résultat n’est pas là.
Par contre, la seconde partie est beaucoup plus réussie. Découpée en des thèmes glamours comme l’épilation, les salles de sport, la cellulite et tout le tintouin, les digressions de Pulsatilla sont absolument tordantes. J’ai souvent rigolé pendant cette partie et je dois avouer que les sujets, aussi futiles soient-ils, sont plutôt abordés de manière intelligente…Il y a même des réflexions que je me suis déjà faites plusieurs fois comme sur les protections hygiéniques, ou qui a un jour décrété que la cellulite, c’était pas bien…
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EXTRAIT 2 : Pulsatilla liste les différents types de postérieurs féminins ( page 150)
Cul boutonneux . Il y a des filles qui, plutôt que d’accumuler les boutons sur la figure, les accumulent sur les fesses. Il y en a aussi d’encore plus malchanceuses qui les accumulent alternativement sur le visage et sur les fesses. Disons que le cul et la figure sont interchangeables dans bien des cas ( règle universellement valable ). Sauf qu’il est beaucoup plus compliqué de se presser des boutons sur le cul, alors il faut te trouver un ami qui les presse pour toi.
Et mes félicitations si tu y arrives.
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Ce deuxième extrait me permet d’embrayer sur une énorme caractéristique de ce roman : le langage est très trèèèès cru !
Tout au long des 244 pages, je n’ai pas compté le nombre de « bites », « cul » et consoeurs que j’ai croisés. Mais inutile de préciser qu’ils sont très nombreux. Franchement je ne suis pas une cruchasse, je suis pas franchement gnangnan comme fille, mais ça pourrait en choquer plus d’un(e) !
Pulsatilla écrit vraiment comme elle parlerait à ses copines, ce qui rend le récit très drôle et sans détours. Ca parle énormément d’histoires de fesses, surtout dans la troisième et dernière partie qui évoque toutes ses rencontres masculines. C’est évidemment une façon de parler plutôt contemporaine et même si la demoiselle ne vient pas de quartiers difficiles, je doute que la cible de ce roman soit les plus de 50 balais qui risquent d’être choqués. Je n’aurais JAMAIS offert un tel bouquin à ma mère, même si elle était ouverte d’esprit. Du coup je m’imagine vraiment la mère de la gonzesse de la FNAC qui doit halluciner avec son bouquin entre les mains 🙂
Quant aux gamins, j’en parle même pas : éloignez ce bouquin de leurs yeux encore purs ! ^^
Personnellement ce langage osé ne m’a pas dérangée une fois que je m’y suis habituée, mais je dois avouer que la surprise a été de taille dès les premières pages ! Passé ce deuxième effet KissCool, tout roule plutôt bien…ou presque.
Car si on peut reprocher une dernière chose à ce roman, c’est sa traduction et les nombreuses erreurs qu’on peut y trouver voire des incompréhensions totales sur certains mots . Je sais pas ce qu’ont fumé les traducteurs en faisant leur boulot mais pour sûr, ça devait être de la bonne. Entre les coquilles et les imbroglios, ça rend la lecture plutôt compliquée par moments.
Enfin le découpage en petits chapitres rend la lecture très facile et rythmée, ce qui vous permet d’interrompre votre lecture même dans les transports ( perso, avec un titre de roman pareil, j’oserais même pas le sortir de mon sac à main ). Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde une fois la première partie terminée ! Les anecdotes et les digressions diverses sur des thèmes plutôt « fleuris » s’enchaînent sans aucun temps mort. J’ai passé de très bons moments malheureusement trop courts. Car le bouquin est très fin, les chapitres sont nombreux, et les plus mordues le liront en quelques heures seulement . Et surtout on ne sort pas du tout grandie de cette lecture. On est juste content d’avoir souri, d’avoir rigolé comme une baleine et de se sentir moins seule dans ce monde de femmes qui doivent être parfaites et ne doivent pas parler de certaines choses.
Enfin, si vous doutez encore que ce roman soit fait ( ou pas du tout ) pour vous, je vous livre un :
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EXTRAIT 3 : Début du chapitre « Promenade autour du Phallus » ( page 213)
(…)
Dans ce petit chapitre, nous parlerons des différentes formes de bites. Mais il faut d’abord procéder, en préambule, à un éclaircissement lexical. Bien sûr, je me suis demandé s’il fallait appeler la chose par son nom, c’est-à-dire bite, ou, vu le contexte supposé littéraire, s’il ne valait pas mieux lui offrir un paravent plus raffiné. Pour résoudre la question, j’ai fait appel à la science : j’ai dessiné une bite sans équivoque ( deux cercles attachés à arceau oblong ) et j’ai demandé autour de moi : « Qu’est-ce que c’est ça? » La plupart des gagnants ont répondu : « Une bite » , tandis qu’une infime minorité des sondés ont balbutié ou ri. Va donc pour bite. Moi, je m’en lave les mains.
( s’ensuit entre autres , un « catalogue » des différentes formes d’engins )
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Un roman qui au final, n’a pas grand chose à voir avec les romans de chicklit habituels pour plusieurs raisons évidentes, mais qui se laisse lire facilement grâce à un style toujours clair et épuré.
Tout d’abord il s’agit d’un bio-roman puisque Pulsatilla y raconte sa vie . Le récit à la première personne du singulier et le tutoiement du lecteur confèrent à cette lecture un humour plutôt décapant sans toutefois s’attacher à l’héroïne . Il n’y a pas vraiment d’histoire ou de scénario car l’italienne se contente de discuter de sujets typiquement féminins de façon … hmmmm …. plutôt « hardie » et exotique dirons-nous poliment ^^
En effet, il ne faut pas être sensible de la rétine devant les termes employés par la donzelle . Âmes chastes , abstenez-vous direct ! Si vous êtes situé(e) dans la tranche d’âge des 20-40 piges, ça pourrait vous plaire . Encore faut-il adhérer à ce type de langage et accepter de perdre quelques heures à lire quelque chose de futile qu’on risque d’oublier rapidement .
Enfin je tenais à souligner la traduction parfois déplorable et les nombreuses coquilles qui jalonnent désagréablement la lecture . Heureusement l’humour cynique et cinglant de Pulsatilla relève le niveau, qui ne dépasse quasiment jamais celui de la ceinture ^^
Un livre qui a le feu aux fesses !
Satisfaction : 6 / 10
0 Commentaires
lalutotale
6 mars 2014 10 h 48 minLOL ! pas faux ^^ Bises !
lorie
6 mars 2014 10 h 28 minMoi ça me choque pas vraiment ce genre de livre c’est drôle et puis ça fait plus proche de la réalité quand dans un livre une fille traite une autre de connasse ^^
bisous lalu
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