Mon titre vous rappelle sans doute les vannes pourries que nous nous lançions il y a quelques années à la tronche , avec des variations toutes aussi classes comme « ta mère est tellement bête » ou « ta mère est tellement moche » ..
Vous commencez à me connaître : j’ai pris le parti de vous parler de toutes les lectures, aussi futiles soient-elles afin de vous donner envie de lire ou au contraire, d’éviter certaines oeuvres sans intérêt. C’est toujours du côté chicklit que je me rue dans les rayons de la FNAC , en quête éternelle de nouveautés.
C’est ainsi que je suis tombée sur un roman de Jennifer Weiner , un nom que vous avez pu découvrir si vous lisez régulièrement mes avis. Sur l’étagère, j’ai dû farfouiller jusqu’au fond du meuble en quête de nouveauté(s). Je suis tombée sur LA FILLE DE SA MERE et je me souvenais parfaitement avoir aimé ma précédente et première lecture de cette romancière.
Après avoir déboursé les 8,10 € nécessaires à son acquisition au format Poche , je me suis attaquée à cette lecture assez rapidement car la première de couverture m’attirait. Le synopsis un peu moins, mais je me suis aperçue au fil de ma lecture qu’il n’était pas très représentatif de l’histoire que renferme ce bouquin.
Vous savez pertinemment que lorsqu’on ouvre un livre, paf , on ne se retrouve pas directement avec la première ligne d’histoire sous les yeux. Dans le roman LA FILLE DE SA MERE , j’ai pris plaisir tout d’abord à admirer cette jolie première de couverture jaune certes, mais dont j’adore l’illustration. Après avoir refermé le bouquin, je peux par contre affirmer que cette jolie couverture ne représente EN RIEN l’histoire qui couve à l’intérieur !
Je vous disais que si j’avais craqué sur ce bouquin, c’était pour sa couverture mais aussi au souvenir du roman précédent que j’avais lu de cette romancière. En lisant la 4ème de couverture par contre, je n’étais pas emballée outre mesure… De toute façon vous aurez droit à mon petit résumé perso 🙂 Et une fois encore, je trouve que ce synopsis officiel n’est pas représentatif de l’histoire . Je sais pas ce qu’ils ont fumé chez Pocket quand ils ont édité ce livre, mais elle devait pas être super-bonne !
Sinon je constate avec effarement que c’est le très philosophique magazine Jeune & Jolie qui commente en deux lignes cette oeuvre en quatrième de couverture. Là, j’ai vraiment eu peur de la bouse.
Les petits « plus » que j’ai aimés dans ce bouquin sont tout simples : évidemment, en toute première page, on retrouve une courte bibliographie de cette auteure américaine qui m’était inconnue jusqu’a récemment. Et j’ai été surprise de constater qu’elle a sorti pléthore d’autres oeuvres aux éditions Belfond et Poche . Beaucoup de romans n’ont pas encore été traduits de l’anglais en français mais j’espère que ça ne saurait tarder.
Mon enthousiasme a été décuplé vis-à-vis de cette écrivaine en découvrant qu’elle est à l’origine de IN HER SHOES , un film de 2005 que j’avais adoré avec en personnages principaux Cameron Diaz et Toni Collette , l’histoire de 2 soeurs que tout séparait et qui m’a particulièrement bouleversée. Je prends toujours plaisir à le regarder de temps en temps.
Enfin, bizarrement, je n’ai pas retrouvé de publicités pour quelques-uns de ses autres romans en fin de bouquin, ce qui se fait couramment d’habitude chez cette maison d’édition .
Une fois de plus, j’ai été déçue de découvrir 6 pages vierges en toute fin. Rien dessus. Que dalle. Pour un livre fabriqué à partir de fibres naturelles recyclées, j’ai trouvé que ce gâchis de papier était déplorable même si Téquichérie m’a fourni une explication à ce sujet récemment.
Bien évidemment, je ne peux résister à l’envie de vous fournir un petit synopsis personnel à l’issue de ma lecture de ces 500 pages divisées en 3 grandes parties et 42 chapitres en tout.
J’apprécie particulièrement ce système de découpe car chaque chapitre compte une douzaine de pages maximum , ce qui permet d’arrêter sa lecture à tout moment. Particulièrement pratique quand on bouquine dans les transports en commun, qu’on doit descendre de train/de bus et qu’on n’a pas envie de perdre le fil de l’histoire !
Candace Shapiro a écrit un best-seller quand elle était jeune : « les filles grosses ne pleurent pas » suite à une énorme déception amoureuse qui se terminera par un bébé .Un peu enrobée et pas très soignée, elle élève dans la tradition juive modérée son unique fille Joy avec son mari Peter qui est le beau-père de l’ adolescente.
Joy souffre d’un handicap : elle porte des prothèses auditives. Comme toute adolescente, elle rêve de s’intégrer dans le groupe d’ados les plus en vogue de son école et d’organiser une bat-mitsvah de rêve dont tout le monde se souviendra. Mais elle a honte de sa mère en général et de son physique en particulier. C’est sans compter sur le fait qu’elle va découvrir le best-seller ( qu’elle pense autobiographique ) de sa mère. Et tout bascule..
Sa mère Candace ne reconnaît plus la petite fille modèle qu’elle a élevée en partie seule. Très attentionnée, un poil trop étouffante avec sa fille qu’elle voit peut-être encore trop comme un bébé, elle ne comprend pas que Joy commence à s’émanciper et à tester des choses parfois illégales. De plus il va falloir faire face aux caprices de l’adolescente qui fêtera ses 13 ans à la fin du roman, et qui compte donc entrer dans le monde des adultes lors de sa bat-mitsvah de façon mémorable.
Comment Candace va-t-elle réussir à canaliser sa fille? Et comment faire pour avoir un enfant de l’homme qu’on aime quand on n’a plus d’utérus? Car Peter veut un bébé alors que « Cannie » ( c’est son petit nom ) ne peut plus en avoir.
Joy va-t-elle donner du fil à retordre longtemps à sa mère? Ou va-t-elle prendre modèle sur Lucy, sa tante superficielle et dépensière qui n’hésite pas à s’incruster dans leurs vies impunément ?
Bon, je sais, mon « petit » résumé n’était pas si petit que ça ^-^ Mais il y a tellement à dire sur ce roman que j’avais vraiment envie de vous donner des éléments pour vous convaincre sans toutefois vous en dévoiler les mystères !
Même si j’adoooore la chicklit , je trouverais assez réducteur de classer ce roman dans cette catégorie pour plusieurs raisons .
Tout d’abord, l’humour désopilant que l’on peut retrouver en compagnie de Becky Bloomwood ou Tessa King est présent dans l’univers de Candace Shapiro mais uniquement grâce aux frasques et répliques de sa soeur Lucy. On sourit parfois mais je n’ai pas eu de grands éclats de rire.
De plus ce roman a une particularité bien précise : il y a 2 narratrices, Candace la mère et Joy l’adolescente . Un chapitre est conté par l’une, et le suivant par la deuxième et ceci pendant les 42 chapitres où l’on switche d’une femme à une autre, mais toujours à la première personne du singulier. Ce style de narration permet de pénétrer vraiment profondément ( oh oui ! ) les pensées de ces deux personnages principaux.
On connaît ainsi les préoccupations de l’adolescente et ce qui peut se passer dans sa caboche, et en même temps on découvre les réactions de sa mère face à telle ou telle bêtise…Et évidemment, la réciprocité est de mise puisque souvent, la fille a des idées bien précises sur les agissements de sa mère.
Au début cette spécificité est assez déroutante, mais on s’y habitue très vite et surtout cette découpe donne vraiment du rythme au récit. J’ai carrément dévoré le roman tant j’avais hâte de découvrir les sentiments de la mère puis de la fille. Au-delà du simple récit, on assiste vraiment à une relation intime entre les deux femmes qui semble se détériorer . J’ai particulièrement été touchée peut-être parce que j’ai perdu la mienne, que nous étions fusionnelles et que j’ai connu une petite période de rébellion malgré les circonstances… Enfin bref, parenthèse fermée.
Il faut dire que le scénario finalement n’est pas si original que cela . Par contre, ce changement d’une narratrice à l’autre suscite vraiment l’intérêt et sauve quelque peu l’histoire. Au final, on se prend d’affection pour les personnages. Dans mon cas, je me suis sentie plus proche de la mère, certainement parce que je suis plus proche de l’âge de la maternité que celui de l’adolescence ^-^
Evidemment, autour de ces deux héroïnes gravitent d’autres personnages, peut-être une dizaine en tout. Ces rôles secondaires ont un grand rôle dans le roman car il y a certains mystères dans la famille de Candace que Joy veut découvrir… Mais je ne vous en dis pas plus !
Jennifer Weiner trouve le moyen de distiller des péripéties étonnantes tout au long du roman sans qu’elles paraissent abracadabrantes. Et j’ai apprécié que la 4ème de couverture ne dévoile pas un évènement très important qui arrive en fin de roman et qui est vraiment archi-inattendu…Ce n’est pas quelque chose d’heureux mais on ne peut s’empêcher d’être empathique.
Et personnellement quand j’arrive à m’attacher à des personnages fictifs de roman, je juge que l’histoire est plutôt bonne, pas vous ?
La fin est plutôt sympathique ( je ne vous dirais pas si elle est heureuse ou non ) et j’aimerais vraiment découvrir la suite des aventures de Candace et Joy. J’espère que Jennifer Weiner y songe.
Comme à chaque fois dans la chicklit, pas la peine de placer votre dictionnaire sur votre table de chevet à côté du roman. Le style est vraiment simple et épuré , et aucun mot biscornu ne vous posera problème.
J’ai aimé que Jennifer Weiner sache décrire des lieux et des ambiances sans tartiner 50 pages de descriptions chiantes à chaque fois. J’ai aimé qu’en des mots précis et simples, elle sache décrire les sentiments des protagonistes.
Je n’ai eu aucun problème à suivre l’histoire malgré ces changements de narration . Les évènements s’enchaînent logiquement, à un rythme assez soutenu puisque je ne pouvais pas m’empêcher d’enchaîner minimum 5 chapitres par soirée 🙂
Le roman LA FILLE DE SA MERE , même si il a un titre pourri en Français et même si l’illustration de couverture et le synopsis ne sont pas représentatifs de l’histoire racontée , est une vraie bonne surprise de la part de la romancière Jennifer Weiner . Ce fut ma seconde lecture de cette auteure mais certainement pas la dernière !
Malgré un scénario finalement pas si riche que cela , j’ai adoré découvrir l’histoire de cette mère et de sa fille qui n’ont pas d’antécédents familiaux faciles , m’immiscer dans leurs vies actuelles , découvrir des flash-back importants pour la compréhension de la psychologie des deux femmes , et me délecter de leur relation tour à tour tumultueuse ou complice …Enfin j’ai aimé découvrir certaines traditions juives dans des descriptions pas chiantes pour un sou .
La romancière a su décrire avec force détails , sans être ennuyeuse du tout , des lieux et des situations mais surtout les caractères des deux héroïnes , particulièrement la plus attachante , dans un langage simple et épuré .
Satisfaction : 8 / 10
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tequiladrenaline
30 mai 2013 11 h 16 minBon à savoir parce que je l’ai souvent vu en librairie et il ne m’a jamais tentée ! (bon par contre promis j’attends d’épurer un peu ma pàl avant de craquer ! lol)
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