Alors que j’ai la tête dans les nuages depuis notre séance bronzette sur la sublime plage d’Elafonisi, je conduis notre Yaris de compète jusqu’à la ville de la Canée située à près d’une heure et demie de route.
Curieux de découvrir la seconde plus grande cité de Crète après Héraklion, Musclor et moi nous garons à quelques encâblures du centre-ville.
A peine avons-nous parcouru une centaine de mètres que nous tombons sur des fouilles archéologiques, là , au carrefour de deux rues résidentielles. Musclor est aux anges, il a le sentiment que nous allons flâner dans l’une des plus jolies villes de l’île, au passé et présent culturels chargés.
Et il n’a pas tort.
Même si nous savons que le temps nous est compté puisqu’il est déjà 15h30 et que nous avons encore deux heures de trajet jusqu’à notre hôtel, nous décidons de profiter à fond de ces quelques heures de promenade citadine en bordure de mer de Crète.
Pour l’heure, je supplie Musclor de déjeuner. Lui est tout absorbé dans sa contemplation des petites ruelles au charme pittoresque : à travers les nombreuses constructions, on ressent l’empreinte vénitienne tout comme la patte turque ( la Turquie ayant été le principal envahisseur de l’île. ) On a du mal à imaginer que cette jolie cité fut destituée de son titre de capitale crétoise en 1971 tant son authenticité couplée à un dynamisme évident en font un endroit de choix économiquement parlant.
Musclor reste le nez en l’air, à l’affût de chaque petit détail typique et de chaque petite ruelle bien planquée tandis que je feuillette notre guide du Petit Futé à la recherche d’un restaurant bon et pas cher. C’est sur The Green Eye ( pas franchement typique comme nom ) que nous jetons notre dévolu ( enfin surtout moi, Musclor n’en a toujours rien à péter qu’il soit 16h et qu’on ait toujours rien dans le bide ). Ce restaurant est situé sur la place Mitropoleos juste derrière l’Eglise, dans la vieille ville. Nouahi s n’avons aucun mal à le trouver, même si des dizaines de concurrents ont envahi cette jolie placette.
Nous prenons place dans de grands fauteuils verts mais moelleux, hyper confortables pour taper un petit roupillon. Nous choisissons chacun un menu d’une douzaine d’euros comprenant une entrée, un plat et une boisson. La carte est surprenante : tu te croirais dans un chinois ( façon de parler, tu n’es pas DEDANS le chinois ) avec des menus nommés par des lettres et des chiffres.
Nous jetons notre dévolu sur un souvlaki au poulet et une espèce de terrine de courgettes au fromage, précédés d’une salade grecque et de tzatziki. Comme nous sommes curieux, nous partageons absolument tous nos repas Musclor et moi depuis notre arrivée en Crète ( sauf quand il mange de l’agneau, nan mais sandek ) ce qui nous permet de goûter à tous les plats choisis. Bon Musclor a quand même hésité avant de piquer sa fourchette dans la terrine :
Et on le comprend un peu : ça n’est pas très ragoûtant. Personnellement j’ai trouvé ça hors-du-commun, ça n’a rien de semblable avec quoi que ce soit que j’ai pu goûter avant dans ma vie. Mais c’est plutôt bon, ça se laisse manger, même si je n’en ferais pas des folies.
Le souvlaki de poulet ( brochette de viande grillée ) était un vrai régal. De façon générale, nous avons apprécié la qualité du service, la rapidité sans toutefois te coller la pression et la binouze les mets ingurgités, surtout mon dessert, ce fabuleux baklava que je voulais absolument bâfrer même si ma panse était déjà pleine ( Musclor m’a dit que c’était de la gourmandise, ce qui ne l’a pas empêché de m’en piquer la moitié ) ;
Nous payons une addition de 25 €uros, un super rapport qualité-quantité/ prix ! D’autant que notre serveur, très sympa, nous offrira un verre de raki en guise de digestif.
C’est le ventre plein que nous partons en direction du vieux port en passant par l’une des artères principales de la ville, la rue Halidon . Musclor veut à tout prix que nous pénétrions une bijouterie locale appelée Emmanuel , référencée dans notre guide comme étant une « bijouterie familiale, artisans de père en fils ». Il achètera un pendentif pour sa maman, un autre pour lui, et tiendra à m’offrir une petite chaîne en argent sertie d’un pendentif de mon choix. J’opte pour une jolie mignonnerie au motif grec ornée d’une turquoise en provenance d’Australie ( pas très local ^^ ). Il s’avèrera que 15 jours après notre retour à Paris, le collier pètera tout net, sans autre forme de procès. En nous promenant le long de cette artère principale, nous constaterons d’ailleurs que toutes les boutiques « attrape-touristes » proposent le même genre de bijou. Grosse déception donc, et on se demande soudain quels sont les critères pour figurer dans le guide du Petit Futé…
Après cette petite séance shopping initiée par Musclor, nous marchons droit vers le port pour profiter de l’air marin.
L’endroit est vraiment super mignon et s’il n’y avait pas tant de rabatteurs faisant le pied de grue devant les nombreux, trop nombreux restaurants qui longent la berge, on se sentirait presque hyper superbien. La technique de l’ignorance, en plus d’être irrespectueuse, ne marche pas bien puisque les rabatteurs viennent alors près de votre tympan pour vous signifier leur existence. Il faut plutôt leur adresser un sourire poli puis leur faire comprendre en français/grec/anglais/franglais/langage des signes que leur proposition ne t’intéresse pas parce que tu as déjà pris douze kilos grâce au déjeuner que tu viens tout juste d’engloutir goulûment.
Musclor me serine environ une demie-heure pour que nous trouvions le Bateau Minoa , reconstitution en taille réelle d’un navire minoen du XVe siècle avant J-C qui apparemment se situerait au niveau des docks vénitiens. Au final nous ne le trouverons jamais mais en profiterons pour nous promener jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’on ne puisse pu avancer sans nous jeter à l’eau. Je m’arrête pour caresser des chevaux qui traînent des calèches remplies de familles le sourire jusqu’aux oreilles. J’essaye en même temps de ne pas me casser le nez sur les pavés. Nous fantasmons sur les petits bateaux arrimés, envions leurs propriétaires libres de jeter l’ancre où bon leur semble. Nous admirons les fortifications vénitiennes enserrant ce vieux port sous des températures fort agréables et un soleil clément.
Nous empruntons de mignonnes petites ruelles pour rejoindre le port à l’endroit d’où nous étions partis. Le mélange de vieilles pierres et de recoins fleuris est un ravissement, on a du mal à imaginer que nous sommes en pleine ville ! Héraklion a côté fait bien pâle figure … Le charme de la Canée a définitivement opéré sur moi, malgré l’afflux de touristes en cette fin septembre.
De retour sur le vieux port, nous sommes à nouveau harangués par des rabatteurs. J’ai soif, je déniche un petit restau proposant des café frappés en take-away. Nous partons de l’autre côté du port cette fois, vers l’ouest car le soleil tombe et les petites lanternes des commerçants commencent à briller par là…Nous progressons au feeling dans ces ruelles qui montent, descendent, serpentent au milieu des habitations..
Au détour d’une petite boutique, nous découvrons de curieux porte-clés et décapsuleurs. J’avoue que l’idée d’en ramener en guise de souvenir nous a effleurés. Mais simplement effleurés bien sûr. ( bon, en vrai, l’idée du décapsuleur en forme de bite, je la trouve super gégé. Pas de soucis de prise en main )
Même si 80% des boutiques proposent des objets qualifiés par Musclor de « pièges à touristes », nous nous sommes prêtés au jeu en rigolant sur des objets méga-kitshouilles, en essayant des chaussures en faux-cuir ( surtout moi ), en cherchant des cosmétiques naturels made in Creta ( surtout moi ) et en essayant de photographier au mieux ce dédale de petites ruelles que nous aimons tant ( surtout lui ) puis en s’énervant sur la qualité pourrie des clichés ( surtout moi ).
Nous rejoignons la voiture à 21 heures et décidons, puisque c’est sur notre route, de faire une halte à Rethymnon plutôt que de rentrer directement à Agia Pelagia.
Une heure plus tard, je maudis Musclor qui me fait garer la voiture à environ 3,7 kilomètres du centre-ville, endroit où précisément nous avons décidé d’aller boire un coup. Nous marchons le long de la petite plage de Rethymnon en bordure d’une route très fréquentée et blindée d’hôtels 4 étoiles trop modernes pour ne pas entâcher le paysage, et constatons que ça pue à mort les égoûts quand même ici. Cette ville me plaît pas trop, en fait. La Canée envoyait vraiment du pâté en comparaison.
Finalement, au lieu de dégoter un bar qui nous est inconnu, nous nous rendons au Figaro Social qui nous avait bien plu lors de notre première journée en Crète. Nous nous ruons sur la dernière table en terrasse qui soit disponible pour siroter une sangria bien fraîche. Comme lors de notre première visite, les jeunes grecs sont de sortie et se sont donnés rendez-vous dans ce bar animé.
Arguant qu’il faut se retaper quatre bornes à pied pour rejoindre la voiture et encore une heure de route pour rejoindre notre hôtel, nous quittons Rethymnon, arrivons à Agia Pelagia le ventre creux, mangeons dans un restau que j’étais tellement fatiguée que je sais même pas lequel c’était, et allons nous pieuter pour profiter au mieux de notre dernière journée en Crète.
Cette cinquième journée en Crète restera gravée dans ma mémoire : entre la plage magnifique d’Elafonisi le matin et la charmante ville de La Canée l’après-midi, nous en avons pris plein les mirettes. Reste à savoir si notre dernier jour sur l’île sera aussi fantastique que celui-là, et ça vous le saurez dans mon prochain billet !
4 Commentaires
Yves
22 décembre 2017 15 h 15 minSympa votre périple, ca donne envie 🙂
lalutotale
17 novembre 2014 10 h 15 min🙂 Une surprise attend ceux et celles qui suivent mes articles crétois !
natieak
16 novembre 2014 17 h 42 minJe poursuis mon voyage en Crète grâce à toi ^_^ Je vais devenir incollable!!
KarinePouffe64
13 novembre 2014 21 h 59 minSangria Power, yes !!!!!!!!!!!!!!!!
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