Quand j’étais encore tout bébé, une Fée chauve s’est penchée sur mon berceau et m’a donné un ordre : « Pour l’instant tu n’as que trois poils sur le caillou mais quand tu seras grande, tu prendras soin de ta tignasse. Je soufflerais à ta Maman de te couper les tifs tous les six mois, jusqu’à ta majorité. Ensuite, tu feras comme bon te semblera mais n’oublie pas que ta quête sera d’éblouir capillairement la gent masculine ».
La Fée tapota trois fois sa baguette magique sur le bord de ma couche et prononça ses quelques mots :
« Prout Prout Prout,
Prendre soin de sa choucroute,
Fi les Abracadabras,
Ou chauve tu seras. »
Et effectivement pendant dix-huit longues années, ma Maman poussée intérieurement par la voix de la Fée, m’emmenait régulièrement chez le coiffeur pour me couper au carré ou à la garçonne, malgré mes regards implorants et mes cris assourdissants.
Mes trois signes extérieurs de féminité se construisaient dans ma tête : le vagin, les seins et les cheveux.
Pour le premier, ce n’est assurément pas la partie de l’anatomie qui se voit forcément le plus de prime abord.
Le second ? J’ai lâché l’espoir quand je constatai amèrement qu’à mon vingtième anniversaire, le stade des gougouttes était à peine dépassé.
Le troisième, c’est le seul auquel je pouvais m’astreindre. Une descente de cheveux à en perdre la boule, voilà ce qu’il me fallait à tout prix. Mais pour ça, il fallait que je convainc Maman que des cheveux longs, ça peut être crébeau aussi. Et j’ai dû attendre mon 18ème anniversaire pour lui annoncer fièrement : « je fais ce que je veuuux, avec mes cheu-veuuux »
Je les ai donc laissés pousser, pousser, pousser.
Je découvrai les joies liées à une culture intense de cheveux . Les rejetons hauts comme trois pommes qui ne trouvent comme moyen de se faire entendre que de tirer dessus en rigolant à pleines dents. Les fermetures éclairs de blouson qui en râflent quelques-uns, « aïeuuuu » à l’appui. Les énormissimes nœuds créés suite à des parties de jambes en l’air effrénées, désintégrés à coups de brosse rageurs.
Au final, ce qui était sensé être une chevelure digne et lisse, et en prime un pied-de-nez à Maman, s’est révélé être un désastre capillaire sans commune mesure. Un jour de grande détresse, j’ai risqué un « Maman…j’ai mal aux cheveux. » désolant, qui s’est soldé par un éclat de rire machiavélique de mon interlocutrice.
La Fée surgit alors de nulle part et hurla :
« té, si j’avais su que j’avais affaire à une baltringue, je n’aurais jamais levé la baguette sur toi. Tu vas me faire quelque chose tout de suite pour réparer les dégâts. Sinon, la surprise que je te préparais te filera sous le pif et tu l’auras bien cherché, foideufée. »
Cette pétasse m’avait pas dit qu’il y avait une carotte au bout !
C’est donc tout naturellement que je me débarrassais de tous mes produits capillaires obsolètes qui ne servaient qu’à me déplumer financièrement
Des mois passèrent…
Après maintes péripéties, je cédais finalement à l’appel des produits Lush. La marque 100% -ou presque- écolo, avec des produits handmade ( ça c’est pour se la jouer branchée ) et sans conservateurs avait enthousiasmé plus d’une femelle pour ses bains colorés et ses savons odorifiques.
Dans l’antre Buci à Paris, je fis un petit tour et repartis à la caisse le panier rempli à ras bord de produits aux noms tous plus affriolants les uns que les autres. Et mon regard se posa au hasard sur une étagère en contrebas, bien planquée sous un étal de gelées de douche : les shampooings et soins capillaires. Sceptique à l’idée de me tartiner la crinière de boue marronnasse, je dénichai un petit flacon de crème monochrome : Coolaulin qui m’inspirait déjà plus confiance par sa couleur immaculée.
Trois formats pour trois prix :
- 100 grammes : 4.95 €uros en 2005 -> 11,95 € en 2013 !
- 240 grammes : 9.95 €uros.
- 500 grammes : 15.95 €uros en 2005 -> 22,95 € en 2013 !
Le doute m’habite. Assurément, mon porte-monnaie préfèrerait que j’opte pour le 500 grammes plutôt que pour 5 petits flacons. Mais mes déceptions capillaires antérieures prennent le dessus et j’opte pour le format mini-pousse.
Y avait pu de place dans le panier de toute façon.
En bonne andouille que je suis, je n’ai pas eu la finesse d’esprit de lire l’étiquette avant d’acheter….
►Les ingrédients cools :
Décoction de noix de coco fraîche, lait de coco frais, lanoline, jus de citron frais, essence de vétiver, résine de benjoin et résine de styrax.
►Les ingrédients pas cools mais que tu subis quand même :
Alcool cétéarylique, laurylsulfate de sodium, propylène glycol, parfum, bromure de cétrimonium.
Ce qu’en dit Lush sur le Lush Times
« Coolaulin est un après-shampooing suprême constitué de noix de coco, de lanoline et de jus de citron pour procurer éclat et douceur aux cheveux secs, bouclés ou traités. Nous y mettons du lait de coco et une décoction de chair de coco fraîche ( marinée dans l’eau ) pour rendre vos cheveux doux et souples, puis nous y ajoutons trois parfums exotiques : le vétiver apaisant et sensuel, le benjoin et le styrax à l’arôme sucré ( des fragrances naturelles à base de résine ). Coolaulin apaise et soigne votre cuir chevelu, et laisse une telle odeur sur les cheveux qu’ils croiront avoir passé des vacances dans les tropiques ».
Une fois de plus, ma blonditude a parlé car je n’ai ni les tiffs bouclés, et encore moins secs. Oh, j’ai bien coloré mes cheveux quelquefois mais pas au point de me retrouver avec la choucroute de Bardot.
Notons tout de même que les produits naturels sont frais. Une noix de coco pourrie aurait pu salement entâcher la belle liste de promesses sus-citée.
…
« Mouillez-vous les cheveux, lavez-les, rincez abondamment ».
Pour le coup, mon neurone s’en sort grandi.
Je me lave donc la tignasse puis attrappe mon petit flacon tout mignon. La perspective de décoller l’étiquette m’a effleurée mais rien à faire : la colle utilisée est loin d’être naturelle.
Le capuchon est fastoche à ouvrir. Clic j’ouvre. Clac je ferme. Et pas de risque que l’eau entre par le tout piti trou d’ouverture.
Je fais couler une petite noisette de produit dans ma mimine. Parce que selon beaucoup d’utilisatrices lushiennes, nul besoin de beaucoup de nectar pour jouir au maximum des bienfaits des lusheries.
Mais force est de constater qu’une noisette ne suffit pas pour mes cheveux longs : c’est à peine si le produit s’étale plus loin que mes racines.. Je dois donc appuyer une nouvelle fois sur le plastoc pour en faire sortir un peu plus. Je me passe la paume de chaque main sur le crâne.
Le premier truc qui frappe, c’est l’odeur.
Rien à voir avec la noix de coco chimique des Tahiti Douche. Pour le coup, j’ai vraiment l’impression d’être Robinson Crusoë venant de fendre la coque d’une noix à coup de machette, l’index accidenté en moins.
Ca respire bon les vacances au soleil où mon corps grillant au soleil, je me tartine allègrement la peau de monoï luisant. La petite touche de citron est discrète mais néanmoins bien présente car il donne une touche de fraîcheur en plus.
J’ai des circonstances atténuantes : je n’ai jamais utilisé d’après-shampooing. Donc je n’ai pas attendu des plombes avant de me rincer. Et là : ô joie. Je passe la main sur ma tignasse mouillée pour bien faire partir le produit dans le syphon et l’orgasme capillaire est bien là. J’ai tout simplement l’impression d’avoir des cheveux en cachemire, aussi doux qu’une laine de mouton fraîchement tondue. Le pied.
Par la suite, j’ai appris à laisser le produit agir 2 minutes de plus, histoire de bien m’imprégner de cette odeur transcendante de noix de coco décoctée.
La touche finale, c’est le démêlage : AUCUN nœud à signaler. Ce qui assurément fait tout drôle quand on est habituée à passer 15 minutes devant le miroir à dénicher une boule de cheveux récalcitrante, pour ensuite nettoyer la-dite brosse de tous ses tiffs cassés et arrachés rageusement.
Après séchage c’est simple, je deviens cheveuvore. La senteur n’est pas présente au point de se faire retourner sur moi de beaux mâles dans la rue. Mais pour un peu qu’on s’approche négligemment de mon crâne, on en devient complètement émoustillé. L’odeur tient à merveille et j’ai adopté un rite sacré : m’endormir sur l’oreiller, une mèche de cheveux sous le pif.
C’est sans compter sur la brillance de ma choucroute : ils adoptent des reflets délicatement blonds au soleil. Au toucher, c’est toujours un régal.
Le must du must : la puissance réparatrice. Maman a été obligée d’avouer que mes cheveux étaient beaux et tout lisses, ce qui constrastait indubitablement avec les épis et cheveux cassés à mi-longueur qui rebiquaient insolemment.
La fée chauve réapparut un beau matin où j’admirais ma crinière dans le miroir.
« Tu as réussi, Lucie. Voici ta surprise ».
Un bel homme apparut alors derrière moi. Je sentis son nez vagabonder dans ma chevelure et son membre viril déjà en éveil s’appuyant contre mon pantalon.
Tous les jours et semaines qui suivirent, il ne pouvait s’empêcher de passer ses doigts fins dans mes cheveux, humant le divin nectar cocoté qui s’en échappait. Il en devint tellement accroc qu’il finit par être atteint de priapisme, ce qui n’était pas pour me déplaire.
Satisfaction : 9 / 10
0 Commentaires
tequiladrenaline
23 mars 2013 12 h 39 minJ’avais beaucoup aimé l’odeur, mais sur ma touffe je ne l’avais pas trouvé génial niveau résultat ! Comme quoi d’une tignasse à l’autre…
lalutotale
22 mars 2013 18 h 47 minLOL
axelle57
22 mars 2013 17 h 57 minOh purée, si il fait vraiment cet effet-là au mâle (je mets volontairement au singulier, pas question pour moi de partir en chasse ;-)), je le commande de suite!
Laisser un commentaire