( ENORMES pensées pour les péruviens qui vivent l’horreur en ce moment avec ce putain de COVID. Ce ne sont pas les seuls certes, mais je me rappelle très bien que Marco nous conseillait de fuir les hôpitaux péruviens, déjà en Octobre 2018. 😢 )
La veille, notre guide ne nous avait pas fait de blague : nous devions réellement prendre notre petit-déjeuner à 4h du mat’ pour ce dernier jour. Autant dire que rentrés du bar musical à 2h, j’avais pas franchement envie de pioncer. Alors j’ai préféré, plutôt que de réveiller ma coloc en me retournant sans cesse dans mon lit, traîner un petit peu dans les alentours de l’hôtel. A cette heure, tout est très calme. Il n’y a absolument personne dans les rues. Les seuls bruits proviennent d’un petit bar karaoké dans une ruelle perpendiculaire à l’hôtel. Je m’imprègne de l’atmosphère fraîche, calme et sereine de Cuzco en fumant quelques clopes, tout en admirant le Temple du Soleil. Dans quelques heures, nous serons de retour à Paris et j’ai du mal à me faire à cette idée. Musclor et LaLutine me manquent mais c’est toujours compliqué pour moi de quitter un pays sachant que je n’y remettrai pas les pieds de sitôt (voire jamais).
En route vers Lima
C’est donc avec une gentille petite tête dans le pâté que je me dirige sagement vers le buffet du petit-déjeuner à 4h du matin. Evidemment je suis la première vu que tout le monde dormait. Evidemment je suis la seule à ne pas avoir préparé ma valise, du coup. Je mange viteuf et file dans ma chambre pour la boucler en vitesse.(ma valise, pas ma bouche).
Je vois alors ma coloc qui me passe un énorme savon de ne pas être rentrée cette nuit. Apparemment elle s’est fait un sang d’encre et n’a pas pu dormir (alors que quand j’avais passé la tête dans l’entrebâillement de la porte, je n’avais entendu qu’un seul bruit : ses ronflements de Dark Vador asthmatique. Bref). Manfous. Pas que ça à faire : c’est que j’ai 15 minutes chrono pour répartir mes affaires dans ma valise-tank et mes deux bagages à main (je me suis bénie d’avoir acheté un sac en plus à Puno.)
Deux problèmes se posent alors :
- il faut ma valise-tank peser avant. Ca me rappelle la préparation de ma valise. Une préparation épique. Souvenez-vous : ma valise pesait 22,6kg au départ, pour un poids ne devant pas excéder 23kg, sous peine de claquer mon PEL en supplément bagage chez Air France. J’avais donc droit à 400g de souvenirs à ramener. LOLILOL.
- Je n’ai droit qu’à un seul bagage à main. Bordel comment je vais faire ??
Trois personnes sont venues m’aider (quelle relou cette Lu ). La première avait un pèse-bagage nomade et après pesée, il s’avérait que ma valise-tank pesait la bagatelle de 28,3kg. (wiwi, vous avez bien lu)(t’imagines le bordel pour la tirer quand en plus, ta poignée est pétée?). Plus rien ne rentrait dans mon sac puno-péruvien. Ma seconde m’a aidé à transférer un max de merdier de la valise vers mon sac à main (que j’avais cousu moi-même, ben IL A TENU !) et la troisième m’a proposé, n’ayant pas de bagage à main, de servir de mule pour transporter mon second bagage à main. (ca va, vous suivez toujours ?).
Bref, je te dis pas le merdier quand t’as deux voire zéro heure de sommeil dans la ganache.
Les différentes trouilles du matin.
Nous arrivons à l’aéroport de Cuzco. Tu sais, celui situé en plein centre-ville. Je flippe ma race lorsque je vois deux policiers et leurs chiens renifler les valises. Je me dis qu’ils vont stopper for-cé-ment devant la mienne avec son petit paquet de mate de coca à l’intérieur. Les chiens arrivent pépouses vers moi. Ils reniflent ces salauds.
A ce moment-là, je crois qu’un peu de pipi atterrit dans ma culotte.
Les chiens repartent. Je respire. Et mon périnée se reprend.
Le décollage restera dans les annales de mes trouilles aéronautiques : y’avait un vent de dingue, le ciel était tellement brumeux ce matin-là qu’on y voyait pas à 10 mètres. Et puis notre petit avion faisait tout un tas de bruits bizarres. Bref une fois qu’on a décollé, j’étais crevée mais je n’arrivais pas à fermer l’oeil tellement j’étais angoissée. D’ailleurs presque personne de notre groupe n’a pioncé. (Par contre les locaux en écrasaient sévère.)(Marco le guide avait la bave au bec, la bouche grande ouverte vers le ciel.)
L’atterrissage à Lima fut tout aussi trouillophage : l’avion a littéralement REBONDI sur la piste lorsque le train d’atterrissage a touché le sol. Mais on est arrivés entiers, et je croyais pas ça possible.
Donc ça va.
Ensuite je ne sais plus trop ce qu’il advient de nos bagages, mais nous physiquement nous sommes dans un car, de retour à Lima comme lors de notre arrivée. Sauf que cette fois, il fait jour et qu’on jouit de quelques heures pour visiter le centre historique de la ville.
Visite-éclair de Lima
C’est la capitale du Pérou, pour les moins géographes d’entre toi. Et comme je vous l’avais déjà dit, à Lima il fait toujours entre 15 et 20°C mais il fait toujours gris. On le vérifiera ce jour-là. Pas l’ombre d’un rayon de soleil, mais un ciel gris clair. Inamovible. De Juin à Décembre, l’humidité relative de l’air est de 100%, et pourtant il pleut très rarement. Grâce au courant de Humboldt (oui oui comme les manchots qu’on avait rencontrés) et de la proximité de la Cordillière des Andes, Lima jouit d’un climat tempéré désertique.
Z’inquiétez pas, je vais pas rédiger une dissertation hein. Sachez juste que Lima est divisé en 41 districts, et que la plupart des monuments se situent dans le centre historique. L’endroit que nous visitons, donc.(ça tombe bien.)
Nous nous rendrons naturellement sur la place d’armes pour admirer la cathédrale, le Palacio de Gioberno, l’hôtel de ville, l’église. Et surtout nous visiterons le Couvent San Francisco. Je vous conseille vraiment cette visite : sous le couvent se situent des catacombes à l’histoire très particulière. L’ambiance fout un peu les jetons (faut dire qu’on est entourés de squelettes hein) et les passages sont très étroits, mais grâce à notre guide, la visite restera vraiment mémorable. Et puis ça m’a donné envie de visiter les catacombes de Paris, un jour.
Nous disposerons ensuite d’un temps libre, officiellement pour effectuer nos derniers achats, officieusement pour dégoter un immense gobelet de café. Gobelet de café que je renverserai intégralement sur moi devant des dizaines de personnes mortes de rire, alors que je passais devant la fanfare qui claironnait dans la cour du palais présidentiel. Ahahaha vachement drôle hein. Non seulement je me suis ébouillantée, mais en plus, j’ai repeint l’intégralité de ma tenue soigneusement pensée pour vivre correctement mes dix heures d’avion. Pfff. Boulet.
Le brouillard (dans ma tête et dans le ciel) puis déjeuner au bord du Pacifique
Nous retournons dans le quartier de Miraflores pour déjeuner dans un restaurant pile en bord de mer. J’accuse le coup. J’ai VRAIMENT la tête dans les pompes. Ca m’apprendra à ne pas dormir en pensant qu’on rentrait direct à Paris (sauf qu’en fait non). Je déguste ce qui sera ma dernière binouze péruvienne, ainsi qu’un ceviche de poisson frais suprabon…qui aurait été encore meilleur sans les quelques arêtes.( j’ai des souvenirs de détails moi…c’est fou.)(par contre je ne me souviens pas du reste du repas, hahaha).
Le dessert est terminé. Pendant que certains prennent des photos de groupe dans le restau, je prends la poudre d’escampette et me dirige vers les vagues.
Comme vous le constatez, le ciel est gris (toujours) et la plage est couverte de galets ce qui explique pourquoi j’ai gardé mes chaussures, mes vêtements et mon sourire.
Sourire que j’ai récupéré après avoir dégoté dans le bagage à mains confié à la femme d’un collègue (mon deuxième bagage à mains donc) une petite veste, assez légère pour supporter un pilote d’avion qui pousserait le chauffage à fond, assez chaude pour supporter un pilote qui balancerait la clim’ comme un connard à l’aller, et surtout assez couvrante pour cacher le massacre matinal du café bouillant.
Je regarde l’horizon et je fais mes adieux mentaux à l’Océan Pacifique. En espérant revoir ses vagues traîtresses un jour. Si possible avec mes proches cette fois.
Les adieux au Pérou et le retour à Paris
Sitôt le déjeuner terminé, nous grimpons dans le car pour notre tout dernier trajet sur ses fauteuils en sky. Un trajet ultra-stressant puisque la route est bouchée et qu’on est déjà à la bourre pour l’enregistrement des bagages. Une fois arrivés à l’aéroport, nous fonçons, péniblement pour ma part (valise pétée un jour, valise pétée toujours), derrière Marco. Je fais une halte au duty-free, évidemment, et trouve une mule parmi mes collègues pour me ramener deux cartouches de clopes. 😏
Cette fois-ci il n’y aura pas de chiens renifleurs, et d’ailleurs les contrôles des bagages à main se passent sans encombre notable. Même si on m’a demandé de retirer ma ceinture, et que je crois que je suis la seule à avoir subi ce traitement. J’ai toujours eu beaucoup de chance.
Marco nous fait ses adieux en vitesse et nous sommes 30 à lui dire qu’il sera toujours le bienvenu à Paris s’il a besoin d’un point de chute. On se serre dans les bras. Certains rigolent, d’autres (comme moi) versent une petite larme d’émotion.(Je suis beaucoup trop sensible comme nana.) Mes sentiments sont mêlés : je suis triste de quitter ce beau pays où il me semble que le temps est passé bien trop vite. Et je suis excitée comme une puce de revoir LaLutine et Musclor.
Ensuite nous embarquons dans notre avion. Un très gros navion. Beaucoup plus grand qu’à l’aller et donc beaucoup plus confortable. Je repère immédiatement que plusieurs places sont libres, voire même parfois des « blocs » de 2 places..Alors sitôt que l’appareil ferme ses portes, zou : je fonce sur un duo de sièges libres. Parce que c’est un vol de nuit et que je compte bien dormir me reposer un peu. L’avion décolle sans problème, je me détends. Je vais enfiler mes bas de contention aux toilettes et enfonce mes boules Quiès dans mes oreilles. Oui : je suis la sexytude incarnée quand je prends un vol long-courrier 😁.
« Je crois que je vais mourir. »
Le dodo, c’était sans compter sur une météo « capricieuse » (sur le coup, c’est plutôt le Larousse des gros mots qui défilait dans ma tête) qui empêcha environ 90% de la population présente à bord de fermer l’oeil. Des turbulences SA MERE comme je n’en ai jamais senties, et pourtant j’ai pris l’avion quelques paires de fois dans ma vie. Au début je me suis dit que j’exagérais donc j’ai regardé les autres. Ben je peux vous dire que tous mes collègues étaient blancs comme des linges/cramponnés à leurs fauteuils/le regard anxieux. Au choix ou tout ça à la fois.
Les secousses étaient telles que les hôtesses de l’air ont longtemps hésité à nous servir nos dîners, que la mienne s’est presque cassée la margoulette sur moi, que sa collègue par un miracle que je ne m’explique pas a réussi à rattraper un plateau-repas au vol qui était à un cheveu (hahaha) d’atterrir sur la tête d’un passager. Ce qui aurait été fort dommage, à la fois pour la tête du passager et pour son estomac puisque le repas était BON. Première fois que je mangeais un repas pas dégueu du tout en avion. Dommage que la trouille ne nous ai pas permis de le déguster en toute sérénité.
Pis tant qu’on y est, on a eu interdiction de se lever pendant trois heures consécutives. Oui vous avez bien lu : trois heures. Heureusement que j’avais eu la bonne idée de me vider la vessie lors de l’enfilage de mes bas de contention parce que je peux vous dire que deux ou trois collègues m’ont avoué à Paris qu’ils étaient à ça de faire pipi dans leur bouteille d’eau.
J’ai regardé par le hublot et cette sensation terrible de montagnes russes n’était pas qu’une sensation. Ca bougeait de OUF dehors.
J’ai fermé le hublot.
Sur un trajet de dix heures, nous avons donc vécu six heures, je répète six fucking heures, de turbulences monstres. Si un télépathe était dans le coin, la phrase qu’il a probablement le plus entendu dans la caboche des passagers fut donc « je crois que je vais mourir ».
Sans déconner, j’en ai parlé avec une collègue qui bourlingue beaucoup et elle n’avait jamais connu pareil trajet non plus. Elle m’a avoué que c’est la première fois de sa vie qu’elle a eu peur en avion. Voilà où on en était.
Back to the ground (ouf !)
En tout cas, ce trajet de retour malgré ces désagréments très anxiogènes m’a semblé bien plus court que l’aller. Une fois encore, l’avion a « rebondi » sur la piste de Roissy Charles de Gaulle, me laissant penser que les pilotes péruviens kiffent et font des paris avec leur copilote sur le nombre de rebonds. Nous récupérons nos valises, remontons dans un car qui nous ramène sur notre lieu de travail.
J’appelle Musclor qui vient me chercher en voiture, tandis que LaLutine est avec papi et mamie à la maison. Je suis presque aussi crâmée bronzée que le hâle naturel de Musclor. Arrivée à l’appartement, c’est un festival de bisous et de câlins. J’ai même ma petite larmichette pour LaLutine (sans doute que le trajet bourré de turbulences m’a fichu encore plus la trouille que je ne le pensais). Je distribue ses petits cadeaux à chacun, assortis de commentaires autour du choix des-dits cadeaux.
Et je raconte, beaucoup.
Papi et mamie ne tardent pas à regagner leur pénates dans le Nord de la France, et tandis que j’ignore une grosse vague de fatigue qui monte en moi, je m’attelle à déballer mes différents valises/bagages à mains/sacs. Puis je me déshabille intégralement en balançant toutes mes affaires dans la machine à laver (chose dont je rêvais depuis notre atterrissage à Paris -voire même depuis le renversement de café bouillant la veille).
Je m’allonge dans le canapé vers 18h pour un petit somme…et ne me réveillerais qu’à deux heures du matin, hébétée de me retrouver là, avec un plaid tout doux étalé sur moi. La fatigue était telle que je n’ai même pas entendu Lalutine et Musclor dîner à un mètre de moi. J’ai même dormi sans boules Quiès (ce qui relève du miracle de la décennie). Alors sans bruit, je me suis levée et j’ai rejoint Musclor dans notre lit douillet. Le décalage horaire et les turbulences aéronautiques ont eu raison de moi et je me rendors paisiblement, la tête encore pleine de pisco d’images de mon séjour au Pérou qui restera gravé à jamais.
Je suis rentrée auprès des miens qui m’avait tant manqués ! Et entière s’il vous plaît. 😅. J’espère vous avoir donné envie de découvrir ce magnifique pays d’Amérique Latine qu’est le Pérou. Même si pour l’instant, durdur de s’imaginer pouvoir reprendre un billet, je suis d’accord. Pour ma part, c’est une destination dont je rêvais. Que je fantasmais même, puisque je pensais ne jamais pouvoir me l’offrir. Et non seulement j’ai pu, mais en plus ce pays a comblé toutes mes attentes : partage, simplicité et joie de vivre, coutumes, monuments, Nature, arts ancestraux, sites magnifiques…non vraiment il n’y a rien à jeter au Pérou. ❤️
2 Commentaires
Lalutotale
1 juin 2020 20 h 10 minMDR ! Je n’avais pas pensé à ça 🙂
Laety
1 juin 2020 10 h 53 minTu nous as donné envie de découvrir le Pérou, mais pas de prendre l’avion pour y aller… ça va être compliqué ^.^
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