Tous les ans, c’est le même cinoche : on nous bassine avec le changement d’année, blablabla, et tes collègues, ils te souhaitent bonne année le 30 décembre, mais oups faut pas parce que ça porte la poisse et gnagnagna. Et que « tu verras, 2019 sera forcément TON année parce qu’il va t’arriver plein de trucs chouettes, c’est sûr ! » (l’année précédente était forcément toute moisie quand on te sort un truc pareil) et patati patata.
BREF. Le changement d’année. Y’a tellement de trucs à raconter que j’ai eu envie d’en faire un billet.
Mes réveillons de la Saint Sylvestre (et les vœux)
Moi, j’ai plusieurs manières de marquer le coup. Ou plutôt j’ai EU plusieurs façons de le faire, et chacune me rend nostalgique à sa manière. Depuis 3 ans avec l’arrivée de LaLutine, j’avoue que le passage à la nouvelle année est plus que sage. Souvent Musclor travaille, et je passe une soirée pépouse à la maison avec le divin enfant. Je m’accorde un verre de vin et un bon petit repas en solo, je couche la naine, je mate une série ou deux et hop, c’est minuit et je tente d’appeler mes proches qui ne seraient pas encore couchés (ça, c’est le cas où moi-même je ne roupille pas avant minuit devant la téloche).
Une soirée tranquille, quoi. Et le lendemain, parfois, quand les planètes sont bien alignées, je prends plaisir à m’adonner à cet art oublié qui est de concocter une jolie carte de voeux 2019 pour sa famille et ses amis. Je trouve ça important d’envoyer une petite pensée à ses proches à l’occasion de la nouvelle année, et comme je suis désormais lasse des impersonnels envois de SMS, je me remets tout doucement à l’envoi de cartes de vœux « traditionnelles » dans le fond, mais modernes sur la forme. On fait tellement de trucs sympathiques en papeterie désormais, qu’il serait bien dommage de bouder ce plaisir de combiner la créativité + la pensée affectueuse à ceux qui nous sont chers.
Pour ceux qui ne sont pas doués de leurs mains pour fabriquer leurs propres cartes de vœux, on en trouve maintenant de super chouettes sur des sites spécialisés. Vous pourrez personnaliser en fonction de vos envies, de vos proches, des couleurs que vous préférez, avec vos photos… Enfin, il y en aura pour tous les goûts quoi !
BREF. De mon côté, j’ai vieilli. (rien qu’au paragraphe précédent, ça se sent) (qu’on m’apporte mes charentaises.)
Parce que mes réveillons de Saint Sylvestre n’ont pas toujours ressemblé aux 364 autres jours de l’année (pinard et cartes de vœux mis à part), j’ai eu envie de faire un
Retour vers le passé.
De 0 à 5 ans : Me rappelle de rien. Le trou noir. Et déjà normand, le trou (j’ai passé 99 % des Fêtes de fin d’année en famille en Normandie.). Et les vœux ? Euh, c’est quoi des vœux ?
De 5 à 10 ans : je me souviens d’interminables repas où les adultes se gavaient de saumon fumé et de mousseux. Le but officiel pour eux étant de s’amuser, le but officieux de se mettre une tête. Nous, on s’amusait même pendant le repas. D’ailleurs, c’était le seul repas de l’année où on était autorisés à sortir de table PENDANT le dîner. Faut dire qu’avec un dîner démarrant à 18 h (apérooooo !) et se terminant à ?? h (digeooooooo !)(nous on était déjà au plumard depuis belle lurette), les adultes dans leur grande mansuétude, nous laissaient sortir de table entre le foie gras et le civet d’autruche pour aller jouer au Monopoly ou tout autre jeu amené par le Gros Barbu la semaine précédente.
L’ambiance était chouette. Je ne me souviens pas avoir vu un seul adulte saoûl sous ou sur la table malgré le degré fort avancé d’ébriété de tous les convives (ou alors, on était déjà couchés, chose pas impossible du tout si vous voulez mon avis). Le lendemain matin, mon seul vœu était que les adultes se soient assez pintés se lèvent le plus tard possible pour jouer tout mon soûl jusqu’à l’heure du déjeuner (voire plus).
De 10 à 18 ans : je me souviens subir d’interminables repas où les adultes se gavaient de saumon fumé et de mousseux. Le but était toujours le même que quelques années avant… si vous voyez ce que je veux dire ! Mais la différence, c’est qu’en grandissant, les jeux changent pour les mômes. Par exemple, je me souviens d’une année où le jeu consistait à aller siroter en loucedé le verre de Tata Gertrude, qui allait ensuite se faire enguirlander par Tonton Paco parce qu’elle sifflait ses verres trop vite. Pendant que nous, on riait sous cape (et curieusement on était beurrés HS pas longtemps après minuit).
Le truc chouette, c’était les préparatifs : à cet âge, on pouvait aider mamie à préparer les petits fours et les toasts. Ce qui impliquait évidemment qu’on s’en enfilait déjà quelques-uns avant même de passer à table. Par contre, j’évitais sagement la cuisine quand elle entreprenait cette bêêêêlle tâche qu’était de tuer une poule/un lapin et de le dépecer et vider près de l’évier (mon estomac fait du toboggan rien que d’y repenser.).
Encore un truc chouette, c’est qu’on t’initie à certaines traditions familiales qui t’étaient jusque-là épargnées et/ou interdites. C’est ainsi que dès mon plus jeune âge, j’ai été initiée à l’Art du trou normand. Et qu’aujourd’hui encore, au milieu d’un gargantuesque repas, il me faut ma dose de Calva ( la glace à la pomme étant facultative dans mon cas.).
Et le dernier truc chouette, c’est que, même si on n’était pas beurrés HS, on faisait mine d’être crevés quand on sentait le vent tourner du côté des adultes (= que la nuit de festivités se terminait), ce qui nous épargnait la corvée de débarrasser la table et surtout de faire la vaisselle. Et quand il y a vingt convives à table, crois-moi que t’es fier comme un coq d’avoir esquivé le merdier.
Par contre, t’en as ras le cahier de textes qu’on te bassine avec le sempiternel vœu « je te souhaite plein de réussite à l’école ». J’suis déjà bonne les gars, on s’en fout.
De 18 à 25 ans : T’as eu ton bac et tu fais des études supérieures. Alors tu comprends… ouais Noël tu veux bien continuer à le fêter en famille, mais bon pour le Réveillon de la Saint Sylvestre, tu veux bien le faire en famille aussi, mais faudrait pas voir à être trop crevé pour ta reprise des cours, tu comprends Maman ? Tu comprends Papa ?
Mais oui. Bien sûr. ON Y CROIT.
Dix-huit ans, c’est l’âge rêvé pour officiellement aller faire la fête et officieusement te mettre une tête. Oui : ENFIN ! Toi aussi, tu vas faire comme les adultes et festoyer jusqu’à pas d’heure avec douze grammes dans chaque paupière ! Tous les ans pendant 7 ans, j’ai ainsi réservé le créneau de Noël aux festivités en famille, tandis que le 31 décembre, je passais trois heures à me préparer pour la grosse chouille qui m’attendait : que ce soit en boîte de nuit ou dans la maison d’un ami, j’ai passé des réveillons mémorables (enfin mémorables… pour peu que je me souvienne de toute la soirée) (ce qui arrivait rarement, j’avoue).
Je passais ensuite ma première journée de la nouvelle année à traîner en pyjama, des tambours dans le cerveau et la bouche aussi rugueuse qu’un papyrus. Et je vous parle pas de mon estomac. Ni de mon foie. Bref.
Les vœux à ce moment-là, c’était du pognon, du pognon et encore du pognon. Ah les rêves d’indépendance !
De 26 à 29 ans : À 26 ans, j’ai rencontré Musclor. Et Musclor au niveau professionnel, il doit choisir entre travailler à Noël ou travailler le soir de la Saint Sylvestre. Tant que j’étais nullipare, on alternait les années. Nous avons ainsi joyeusement continué à festoyer avec les amis, une année sur deux. Musclor ne buvant pas, il faisait malgré tout exception pour le jour de l’An avec un petit verre dans le gosier. Mais inexorablement, c’est lui qui conduisait la voiture du retour devant mon état très largement heum.. »discutable » en fin de soirée.
Les vœux à ce moment-là, c’était amour, gloire et beauté. Pour toujours.
La nuit du 31 décembre 2014 au 1er janvier 2015 : c’est là, c’est CETTE nuit-là qui restera gravée à jamais. Musclor travaillant ce soir-là, je me suis laissée embarquer par le BFF et mon amie blond platine dans les bars du Marais pour fêter la nouvelle année.
On était là, pépouses, à alterner les vodkas-pomme et les tours de danse sur Madonna et Mylène, quand la soirée a soudainement basculé. Dans ce bar, il y avait des podiums assez hauts et plutôt grands sur lesquels on pouvait danser à loisir. Le BFF monte et danse gaiement. Un homme vient danser à côté de lui, mais il voulait pas vraiment le peloter celui-là. À grands coups de coude dans les côtes, il cherchait plutôt à dégager le BFF du podium pour avoir plus de place.
Moi, du bas, j’observe le manège du malotru, l’œil mauvais et vengeur. Quand tout à coup, un coup de coude plus fort qu’un autre, et voilà que le BFF est à un gramme cheveu (bon il est aussi à un gramme) de tomber du podium qui doit bien faire 1,70 m de hauteur. N’y tenant plus, je monte sur le podium à mon tour, me place à côté du sale type, et commence à jouer des coudes avec lui. C’est pas une armoire à glace d’un mètre quatre-vingt-dix qui va me faire peur !! Comme il me rend mes coups, je les assène encore plus fort. Il commence à me pousser.
Soudain, mue par une colère incontrôlable, je le pousse en dehors du podium : le mec s’étale de tout son long 1,70 m plus bas, sous les regards plutôt amusés des autres personnes dansant près de nous (je pense qu’il faisait suer tout le monde en fait.). Le type, un peu sonné, remonte sur le podium et devient plus vindicatif encore. Non, mais il va pas nous faire *** longtemps celui-là !! Je le repousse, encore plus violemment cette fois, le BFF me crie d’arrêter, et le gars s’étale en contrebas sur le dos. Là, j’avoue, j’ai eu peur. Un peu, juste dix secondes… parce qu’en fait le type se relève aussitôt et m’attrape par la jambe de mon pantalon pour me faire tomber. Là, une grappe de personnes lui saute dessus pour qu’il arrête son manège. Je descends calmement. Il me toise de toute sa hauteur de type beurré et abruti, mais j’ai pas peur. Je lève même le poing pour lui en coller une en travers de sa tronche. J’ai toujours pas peur. BFF et Blondie m’attrapent et me hissent hors du bar.
Nous continuons notre soirée dans un autre établissement à quelques mètres, ça se passe bien et j’ai oublié l’autre crétin. Puis nous rentrerons à la maison dans un taxi qui sentait une drôle d’odeur, oui oui… jusqu’à ce qu’on découvre horrifiés que le client précédent avait vomi à l’arrière.
Dans le taxi, le BFF me questionne « dis donc LaLu, en quinze ans que je te connais et que je fais la fête en ta compagnie, tu n’as jamais eu l’alcool violent, JAMAIS. T’aurais pas un petit problème d’hormones ? »
Là je réfléchis (autant que peuvent le permettre mes quelques grammes d’éthanol par litre de sang et d’air expiré) et je me dis qu’en quinze ans que je le connais, le BFF n’a jamais fait allusion à un problème hormonal.
Y’a anguille sous roche. Et y’a peut-être même polichinelle dans le tiroir. Mince alors, c’est quand la dernière fois que les anglaises ont débarqué déjà ?
Alors ce 1er janvier-là ne ressembla à aucun autre : plutôt que de traîner du canapé vers le lit et du lit vers le canapé, toute de pyjama en pilou vêtue, j’ai d’abord fait une halte aux w.c. pour uriner sur un bâtonnet. Quelques secondes plus tard, les doutes du BFF se confirmaient en même temps qu’une petite croix bleue apparaissait dans une case initialement d’un jaune pipi blanc immaculé : j’étais enceinte.
Et si je l’ai su, c’est parce que j’ai envoyé valdinguer un lourdingue du haut d’un podium pour défendre mon BFF.
C’est beau non ?
En revanche, je vais devoir réfléchir à comment présenter la chose à LaLutine plus tard, lorsqu’elle me demandera innocemment comment j’ai su qu’elle squattait mon utérus depuis cinq semaines.
En tout cas, ce 1er Janvier 2015 restera le plus mémorable de tous les jours de l’An pour moi… du moins jusqu’à maintenant, héhé.
Allez je vous laisse, je file enfiler mes charentaises lorgner mes prochaines cartes de vœux !
Et pour vous, quel a été le plus mémorable de tous vos jours de l’An ? Dites-moi tout ! ( et avouez surtout 🤣 )
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