J’ai vécu 17 ans avec un TOC ( Trouble Obsessionnel Compulsif )

TOC trouble obsessionnel compulsif expérience

J’ai décidé de vous parler d’une chose sur moi que vous ne soupçonnez probablement pas. D’ailleurs il est possible que vous ayez une personne dans votre entourage qui soit atteinte d’un tel trouble sans que vous en ayez connaissance. Avez-vous déjà entendu parler des « TOC »? Savez-vous vraiment de quoi il s’agit? Comment vivre avec une personne « toquée » ( comme le Chapelier ) ? Se débarrasse-t-on facilement d’un TOC ? Si oui, comment ?

Je n’ai pas la prétention de vous fournir toutes les réponses grâce à mon expérience. J’ai juste envie de partager cela avec vous aujourd’hui. Mais aussi de donner un peu d’espoir aux toqués, car oui je me suis débarrassée de mon TOC ( dont j’avais affreusement honte ) mais peut-être l’ai-je remplacé par un autre ? C’est ce que vous allez lire dans les lignes suivantes…. #TeasingDeDingue.

Un TOC, c’est quoi ?

TOC est l’abréviation de :

Trouble Obsessionnel Compulsif

Avouez que son ptit nom TOC est plus mignon, nan ? 😉 Pour vous éclairer en quelques phrases sur ce qu’est la bestiole, voici la définition de mon ami Wiki :

Le trouble obsessionnel compulsif (abrégé TOC) est un trouble mental caractérisé par l’apparition répétée de pensées intrusives ( les obsessions ) produisant de l’inconfort, de l’inquiétude, de l’appréhension et/ou de la peur ; et/ou de comportements répétés et ritualisés ( les compulsions ) pouvant avoir l’effet de diminuer l’anxiété ou de soulager une tension. Les obsessions et les compulsions sont souvent associées (mais pas toujours) et sont généralement reconnues comme irrationnelles par les personnes sujettes au TOC mais sont néanmoins irrépressibles et envahissantes, diminuant le temps disponible pour d’autres activités et menant parfois jusqu’à la mise en danger. Elles ne se fondent généralement pas sur des interprétations délirantes.

Les symptômes peuvent s’exprimer de façon très variable d’un patient à l’autre (incluant phobie de la saletélavage des mains, vérifications répétées, obsessions sexuelles).

Approximativement, entre un tiers et la moitié des adultes présentant un TOC rapportent que les premiers symptômes sont apparus dans l’enfance.

Malgré ces comportements irrationnels, le TOC est parfois associé à une intelligence supérieure à la moyenne.

Ca vous parle certainement plus en lisant ceci non ? Ca ne vous rappellerait pas un certain personnage dans la série The Big Bang Theory  ( qui fait toc toc toc justement ) ? Et avez-vous déjà remarqué que Rafaël Nadal se retire la culotte de la raie avant chaque service sur un court ( je sais même pas pourquoi je pose la question) ?

Cependant le TOC que vous connaissez certainement le plus est le lavage des mains. On ne parle pas ici du lavage de mimines systématique quand on sort des wécés ( n’est-ce PAS ?) ou quand on change la couche du gnôme. On cause ici d’une véritable obsession et/ou compulsion qui consiste à se laver les paluches à chaque fois qu’on touche quelque chose que l’on craint contaminé ou sale. Ca peut aller de la simple pièce de monnaie à une poignée de porte ( et pas forcément celle des chiottes )( cqfd ).

Ce n’est pas de ce TOC dont j’ai souffert pendant 17 ans. Mon TOC était beaucoup moins visible que celui-ci, mais également très pernicieux…

Par contre la définition de Wikipédia est très juste dans le sens où il s’agit d’une obsession et/ou d’une compulsion. Dans mon cas, j’estime que c’était à 90% du temps compulsif et le reste était associé à l’obsession. Et effectivement mon TOC est apparu lorsque j’avais 13 ans. Et bien sûr oui : j’ai une intelligence supérieure à la moyenne 😆

TOC trouble obsessionnel compulsif expérience

L’apparition de mon TOC

( on dirait un vieux pote quand j’en parle comme ça…mais oui en fait, c’en était bien un, quand on considère les longues années qu’on a vécues ensemble…)

Mon trouble est apparu lorsque j’avais 13 ans. Peu de temps avant, mes parents m’apprenaient que ma mère souffrait d’un cancer de stade avancé. Il m’a fallu des années avant de me rendre compte que le timing collait parfaitement avec cet évènement majeur dans ma vie.

Soudainement, sans aucun préambule, je me suis mise à arracher des morceaux de peau sous mes talons. Ou plutôt une espèce de début de « corne »…Pas la corne de gazelle hein, vous savez une sorte de peau un peu plus dure que les autres sur le corps.

Au début, j’enlevais ces peaux mortes à l’aide de mes ongles. Et puis rapidement, la compulsion est apparue : je devais la retirer tous les jours, puisque le renouvellement cellulaire faisait quotidiennement son boulot.

Rapidement, quand mes griffes n’ont plus suffi pour attraper les petits bouts de peau, je me suis équipée d’un coupe-ongle. Grâce à lui, je pouvais créer des sillons, des « encoches » pour retirer mes bouts de peau.

Si vous vous posez la question, je ne mangeais pas ces morceaux de peau. Yeurk, c’est déjà bien assez dégueulasse comme ça.

Au bout de quelques semaines, je ne retirais la peau qu’à l’aide de ce coupe-ongles. Mes talons n’avaient plus de peau, et je commençais à m’attaquer au gros orteils et à la plante du pied ( au niveau de la naissance des orteils ).

Je n’en parlais pas. Seuls mes parents s’étaient aperçus de quelque chose puisque discrètement je faisais un petit tas de peaux mortes quotidien, sur la moquette de ma chambre, et que parfois j’oubliais de l’aspirer.

Mes parents ont réellement commencé à se faire du mouron lorsque j’ai commencé à boiter parfois : mes talons étaient tellement à vif que le simple fait de marcher provoquait une douleur vive. Comme si on m’enfonçais des dizaines de petites aiguilles dans les talons à chaque pas. Parfois mes talons saignaient, car j’avais commencé à attaquer les chairs avec mon coupe-ongles.

 

Le diagnostic de mon TOC

Ma mère a pris rendez-vous avec un médecin généraliste qui pratiquait juste à côté de chez nous. Je m’en rappellerais toute ma vie : il avait le même nom qu’un célèbre acteur français beau comme un dieu, décédé récemment. Un brun aux yeux bleus. Mais la ressemblance s’arrêtait là…

Ce docteur au comportement très bizarre ( je n’aurais pas été étonnée d’apprendre qu’il avait de grandes affinités avec les enfants mineurs, en gros ) , après avoir examiné mes talons et voûtes plantaires ( et avoir tenté de me mettre à oualpé pour m’ausculter les pieds, autant dire que ma mère et moi l’avons rembarré vite fait ), a regardé ma mère droit dans les yeux et lui a dit qu’il fallait me mettre vitevite sous anti-dépresseurs. J’avais un Trouble Obsessionnel Compulsif qu’il fallait soigner très rapidement.

J’avais 14 ans.

Selon lui, le fait de s’auto-mutiler avec un instrument ( coupant ou non ) était symptômatique d’une grande détresse. 

Grande détresse je sais pas, toujours est-il que ma mère et moi l’avons presque traité de fou en sortant du cabinet. Et qu’on n’a jamais remis les pieds chez ce docteur Maboul.

TOC trouble obsessionnel compulsif expérience
une autre forme de TOC

Mes longues années avec mon TOC

C’était plus fort que moi : tous les soirs ou presque, je devais me retirer la peau sous les pieds. C’était un besoin impérieux, une nécessite absolue.

J’ai réussi à casser quelques coupe-ongles à cause de ce TOC.

Quand je partais en vacances, je pouvais oublier d’emmener ma brosse à dents, mais jamais ô grand jamais je ne devais oublier ce satané ( et chéri ) coupe-ongles.

Si je partais en weekend et l’oubliais, j’étais capable de retourner la salle de bains de mon hôte pour en trouver un.

Si je ne trouvais de coupe-ongles nulle part, je partais à la recherche d’une pharmacie ou d’une grande surface pour en acheter un d’urgence. Je risquais la crise de panique.

Tous les soirs, je m’installais devant la télé. Ou je bouquinais dans mon lit. Et j’adoptais des postures bizarres pour pouvoir atteindre mes talons. Parfois j’en avais mal au dos et au bassin. Mais il fallait absolument que je puisse retirer ces satanées peaux. Que je sois dans mon propre lit ou invitée chez quelqu’un…

Comme je retirais la totalité de mon épiderme, le derme n’était plus protégé. Naturellement avec la transpiration dans les chaussures, une odeur pestilentielle naissait. Même avec des semelles. Même si les chaussures étaient neuves. Et même si je changeais de paire de pompes tous les jours.

Mes amis, ma famille, mes proches avaient tous connaissance de ce TOC. Ils en étaient tous désolés ( voire écoeurés ) mais assistaient, impuissants, à cette pulsion, cette obsession puissante.

Il y a bien eu quelques périodes d’accalmie mais elles n’ont jamais excédé deux semaines. En général, j’étais capable de ne pas toucher mes talons lorsque j’étais en vacances, notamment en bord de mer. Pourquoi ? Car le sable chaud me faisait énormément souffrir….et que je savais qu’avec 15 jours de sable, j’allais pouvoir profiter à mon retour d’une grosse couche de peau à enlever. Et invariablement, dès que les vacances étaient finies, je m’attaquais férocement à cette couche basale qui m’obsédait.

Lorsque j’ai rencontré Musclor, j’avais toujours mon TOC. J’en avais honte mais il était toujours là, latent, dormant. Lorsque je découchais, je laissais mes talons tranquilles. Dès que je rentrais à la maison le lendemain soir, je me précipitais sur mon coupe-ongles pour tout arracher.

Evidemment au bout de quelques mois, nous avons décidé d’habiter sous le même toit.

La disparition du TOC

Mon trouble obsessionnel compulsif n’a pas cessé lorsque ma mère est décédée. Il n’a pas non plus disparu lors de mon emménagement avec Musclor dans notre propre appartement. J’avais toujours espéré qu’il disparaîtrait lors d’un choc émotionnel ou d’un changement de mode de vie radical.

Il n’en fut rien. Et je voyais défiler les années sans me défaire de ce TOC handicapant.

Même en ayant souffert de multiples mycoses plantaires localisées au niveau des talons. Même en ayant parfois les pieds en sang. J’étais absolument incapable de m’arrêter.

Et soudain, un changement anodin s’est produit et mon TOC a disparu. Ce changement quand j’y repense, est ridicule : Musclor et moi avons acheté un nouveau canapé. Voilà, c’est tout.

Vous vous direz : mais c’est tout ? Ca a suffi ?

Manifestement oui. Après 17 années d’automutilation, mon TOC a disparu du jour au lendemain. Par peur d’abîmer ce canapé tout neuf avec mon coupe-ongles ? Non, car je n’en avais jamais abîmé avant. Il n’y a donc aucune logique, il n’y a eu aucun signe avant-coureur de la disparition de mon TOC.

Mon TOC a disparu le 7 décembre 2014. Le jour où on a ramené ce canapé en sky blanc chez nous. Le jour où nous sommes allés voir Insterstellar au cinoche et avons conçu LaLutine sur le-dit canapé en rentrant. Les hasards sont parfois troublants.

TOC trouble obsessionnel compulsif expérience

Pourquoi vous parler de mon TOC ?

Si j’ai décidé d’en rédiger un article aujourd’hui, ce n’est pas pour me vanter de m’en être débarrassée. Pour être honnête, il m’est arrivé 2 soirs en deux ans de me rattaquer à mes talons avec mon coupe-ongles. Le lendemain, je n’y pensais plus, signe que l’obsession et la compulsion avaient disparu. Et puis ce serait curieux quelqu’un qui se targue d’avoir cessé de se massacrer les voûtes plantaires, nan ? 😂

En revanche, j’enlève toujours mes peaux mortes autour des ongles. La moindre callosité me révulse et je dois l’ôter au plus vite. Mais je suis contente d’avoir dit adieu ( et j’espère à jamais ) à la mutilation de mes pieds.

Si j’écris ce billet, c’est avant tout pour donner de l’espoir à travers mon expérience à tous ceux et qui souffrent de TOC : vous avez subi de grands traumatismes mais ce(s) TOC sont toujours là et omniprésents ? Vous ne savez pas comment vous en débarrasser ? Soyez patients, n’acceptez pas tous les traitements puisqu’à ma connaissance, aucune étude médicale sérieuse n’est formelle à ce sujet. Soyez indulgent avec vous-même. Acceptez cet état comme transitoire et comme manifestation inconsciente de stress/d’angoisse/de nervosité. 

Un beau jour, votre trouble obsessionnel compulsif s’envolera aussi vite qu’il est apparu. C’est en tout cas le meilleur que je vous souhaite. Je suis la preuve vivante, comme beaucoup d’autres, qu’un TOC peut disparaître après des années ou décennies d’esclavagisme ( à un certain degré, on a la sensation de devenir esclave de son TOC ) sans raison particulière. Alors on ne désespère pas, on vit avec en attendant, et vous verrez tout le temps que vous récupererez après vous en être débarrassé 😉 Car mon TOC n’était pas seulement podophage, il était également chronophage, comme beaucoup d’autres.

Toc toc toc ?

J’suis parti ! 😁 

Et vous, souffrez-vous ( ou avez-vous ) subi un TOC ? Connaissez-vous une personne « toquée » dans votre entourage ?

*Naturellement je n’ai pas eu l’idée saugrenue à l’époque de photographier mes pieds. Je pense que vos estomacs m’en remercieront.

34 réflexions sur “J’ai vécu 17 ans avec un TOC ( Trouble Obsessionnel Compulsif )”

  1. Tu me redonne un peut d’espoir je m’arrache les cheveux depuis 22ans pour une femme c’est tellement dur à vivre…

  2. Bonjour Marie,
    C’est souvent très dur d’assister à cela en tant que parent, surtout qu’on se sent impuissant..
    Je ne saurais que trop vous recommander de l’encourager à voir un professionnel extérieur au cocon familial, pour qu’il puisse s’ouvrir et parler de cela.
    Souvent ce n’est pas anodin. Heureusement les causes peuvent être minimes, rassurez-vous. Le plus important, c’est qu’il puisse en parler pour certainement se « libérer » de quelque chose qui l’angoisse ou le rend anxieux.
    Bon courage, j’espère que tout ira bien !

  3. Bonsoir
    Mon fils de 12 ans s’arrache les peaux sous les pieds parfois jusqu’au sang et je ne sais pas comment l’aider. Je lui explique, je râle mais rien n’y fait. Merci pour votre conseil.
    Et merci pour votre témoignage

  4. Bonjour si je souhaite aujourd’hui vous parler de ce que j’ai vécu c’est pour que mon expérience servent à tous ceux qui vivrait une histoire similaire avec la mienne, ou qui du moins souffriraient du même trouble. Car je m’en suis sortie sans aucuns suivi psychologiques ou médical, mais bien toute seule.

    Depuis tout petite j’avais jamais pensé au fait que je puisse être atteinte d’une maladie quelconque ou d’un trouble psychologique. Cependant j’ai bien des souvenirs encore clairs d’une voix dans ma tête qui me disait déjà des mes 7 ans de rentrer et de ressortir de la piscine deux fois. Et c’est seulement beaucoup plus tard que je me suis rendue compte que ce qui était pour moi une réalité était en vérité un problème. Je l’ai réalisé seulement après avoir vécu un choc familial très intense et particulièrement traumatisant pour ma part à mes 14 ans quand ça a pris une ampleur considérable dans ma vie: Chaque jours se déroulaient dans une douleur et dans un stress de plus en plus intense ! Dorénavant je ne pouvais plus m’empêcher d’obéir à cette voix qui me répétait sans cesse quoi faire, comment le faire ou le faire et pourquoi le faire. Car si je ne faisais pas ce que cette voix me disait des choses atroces comme la mort de mon chat ou la mort de ma mère arriverai par la suite, voir même pire. C’est alors que prise dans un cercle sans fins où chaque gestes étaient calculés précisément que je finis par être complètement détachée de tout ce qui m’entourait. Penser à autre chose m’étais extrêmement difficile et je souffrais atrocement du fait de ne pas pouvoir en parler à mes parents, à ma famille ou à mes proches. Je n’avais à ce moment là aucunes idées de comment leurs annoncer ou leurs dire ce qui se passait dans ma tête sans qu’ils prennent peur. J’étais également persuadée de devenir complètement dingue et pourtant je ne pouvais pas faire autrement que d’obéir et de m’excuter tellement j’avais peur de ce qu’il pourrait arriver par la suite. Je ne pouvais plus dormir dans certaines positions, je ne pouvais plus boire d’une certaine façon ou dans certains verres, je ne pouvais plus toucher certaines assiettes ni manger avec certains couverts ou tout simplement manger ce que je voulais. Je ne pouvais plus toucher à certaines touches de l’ordinateur et je ne pouvais même plus écrire certaines lettres sur mon téléphone. Ce sont même certains mots et même certaines phrases que je ne pouvais plus prononcer et c’est à partir de là qu’il devint extrêmement difficile de communiquer avec mon entourage et pourtant j’étais incapable de réaliser à quel point ces paroles que j’entendais dans ma tête étaient nocives pour moi. J’en venais même à croire que c’était peut-être un ange qui veillait sur moi et qui me disait de faire tout ça pour mon bien. Je réalisais à cet instant bien évidemment pas que le résultat était totalement inverse.

    Jusqu’au jour où je ne pouvais plus marcher, jusqu’à l’instant où j’ai réalisé que je ne pouvais plus faire un pas. Si je reculais il allait se passer quelque chose d’horrible, sur le côté gauche et le côté droit également il allait se passer quelque chose d’affreux et si j’avançais j’allais probablement mourir ou bien pire encore. Effrayée et troublée je ne savais plus quoi faire d’autre que de me recroqueviller sur moi-même et de pleurer à chaudes larmes en attendant, dépassée et seule dans ma détresse. Dans la prison que je m’étais créée.

    Quand ma mère me trouva dans cet état il est évident qu’elle voulait me relever pour m’emmener dans ses bras et là alors j’ai refusé son étreinte. Je mourais d’envie de lui dire que tout ce que je faisais était pour la protéger elle et protéger tout ce qui était autour de moi et tout ce à quoi je tenais. J’en étais arrivée à un stade où j’étais incapable de dissimuler ma folie. Ce poids devenu bien trop lourd pour moi toute seule je finis par avouer aux gens les plus proches de moi ce qu’il se passait. Le problème étant cette voix je ne m’en étais toujours pas débarrassée, et quand j’essayais d’expliquer mon problème à voix haute, une voix à l’intérieur de ma tête m’interdisait de dire plus de mots et m’interdis par la suite d’expliquer mon problème sous peine que des choses extrêmement graves arrivent. J’étais donc dans une impasse, il m’était impossible d’expliquer mon mal-être, et impossible de m’en débarrasser.

    Quelques jours plus tard en fouillant sur internet j’ai fini par découvrir des documentaires sur la schizophrénie. Étant la seule maladie psychologique dont ceux qui était atteint entendez parfois des voix dans leur têtes c’était pour moi mon seul repère et la seule maladie psychologique qui me semblait être la mienne. Bien évidemment c’était troublant, effrayant car si j’avais bien une une maladie de ce genre il me serait alors encore plus difficile de l’avouer. J’ai donc pris conscience de la gravité de la chose, et un jour, j’ai avouer mon malaise avec des maigres mots à un de mes proches. A partir de là j’avais désobéi a cette voix et ces prédictions n’arrivèrent pourtant pas. Avec précaution, je la défia peu à peu, tremblante et affolée à l’idée de se qu’il pourrait arrivé par la suite j’ai pourtant vite compris que les conséquences prédites n’arrivaient généralement jamais. Mes proches le sachant ils ne savait pas quoi faire, certains en ont profité pour me critiquer, et de servait de ça pour me faire du mal. D’autres ont juste été dépasser par la situation, et un autre. Était là pour le dire simplement avec une main tendue.  » Je te promets que tout va bien se passer » il alla même jusqu’à me promettre que si je passais ce serait lui qui prendrait les dommages ou conséquences. Le voyant aller toujours aussi bien, ma peur s’estompa peu a peu. Si c’était un mode de vie trop habituel pour m’en séparer de suite j’étais déjà moins opressée et respirais de plus en plus.

    Trois ans plus tard, après des heures allongées à essayer de me comprendre et de me remettre en question, j’ai finis par découvrir que c’était bien plus semblable à des TOC. Par la suite j’ai cerné la façon dont agissais cette voix en moi, avec les plusieurs causes possibles. Et ai pu amélioré ma façon de réagir face à son oppression. J’ai surpassé mes plus grandes peurs petit à petit, jusqu’à ce que cette voix perde toute sa crédibilitée à mes yeux réalisant qu’elle était toute droit sortie de mon imagination. Je fus alors déterminée a savoir qu’elle sensation était celle de pouvoir faire chaques gestes sans se poser de questions. Je voulais découvrir ce dont mes amis me parler, découvrir cette facilité avec laquelles ils faisaient tous ses gestes quotidien. Découvrir le plaisir de prendre une douche en me concentrant sur l’eau chaude et non pas sur le fait de devoir sortir dix fois, puis tourner dans tous les sens les pommeaux, les lâchers et les reprendre à l’infini jusqu’au désespoir. Allez d’une pièce à une autre sans avoir peur de bouger et de se retrouver face à une rayure. Je rêvais de ce qu’ils me disait vivrent.

    Et à force d’acharnement, de courage, de volonté et de désir j’ai surmonté tout ça. Petit a petit j’ai découvert un confort absolu dans lequel chacun de mes gestes est naturel, fait par envie ou par flemme. Où je suis la seule a penser et à décider. Je vis tout simplement ! Et quand je repense dans quel état j’étais je me demanderais presque comment ce pu être possible ?! Aujourd’hui je m’épanouie et peut également penser à des choses édifiantes et belles, je peux à nouveau créer et même j’entre dans la vie active mieux que si rien ne s’était passé. Je laisse les portes ouvertes ou fermées,j’en ai que faire, je choisis au hasard mes couverts, mange et bois quand je veux. Vais ou je veux et traverse les fissures et les peintures sur les trottoirs sans me poser de questions. Je marche droit et vite sans faire le moindre demi tour, je ne répète plus mes phrases, mots ou gestes! Je SUIS EN VIE !

    Parfois je l’entends encore, mais je ne la laisse plus finir ses mots. Je l’a fais taire et depuis ma vie c’est considérablement améliorée.

    Voilà pourquoi si l’un de vous lis ceci et veux s’en sortir comme moi, je veux qu’il sache que c’est possible! Et que si il le souhaite je veux bien l’aider afin d’être LIBRE ! Enfin ! LIBRE !

    M

  5. Hello,
    Je compatis sincèrement à ta situation car je sais que ce n’est pas facile à vivre. Un jour, un minuscule petit changement anodin ( comme il fut le cas pour moi lors de l’achat d’un nouveau canapé ) peut tout faire basculer, sans qu’on s’y attende.
    Je te souhaite vraiment de t’en débarrasser un jour, mais il ne fait aucun doute que ça viendra : les TOC disparaissent aussi subitement qu’ils sont apparus.
    Bises <3

  6. Bonjour, comme c’est étrange de lire un article aussi juste sur un sujet que je vis au quotidien. Mon toc est quasiement le meme que le tiens, il n’est juste pas au même endroit ; moi c’est ma langue et l’intérieur des joues qui subissent les foudres de mon obsession… je n’en ai jamais parlé à personne car j’ai honte et quand quelqu’un s’aperçoit de quelque chose, je prétexte une brûlure dû à un aliment.
    Tout est pareil que toi, jusqu’au coupe ongle… c’est un enfer… des fois j’ai là langues en sang, enflée, du mal à parler ou je n’arrive pas à manger correctement car ça me fait un mal de chien. Mais une fois cicatrisé, le lendemain ou surlendemain, je remet ca… j’aimerai vraiment que ca s’arrête mais ça ne vient pas et ce cinéma dure depuis des années. Je ne sais plus quoi faire… j’ai pensé voir un magnétiseur mais j’ai honte de lui expliquer mon problème car il va me prendre pour une folle donc je ne fais rien pour arranger les choses. J’espère que ce foutu toc disparaîtra comme le tiens, aussi vite qu’il est apparu car je viens d’être maman et je n’ai pas envie que mon enfant se rende compte un jour de ça…
    En tout cas merci pour cet article très bien écrit qui me donne un peu d’espoir.

  7. Hello Chris !
    Désolée je réponds un peu tard à ton commentaire, il semble que je ne l’ai pas vu/lu avant !!!
    Je trouve ça vraiment chouette que tu aies entrepris une TCC, même si pour ma part je n’en ai pas eu besoin alors que mon TOC était très sévère ( à la fois sur un plan psychique et sur un plan médical puisque certains jours c’était très compliqué pour moi de pouvoir marcher :-/ ).
    Je pense qu’il faut avant tout que tu te répètes ce mantra : « ca me passera ».
    Ca a l’air tout con, comme phrase, et pourtant il y a tout dedans :
    – de l’auto-bienveillance : rien ne sert de se culpabiliser de ne pas réussir à stopper dans l’instant. Ca viendra.
    – de l’optimisme : tu pars du principe que ton TOC s’envolera un jour, prochain ou lointain.
    – de la patience : parce que quand un TOC est ancré, on ne peut pas espérer s’en débarrasser au jour que l’on a décidé. Ce jour s’imposera de lui-même, comme il fut le cas avec l’achat de mon canapé qui a miraculeusement tout arrêté !

    J’ai réfléchi à ta question, et je ne pense pas qu’il s’agisse de l’arrivée du petit-bout. J’avais pris l’habitude de me dépiauter 90% du temps les pieds assise sur mon canapé. Le fait d’en changer a sans doute déclenché une sorte de « réflexe du renouveau » ( je ne sais pas comment l’appeler autrement ! ) qui a dû dire à mon cerveau que ca y est, on pouvait repartir sur de bonnes bases.

    En tout cas, n’hésite pas à repasser par ici me donner de tes nouvelles, ça me fera plaisir de savoir où tu en es 🙂

  8. Bonsoir, c’est dingue que ça ai disparu d’un seul coup comme ça ! Je me suis fait une réflexion personnelle, tu dis que ça a disparu à l’achat du nouveau canapé. Mais n’est-il pas possible que ça soit le fait d’avoir eu ce ptit bout ?
    Enfin bon, j’écrivais pas pour une séance psy, c’est moi qui devrait me faire soigner avant tout…
    Mon toc, à moi, c’est un truc assez rare et vraiment stupide. Je tir, gratte, découd, mais j’arrive difficilement à ne pas chipoter à un fil qui dépasse ! Avant, quand j’avais un mini trou quelque part, au soir ça devenait assez grand pour passer ma main dedans mais ça ça m’est passé.
    Avant ces histoires de fils, je me rongeais les doigts à sang ! J’suis abonné aux tocs on dirait bien oui.
    J’aimerais tellement avoir la même chance que toi, et que ça disparaisse comme ça. Oui je considère ça comme une chance ! Parce que je suis une tcc, et bien que ça m’aide beaucoup, ça reste très compliqué par moment.
    Ah oui, fut un moment ou ce toc de couture me faisait passer 5 minutes à choisir quoi mettre, pour éviter de trouver un truc à fils, à broderie ou autre.
    Je vis avec, mais c’est pénible ! Enfin bon, le monde continuera de tourner et c’est pas ça qui va m’arrêter !

  9. Coucou Anaïs,
    Je comprends ta détresse et ton désarroi…vraiment je comprends.
    Le chemin vers + de sénérité n’est pas facile et ( souvent ) semé d’embûches. Mais je suis l’un des exemples qui prouve qu’un beau jour, on arrive à s’en débarasser ! Moi je dirais que mon TOC persistant est ma consommation de tabac. Mais là on associe d’autres facteurs comme la dépendance ( également physique ) à certaines substances, en plus de la dépendance psyhcologique qui se rapproche sensiblement de celle d’un TOC.
    Je te souhaite beaucoup de courage, et d’arriver un jour à te défaire de tous tes TOC. Crois-moi même si ça te semble fou aujourd’hui : tu PEUX vivre sans ces habitudes illogiques et vaines !

  10. Salut salut.. Alors moi j’ai des dizaines et des dizaines de tocs…. Ça devient vraiment difficile à vivre pour moi et pour mon copain.. Je perds un temps fou à faire toutes ces choses inutiles et dénuée de logiques.. Ces tocs viennent tous les jours, tous les soirs qu’importe l’endroit où je me trouve (maison, travail, bar, restaurant….) mais la raison pour laquelle ils apparaissent est encore plus difficile à dire tant elle peut paraitre idiote.. Je me dis (en gros car il n’est pas aisé de réellement l’expliquer par écrit) qu’il m’arrivera des choses si je ne les fait pas et ça me bouffe, si par bonheur j’arrive à ne pas exécuter l’un de mes tocs, je ne cesse d’y penser au point de me relever de mon lit pour les effectuer. Bref félicitation à toi d’en être sorti.. Et continue dans cette voie saine d’esprit!!

  11. Je réponds quelques mois en retard .. 😉 Je vérifiai tout simplement que les verrous des portes ( sdb & toilettes ) étaient bien fermées, c’est pas grand chose, mais quand tu sorts de ta douche pleine de savon exprès pour vérifier que la porte soit bien fermée (alors que tu es seule dans la maison hein ) et ce jusqu’à .. un certains nombre de fois dirons nous .. faut avouer que ça fini par te rentre fou lol.

  12. Je me suis tellement reconnue en toi que je ne peux que te croire

    Merci en tout cas, je ne perds pas espoir alors :p

  13. Le coupe-ongles n’est jamais loin de moi non plus, car comme je l’explique, je continue à enlever les petites peaux mortes autour de mes ongles ! Mais je trouve que c’est un moindre mal comparé aux pieds 😉 Je suis vraiment contente de m’être débarrassée de ce TOC, et je me répète : ne te colle pas la pression. Ce TOC disparaîtra aussi vite qu’il est apparu, et sans raison particulière !

  14. Oui vraiment exactement la même chose 🙂
    Cela fait déjà plusieurs années. Ca s’était calmé un temps, mais j’ai recommencé et je ne sais pourquoi (et le coupe ongle n’est jamais loin de moi).

    Je te remercie en tout cas pour ton partage, car c’est la première fois que je lis quelqu’un ayant vécu ce que je vis; et je me sens moins « bizarre » dirons nous ^^

  15. Hey coucou

    Ça me fait bizarre de voir que quelqu’un d’autre a ce fameux TOC ^^

    Puis pour l’histoire du coupe-ongle, je connais ça aussi.
    Merci du partage de ton histoire, on se sent moins seule

  16. Les TOCS « corporels » sont généralement les plus honteux car souvent qualifiés de « sales » : s’arracher la peau, des cheveux, se griffer etc etc…

  17. Je trouve cela courageux d’en parler. Le sentiment de honte est compréhensible. On a peur du regard des autres, qui n’ont pas (l’air d’avoir) le même souci. Mais je pense qu’à un moment où un autre de notre vie, on souffre tous d’un truc, que ça soit un TOC, ou autre chose de psychologique. Le tout est de s’en rendre compte et d’arriver à lutter contre pour retrouver la paix. 🙂

  18. Juste merci de nous faire partager ça, ça n’as pas du être évidement de le poser « sur papier » et surtout, de le mettre en ligne.

    Personnellement, j’ai eu un petit TOC concernant les portes/serrures mais c’est derrière moi 😉

  19. «  »Le jour où nous sommes allés voir Insterstellar au cinoche et avons conçu LaLutine sur le-dit canapé en rentrant. Les hasards sont parfois troublants. » » »=== Mais tu as pris ton pied quand même, hein? mdrrr !!

  20. «  »Le jour où nous sommes allés voir Insterstellar au cinoche et avons conçu LaLutine sur le-dit canapé en rentrant. Les hasards sont parfois troublants. » » »=== le jour de la libération des pieds-pieds est proclamé ! :p

  21. «  » »et avoir tenté de me mettre à oualpé pour m’ausculter les pieds, autant dire que ma mère et moi l’avons rembarré vite fait ), a regardé ma mère droit dans les yeux et lui a dit qu’il fallait me mettre vitevite sous anti-dépresseurs. » » »====== euuuuh, c’est lui qui doit se faire soigner, non???

  22. «  »Si vous vous posez la question, je ne mangeais pas ces morceaux de peau. Yeurk, c’est déjà bien assez dégueulasse comme ça. » » »==== ah non non, je ne me posais pas la question mdrrr !!!! (bon appétit, si tu es à table :p )

  23. «  »Et avez-vous déjà remarqué que Rafaël Nadal se retire la culotte de la raie avant chaque service sur un court ( je sais même pas pourquoi je pose la question) ? » » »==== non seulement, il se retire la culotte de sa raie, mais juste après, il met ses cheveux (qui sont coincés dans un bandeau) derrière ses oreilles, d’abord à droite, puis à gauche, et ensuite, il se touche le nez…. Il tape sa raquette sur ses pieds avant chaque service aussi.. et sinon, il pose aussi ses bouteilles (d’eau ou de chépa-quoi dedans) avec l’étiquette face visible à lui…
    Il est toqué, mais tellement sexy ^^
    Ah sinon, à Rafael Nadal, y’a pas de trema puisque c’est espagnol, c’est comme mon Rafael-de-mon-coeur ^^

  24. Coucou,
    difficile de parler de ce sujet….je n’en souffre pas mais travaillant dans le milieu éducatif, je suis régulièrement face à des élèves qui souffrent de TOC (le plus récurrent étant celui de s’arracher les cheveux)….ton histoire me servira pour accompagner ces élèves! merci !

  25. C’est dingue ! Je n’imaginais même pas qu’un TOC pareil puisse exister ! C’est vraiment un truc qui me fait peur. Quand mon fils avait 5 ans (il en a 7 maintenant), il s’arrachait les cheveux. Heureusement, comme c’est un garçon, on lui a coupé les cheveux très court et le TOC a disparu. Quant à ma fille, presque 5 ans, l’an dernier, son TOC c’était de tousser. Un espèce de toussotement sans raison, été comme hiver. Là aussi il a disparu et pourvu que ça dure… Je te souhaite également que le tien ne revienne pas ! Bonne soirée et merci pour tes chouettes articles toujours si bien écrits !

  26. Bravo ! J’aime ton audace et ton courage de nous raconter tout ça Pour tout autre chose moi aussi je me suis tu pendant des années et ça fait un bien fou de parler D’imaginer que de raconter ce que l’on a vécu peut aider quelqu’un Je trouve ta démarche super et te félicite pour tout ce parcours J’ai perdu aussi ma maman et je sais combien c’est dur Bon chemin a toi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Retour en haut