Le Jour le plus long

Le Jour le plus long

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Les témoignages vont pleuvoir, dans les jours, semaines et mois qui viennent. Ce billet n’a aucune légitimité puisque je n’étais pas sur les lieux, je n’étais pas à Paris, j’étais chez moi, en banlieue proche, avec LaLutine dont je récurais les couches lavables. Ce billet, je l’écris sans brouillon ( sans filet ) pour relater les évènements qui ont jalonné cette journée terrible du 13 novembre 2015. J’aurais aussi bien pu l’écrire dans ce journal intime que je n’ai pas, mais je choisis de jeter mes mots ici. Vais-je les publier ? Je verrais à la fin, après, quand j’aurais tout raconté.

Suite au 7 janvier, je ne m’étais pas exprimée. Par choix et davantage par peur. Les journalistes et les forces de police avaient été directement visées par les attaques sanglantes dont le souvenir est encore bien trop vif dans nos esprits. Je ne voulais pas mettre en danger Musclor,  qui se garde bien de révéler sa profession depuis des années. Il ne fait pas bon faire partie de cette « grande famille » en France… Là, je ne peux plus contenir tout ce qui se passe dans ma tête. Tout se bouscule, tout se mêle, tout se choque. Deux mois plus tôt, je pensais avoir vécu la nuit la plus longue de ma vie quand on m’avait séparée de LaLutine à sa naissance pendant 9 longues heures, neuf heures interminables dont je voyais s’égrainer chaque seconde. Cette fois, j’ai vécu la journée la plus longue et la plus bizarre de toute ma vie de trentenaire. Peut-être les circonstances, certainement les faits. J’ai besoin d’écrire, vous n’avez peut-être pas besoin de lire. Ou peut-être que si : Mon jour le plus long. ( jusqu’au prochain ? )

Nous sommes le vendredi 13 novembre. J’adore les vendredi 13 ! Il m’est toujours arrivé des choses sympas les vendredi treize, pourquoi les redouter ? D’ailleurs j’espérais que LaLutine naisse le 13 septembre ( même si ce n’était pas un vendredi ) et elle m’a écoutée, elle a attendu jusqu’au dernier moment pour pointer le bout de son nez.

Nous sommes vendredi matin, aujourd’hui mon bébé a deux mois et je suis de bonne humeur.

Je suis de bonne humeur car ce soir, Musclor est en weekend. Nous partons tous les trois, Musclor, LaLutine et moi, le lendemain matin en weekend chez mon papa, pour fêter mon 31ème anniversaire. Comme tous les 14 novembre, nous faisons un petit quelque chose de spécial. Cette année sera encore plus particulière que les autres puisque LaLutine nous a rejoint, Musclor et moi, et que nous formons désormais une famille. Petite mais c’est la nôtre. Mon anniversaire cette année, ce sera mon homme, mon poussin, mon papa, sa chérie.

Musclor se lève un peu plus tard, il ronchonne car la batterie de son téléphone portable ne s’est pas rechargée dans la nuit. J’ai peut-être juste oublié de le brancher. Je pense immédiatement à déballer l’un des colis reçus pour le blog qui contient une batterie nomade mais soudain mon bébé pleure, et puis j’oublie. J’oublie de lui donner cette putain de batterie.

Vers 11 heures, je demande à Musclor s’il peut demander à partir en avance ce soir au travail. Pas de chance, sa fonction ce jour-là est telle qu’il ne peut pas prétendre à un départ avancé. Dommage : j’aurais bien aimé qu’on prépare tranquillement la valise ensemble ( et surtout le bordel inhérent à un déplacement de bébé âgé de deux mois ) mais bon, comme tous les soirs ou presque, Musclor sera de retour à la maison vers 22h45. On fera la valise demain matin.

Il est 13h. J’informe Musclor que j’irais bien au centre commercial géant du coin avec LaLutine pour m’acheter une babiole… ( le calendrier de l’Avent de l’Occitane ) ( c’est con comme détail non ? ) Je n’y suis pas allée depuis un an, et puis LaLutine a deux mois, maintenant je peux y aller sans problème avec la poussette, et puis j’ai vraiment envie de me payer mon tout premier calendrier de l’Avent. Musclor fait la moue mais il me connaît : il sait que d’accord ou non, je vais y aller. Na.

Il est 13h30 quand Musclor part au travail. Quelques minutes après son départ, je ressens soudain un énorme pincement au coeur, je suis gênée, j’ai mal dans la poitrine . Mais je crois reconnaître : je suis montée à 18 de tension après mon accouchement, les « symptômes » sont les mêmes. Je décide de patienter, d’attendre, de voir si ça se calme.

A 14h24, je reçois un sms laconique mais cinglant de Musclor « On a une grosse alerte attentat aujourd’hui. Si c’est pas indispensable d’aller au centre commercial… » Je lis son message , je souris et intérieurement je raille cette paranoïa.

L’après-midi se passe entre couches, tétées et biberons. J’échange quelques sms avec Musclor pour l’informer du contenu de la couche de LaLutine. Le ton est bon enfant mais j’ai toujours mal dans la poitrine. Je décide d’ignorer cette douleur, je profite de quelques minutes pour m’étaler un masque gluant sur le visage, puis je prépare LaLutine pour sortir au centre commercial. Je la change, l’habille, la place dans son cosy. Je retire mon masque vert, j’enfile mes chaussures puis je me rends à la voiture et attache bébé. Mais la douleur dans ma poitrine devient trop importante. En mode automatique, plutôt que de prendre la route directe vers mon shopping, je fais un crochet par la pharmacie pour une prise de tension. Je suis à 12/8, ma tension est correcte, ouf. Par contre au vu des battements cardiaques, le pharmacien me dit que je suis en pleine crise de tachycardie. Ah. Tiens. C’est nouveau ça. Je suis un peu « rassurée » : je sais ce qui ne va pas. Il faut que je me calme. Mais pourquoi suis-je agitée au fait ?

Le pharmacien m’invite à oublier ma virée shopping pour aujourd’hui. Je passe à la boulangerie, commande un gâteau pour le weekend prochain, j’en profite pour m’acheter une religieuse au café ( petit plaisir en solo ) et je rentre à la maison. Tant pis, j’irais au centre commercial une prochaine fois.

21h44. Le sms de l’angoisse. « Attentat en cours ».

Je ne comprends pas, je pose mon bébé dans son transat. J’allume la télé : RIEN.

21h45. « Où ça ?? »

Pas de réponse. Et soudain je vois sur I-Télé ( je ne regarde plus BFM depuis les attentats du 7 janvier ) : fusillade devant un restaurant dans le 10ème.

J’appelle Musclor. T’es où ? J’essaye de ne pas parler trop fort pour ne pas réveiller bébé installé près de moi. Dis-moi où tu es.

On y est, sur place, dans le 10ème. On les cherche.

Mais c’est fini ?

Non, c’est pas fini, ça commence. Ca pète de partout.

Quoi ?? Non, à la télé, ils disent que c’est juste devant le restau du 10ème.

Non, ça pète de partout.

.…………..

Je dois te laisser, à tout à l’heure.

Au secours, non ne me laisse pas, tu peux pas, t’as pas le droit, revieeens. Mon dieu tu avais raison : on parle de bombes au Stade de France, on parle du Bataclan. Au secours. C’est quoi ce bordel ??? C’est de ça dont Musclor me parlait l’année dernière : la guerre sur le sol français qui va nous exploser dans la gueule, d’un coup d’un seul ? Putain il avait raison, il avait foutrement raison. Qu’ils arrêtent de parler de « fusillade », c’est un attentat. Ce sont des attentats. Mon coeur se ressert un peu plus. A sa place, une ecchymose géante bat dans ma poitrine. Les mots sur mon écran défilent sous mes yeux hébétés. Je zappe sur TF1 : je ne comprends pas, le match se déroule comme si de rien n’était… Je ne comprends rien. Musclor je t’en supplie, fais attention. Musclor pense à moi, pense à ton bébé tout neuf. Musclor les mecs sont toujours là, ils sont armés, reviens ici.

22h24 : J’ai plus beaucoup de batterie.

Oh non pitié, pas ça…La totale…

22h26 : dis-moi que t’as ton pare-balles.

Bébé s’agite, je la prends dans mes bras. J’essaye de la bercer mais mes larmes coulent déjà. Je ne les maîtrise pas. Je ne maîtrise plus rien. Le flot mettra un certain temps à s’arrêter. Je regarde toujours la télé, j’essaye de lire entre les larmes. Pourquoi il ne me répond pas ? L’angoisse monte, sourde, j’ai l’impression que mon coeur va imploser. Je vois les minutes défiler et toujours aucune réponse.

Et oui : ca pète de partout dans Paris. On parle de kamikazes, on parle de prise d’otages au Bataclan. On parle…on parle…

Mais Musclor ne parle pas, lui.

Je suis en panique, j’appelle mon père qui n’est au courant de rien. Il tente de me rassurer, je lui dis que nous serons sûrement très en retard demain pour mon anniversaire. Voire qu’on viendra pas. Je twitte, je twitte beaucoup, je cherche du réconfort, j’informe de la situation. Elle se résume ainsi : j’ai peur.

C’est à 22h53 que j’aurais enfin un sms de Musclor  : Je t’aime ma reine, peu importe les embrouilles entre nous.

Mais qu’est-ce qui se passe putain ??? C’est quoi ce fucking sms !? Rendez-moi Musclor, Musclor reviens, arrête tes bêtises, c’est impossible que tu ne rentres pas. C’est impossible…

LaLutine se met à pleurer, à crier. D’habitude son père la couche entre 22h45 et 23h15, en rentrant du travail…Son père n’est pas là, son père est au front. Elle ne comprend pas, je la berce toujours en pleurant. Je regarde ses grands yeux bleus innocents, il FAUT que son père rentre.  Allez rentre, ça suffit maintenant.

Elle se calme, je la dépose précautionneusement sur son tapis d’éveil. J’en profite pour prévenir mon père qu’on ne viendra pas. Impossible. Musclor va être réquisitionné vu l’ampleur de la situation et il est hors de question que je parte avec bébé sans lui. Il ne dit rien mais je sens qu’il est déçu, et qu’il a peur aussi. On sonne à la porte. J’ai les yeux gonflés et rouges, j’ai les cheveux gras, je suis en pyjama d’allaitement avec une bretelle branlante, mais j’ouvre : mon adorable voisine du dessous, en peignoir et lunettes sur le nez, me demande maladroitement : Lucie, on sait qu’il est là-bas…ça va ? En guise de réponse, les larmes repartent et je m’appuie sur le mur pour ne pas tomber . Elle me prend dans ses bras, comme maman l’aurait fait. Ca va aller, ne t’inquiète pas, il va rentrer. On est là si tu as besoin.

J’entends que Lalutine pleure sur son tapis. La voisine redescend chez elle dans l’appartement juste en-dessous. Mon bébé pleure pleure pleure…Je la berce, presque frénétiquement, j’en ai des contractures dans les coudes et les poignets. Mais elle ne se calme pas et moi non plus. Je me sens complètement dépassée et je pense au pire : et si Musclor ne revenait pas ? Les hélicoptères opèrent un ballet incessant dans le ciel. J’ai mal au coeur, j’ai mal à la tête, il faut que je m’assoie, toujours avec LaLutine qui pleure dans les bras.

En fond sonore, j’entends à la télé que quelques terroristes ont été abattus. Mais combien sont-ils ? Mais attends, ils sont peut-être dix, quinze, cinquante terroristes, qu’en sait-on après tout ? Ils se sont sûrement déplacés, mais comment ? On parle de dizaines de victimes au Bataclan, presque une centaine. Et mes amis ils sont où ??? J’attrape mon smartphone qui était resté ouvert sur Facebook et une page inconnue me saute au visage, sans que j’ai rien demandé. Je mets quelques minutes à comprendre que le réseau social s’est bougé le cul et a créé un outil pour informer ses amis de notre propre « mise en sécurité » et de celles de nos proches, pour nous qui habitons à Paris et en proche banlieue. Je fais défiler la liste, je panique en voyant que deux amis ne se sont pas encore signalés. Soudain LaLutine redouble de pleurs, je l’emmène dans notre chambre et tente encore de la bercer mais rien n’y fait. Elle hurle dès que je la pose dans son lit de cododo, je ne l’ai jamais vue dans cet état. Je finis par m’allonger et la prendre contre moi, un sein dehors. Elle cesse de pleurer immédiatement, tête deux fois sans conviction et s’endort aussi sec. Je reste près d’elle de longues minutes tandis que j’entends mon téléphone sonner toutes les deux minutes dans le salon. Après m’être assurée que LaLutine est profondément endormie, je l’installe dans le lit de cododo et cours dans le salon. Il est 1h30 du matin, je décide d’appeler mes amis.

Ils sont en sécurité. L’un d’eux buvait un verre dans le quartier du Marais, à deux pas du Bataclan. Il m’a expliqué avoir déguerpi dès que son frère l’a appelé à 22 heures et lui a dit de se tirer vite fait. « Tu comprends ces mecs-là ils sont homophobes, le Marais c’est peut-être pas l’endroit idéal où se trouver ce soir… »

1h29 : On est sur Invalides maintenant.

1h33 : Joyeux anniversaire ma louloute 🙂

Ouf, encore un peu de sursis batterie… J’ironise sur le fait que j’ai serré les jambes le 11 septembre car je redoutais que LaLutine naisse ce jour-là. J’ai l’air malin avec mon anniversaire le 14 novembre…

Pour l’heure, impossible d’envisager de dormir. Malgré mes yeux gonflés, je reste debout, je dois tenir debout. Bizarrement je ne lutte pas trop, malgré cette soirée qui me semble interminable…LaLutine s’agite de temps en temps dans son sommeil. J’ai l’oreille tournée vers le babyphone et j’ai les yeux rivés tantôt sur mon smartphone, tantôt sur la télé. Et ce putain de coeur qui me fait mal. Je ne décroche pas de la télé, j’attends Musclor, c’est long, très long.

Vers 4 heures, LaLutine s’agite à nouveau, je décide d’aller m’allonger près d’elle. J’allume la veilleuse puis reste moi-même en état de veille, en dévorant des yeux mon bébé si innocent. Vers 5h30, je sors de mon coma par Musclor qui se penche sur moi pour m’embrasser. J’ai l’impression d’être la Belle au Bois Dormant, les cernes et les paupières gonflées en plus. Je l’attrape par la nuque et pleure, pleure, pleure : ENFIN il est là, ENFIN il est rentré à la maison.

Il est entier….Physiquement.

Je sais que dans sa tête se bousculent des milliards de pensées…Je le sais car il s’allonge mais ne dort pas vraiment. Je me garderais bien de parler pour lui…  LaLutine se réveille à 8 heures, je la prends doucement dans mes bras et quitte la chambre sur la pointe des pieds. Comme un réflexe, j’allume la télé, je découvre le nombre de morts, le nombre de blessés, je vois ces dizaines de témoins choqués, en larmes, ceux qui ont assez de forces pour parler et raconter ce qu’ils ont vu…Je constate que sur Twitter, toute la nuit, les parisiens ont ouvert leurs portes pour accueillir les touristes et les passants désorientés. Je découvre tous ces tweets de recherche de proches, chacun d’entre eux me fend le coeur un peu plus.

Musclor se lève vers 11 heures. Ses yeux sont rouges et ses paupières lourdes. Il me raconte : l’alerte à la bombe en Gare de Lyon suite à un message sur Facebook, et la supposition sous-jacente d’une diversion en vue d’autre chose… Ce curieux pressentiment que quelque chose se trame. Plus tard un véhicule moteur tournant près de la Tour Eiffel, dont la cargaison était un peu suspecte mais qu’ils ont dû laisser partir pour filer dans le 10ème arrondissement, là où des « pétards » avaient été entendus… Et puis et puis…J’attrape Musclor, le prend dans mes bras et pleure. Mes sanglots sont entrecoupés de quelques mots :  J’ai eu tellement peur, j’ai eu tellement peur…

La matinée s’est achevée sur une bonne nouvelle : Musclor avait posé deux journées de congé pour fêter mon anniversaire en famille. On lui a laissé ses deux jours, il n’a donc pas été tenu de retourner sur le terrain aujourd’hui mais il a reçu l’ordre de ne pas quitter notre domicile, parce qu’on ne sait jamais. Ce soir, on est allé à la boulangerie pour acheter un petit gâteau d’anniversaire, ça nous a fait du bien de voir du monde et de sentir une certaine chaleur. On s’est ouvert une bouteille de vin blanc après avoir donné son biberon à LaLutine. Et on a allumé la télé, et j’ai écrit.

Ce soir, je pense à toutes ces victimes innocentes, ces morts injustes et arbitraires. Elles sont pour l’instant 129.

Je pense à tous ces blessés dont certains luttent encore pour survivre. Ils sont plus de 350.

Je pense à tous ces rescapés, ceux qui ont réussi à fuir, qui ont évité les balles et se sont cachés sous des cadavres. Ils sont des centaines.

Je pense à tous ceux qui recherchent leur proche dont ils n’ont pas de nouvelles et qui continuent d’espérer. Ils sont des milliers.

Je pense à tous ces parisiens qui ontouvert leurs portes spontanément, et à tous ces citoyens qui ont donné leur sang pour aider la Vie. Ils sont des milliers eux aussi.

Je pense aux forces de l’ordre et aux secours qui se mobilisent tous les jours, TOUS LES JOURS. Je pense à ceux qui se mettent en danger pour nous protéger, à leurs femmes et leurs enfants qui les attendent à la maison dans l’angoisse. Nous sommes des dizaines de milliers.

( Ils étaient 7… Regardez ce qu’ils nous ont fait )

 

J’ai froid, j’ai mal, j’ai peur. Puis je regarde mon bébé, je regarde Musclor,  et tout va ( presque ) mieux.

Bon « bizarre » anniversaire à moi-même.

Il faut continuer, malgré tout.

Et je clique sur « Publier », et on verra bien.

Dis, on partage ?

26 Commentaires

  • Lalutotale
    18 novembre 2016 13 h 11 min

    🙂 Mon anniversaire était beaucoup plus joyeux ( et j’ai apprécié qu’il soit CALME ) cette année !
    Bonne découverte, j’espère que mon blog te plaira et que j’aurais le plaisir de ta visite de temps à autre 😉

  • Lylee
    16 novembre 2016 20 h 49 min

    On ne déçoit jamais à être sincère et authentique 🙂
    J’espère que cette année ton anniversaire à été plus joyeux. Je continu ma lecture de ton blog ce soir (je travaille de nuit et me penche sur ton écriture entre deux bilans sanguins)
    A très vite.
    Lylee

  • Lalutotale
    16 novembre 2016 20 h 41 min

    Coucou ma jolie,
    Ton commentaire est bourré à craquer d’empathie mais aussi de bon sens <3 Si seulement tout le monde pouvait penser comme toi !

  • Lalutotale
    16 novembre 2016 20 h 39 min

    Coucou Lylee,
    J’ai relu mon article pas lus tard qu’hier, et j’ai pleuré à nouveau en le relisant…Tout est remonté…Je pense qu’on reste blessé, comme une entaille qui laisserait une cicatrice se réveillant de temps en temps.
    ( rapport à ta dernière phrase : j’espère que je ne t’ai pas déçue…)

  • chlodi
    16 novembre 2016 6 h 11 min

    Lulu, je lis ce post que je n’avais pas lu l’année dernière.
    Je suis sans mot (ce qui est rare pour moi je sais) mais mon dieu que ça doit être difficile pour toi comme pour toutes les femmes de ces héros nationaux.
    Ca me fait penser à une dame queje vois au cietière qui a perdu son mari pendant la guerre de 39/45, à l’époque par de téléphone portable, pas de nouvelles pendant des jours voire des semaines et un jour, ça sonne à la porte et on t’apprends que ton amour est MORT POUR LA FRANCE. Je ne peux pas me mettre à ta place, je pense que tantq u’on ne le vit pas on n’imagine pas ces heures d’angoisse, on les suppose, on les comprend mais on ne mesure pas l’ampleur des dégâts émotionnels.
    Musclor peut être fier de ce qu’il fait, et j’aimerai puisqu’on est en période pré-électoral, avoir le choix d’un candidat qui puisse nous assurer que ça n’arrivera plus, ici ou ailleurs, mais je rêve, c’est impossible, la folie n’est pas contrôlable par aucune politique.
    Il faut se faire à l’idée que personne n’est à l’abri du fanatisme, c’est triste, c’est notre époque et on doit apprendre à vivre avec ça.
    En lisant ça, j’ai aussi évidemment une pensée pour notre Karine qui a vécu elle aussi un moment d’horreur tragique dont il doit être très difficile voir impossible de se remettre totalement.
    A notre mesure, restons ce que nous sommes, tolérantes, vivantes, gaies et aimantes; le contraire ne changerait rien de toute façon.
    Love!

  • Lylee
    11 novembre 2016 8 h 16 min

    Je suis tombée par ici par hasard grâce à ton article sur le sterilet.. puis en recherche d’informations sur ma futur grossesse j’ai lu tes articles et de pages en pages je tombe sur celui ci. Je sais ce qu’il s’est passé la bas ce soir là. Je sais ce qu’il y a eu au bataclan. Je ne l’ai pas vécu j’ai lu les rapports et les procès verbaux. Je comprends ton angoisse et sache que tu as été très forte ce jour là. Il exerce un métier dangereux pour lui mais aussi vous vous deux maintenant.
    J’appréciais ton côté rieur et enjoué, sur celui ci on ressent toute la peur et l’impuissance..

  • la Cigale ou la Fourmi
    2 décembre 2015 9 h 05 min

    Bonjour,

    Quelle soirée.
    A te lire, j’ai l’impression de revivre ma soirée.
    Mon homme était à Bastille, et ils se sont enfermés dans un sous-sol jusqu’à 3h environ.Jusqu’à qu’on leur permette de sortir de leur trou…
    Donc, jusqu’à 3h, comme toi, je suis restée assise, droite comme un piquet, sur le bord du canapé.
    L’ipad d’un côté, BFM d’un autre, mon téléphone devant moi et ma fille qui dort innocemment dans sa chambre.
    Et mon homme qui pareil n’a plus beaucoup de batterie.
    Ce fut une soirée cauchemardesque.
    J’en ai encore froid dans le dos.

    C’est bientôt Noel, en espérant que ça nous redonne du baume au coeur.
    Bises à vous 3.

  • P’tite Poulette
    18 novembre 2015 12 h 05 min

    <3 becos d'amour

  • Lalutotale
    18 novembre 2015 10 h 22 min

    Ton commentaire m’a ému aux larmes…Moi aussi j’aurais tant aimé habité dans ta région, je suis sûre qu’on aurait eu plein plein de choses à partager ensemble, j’ai le sentiment qu’on a beaucoup en commun.
    Je t’embrasse fort ma poulette <3 <3 <3

  • P’tite Poulette
    15 novembre 2015 15 h 38 min

    Coucou ma chérie,
    encore une fois, j’ai l’impression de partager un sentiment de plus avec toi… Mister Poulet fait partie d’une « grande famille » lui aussi. Avant, il aurait été « missionné » pour aller sur ce genre d’intervention. Aujourd’hui, on mène une vie plus paisible (rattaché à une centrale nucléaire)… J’imagine quel stress tu as pu ressentir. Mon homme était parti sur la fusillade de Toulouse, et j’étais morte de trouille… Encore aujourd’hui, il part de temps en temps en intervention, habillé comme un ninja, et… je ne dors pas.
    Mais, toujours est il, qu’hier matin en me levant et en découvrant toute cette horreur à la tv (moi j’ai regardé bfm oO), j’ai chialé et j’ai eu froid dans le dos. Dans quel monde vit on…
    Je pense super fort à toi, et je regrette d’habiter loin de toi, j’suis sûre que j’aurais aimé les petits cafés avec toi à discuter mamelons, couches et forces de l’ordre. Plein de gros bisous.

  • Chloé
    15 novembre 2015 14 h 44 min

    Je t’avais bien dit que le 13, c’était vraiment de la merde…
    En tant que fille de flics, je ne sais que trop bien ce qu’on ressent dans ces moments-là. Et après. Le soulagement et sa honte inhérente, parce que tant d’autres ont perdu les leurs. Très bel article, juste et sincère.
    Et joyeux deux mois à la lutine et joyeux anniversaire à toi !
    Parce qu’il faut continuer à vivre, à aimer, à célébrer, plus que jamais.
    Pour nous, pour nos enfants, pour tous ceux qui n’auront plus jamais l’opportunité de le faire et que nous n’oublierons pas.

  • Fairy
    15 novembre 2015 10 h 24 min

    J’ai énormément pensé aux personnes comme toi. Dans l’attente, dans la peur. A ces gens pris en otage, aussi, persuadés que leurs derniers instants avaient sonnés…

    Je suis heureuse que tout se termine bien pour vous. Mais maintenant j’ai peur. Peur de l’avenir. Peur de ces fous qui ne reculent devant rien et qui ont désignés la France comme ennemi numéro 1… Des jours sombres nous attendent. Et je prie pour qu’on soit tous assez fort.

    Mais la vie doit continuer, au nom de toutes ces victimes qui nous diraient d’avancer. Ils ne peuvent pas gagner. Le mal ne triomphera pas… Et je te souhaite un joyeux anniversaire, malgré tout. Profite de ta petite famille ❤

  • Ax-L
    15 novembre 2015 9 h 28 min

    <3<3<3 (un pour chacun de vous) et chaudoudoux

  • kiki37
    15 novembre 2015 9 h 13 min

    Tu m’a filé les poils et les larmes aux yeux. Ta voisine, j’ai envie de lui coller un gros bisou sur chaque joue.

    Est-ce que ça va aller Lu ? Que peut-on faire pour toi ?

    Bises.

  • melolimparfaite
    15 novembre 2015 1 h 30 min

    *héros*

  • melolimparfaite
    15 novembre 2015 1 h 30 min

    Musclor est un géros et toi presque surhumaine…Un gros bisou à vous deux !

  • Serena
    14 novembre 2015 23 h 41 min

    <3 (Je ne suis pas en mesure de parler pour le moment)

  • Sophie
    14 novembre 2015 23 h 18 min

    A la lecture de ce post, j’imagine bien la nuit d’horreur que tu as vécue. Heureuse de ce dénouement heureux en ce qui vous concerne mais tellement triste pour tous les autres… Bon anniversaire malgré tout !

  • Véro
    14 novembre 2015 22 h 18 min

    J’ai été scotchée par ton récit poignant, les larmes aux yeux.
    Gros bisous ma Lucie <3

  • Beautiful darkside
    14 novembre 2015 21 h 28 min

    Joyeux anniversaire à toi… ton post est très touchant, prenez soin de vous et de votre famille. Bisous ♥

  • Johanna
    14 novembre 2015 21 h 03 min

    Ton article me met les larmes aux yeux .. Il me touche ! L’ innommable , l abominable .. Et ton homme au front .. Le mien aussi est dans les forces de l ordre et je n ose pas imaginer l état d angoisse dans lequel tu as du être la nuit passée ! Je pense que je serais  » morte » de peur ! Courage pour ces jours à venir. Plein de bisous

  • Jessica
    14 novembre 2015 20 h 28 min

    Mon dieu je suis retournée de lire ton billet … Je n’ai plus de mots 🙁 quelle nuit, quelle journée ! Je partage ton état j’étais moi même dans l’attente de nouvelles de ma famille !

    Musclor va bien physiquement … Moralement, je le soutiens, il a du en voir des choses 🙁 Prends soin de lui … Sois fière de lui !

    Malgré tout cela je te souhaite un bon anniversaire !

    Bisous à vous 3 <3

  • Djahann
    14 novembre 2015 20 h 21 min

    Les larmes roulent sur mes joues. Je comprends que tu ais eu si peur et j’aurais été dans le même état que toi dans la même situation…. Merci aux gens comme Musclor, aux pompiers, aux parisiens qui ont ouvert leur porte. Je te fais des gros bisous tout doux et profite bien de ton Musclor et Lalutine ce week end.

  • Eymha
    14 novembre 2015 20 h 16 min

    Ton témoignage est poignant, je l’ai lu la boule au ventre, en ressentant ta peur et en imaginant ô combien cette soirée a dû te paraître une éternité. Je suis heureuse pour toi que ton Musclor aille bien; le plus dur est passé. Joyeux bizarre-anniversaire!!

  • Corinne deloumeaux
    14 novembre 2015 20 h 13 min

    OUAHHHHHHH on ressent bien ton angoisse..eh oui ils nétaient que 7 …..et ils sont encore combien???
    je ne sais quoi dire car vous êtes devant le danger en permanence avec le métier de monsieur
    aujourd’hui toute la france est groggie et en pleurs

    merci pour ce partage aussi douloureux soit il

  • Célou
    14 novembre 2015 20 h 10 min

    Cet article écrit à chaud est superbe Lucie.
    Des bisous à ta famille. Merci à Musclor pour son courage, pour le courage de tous.

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