Alors que nous sommes encore sonnés par la richesse du musée archéologique d’Héraklion visité le matin-même, Musclor et moi après avoir copieusement déjeuné dans la capitale crétoise nous rendons, tout excités, sur le site de Cnossos.
Même moi je suis toute chose, c’est dire… car ce palais minoen, le plus grand sur l’île, est le plus réputé d’entre tous et apparaît comme une visite incontournable et surtout inoubliable.
Nous parcourons donc les quelques kilomètres qui séparent Héraklion de Cnossos dans un état de fébrilité presque palpable. A peine arrivés, on pige qu’effectivement au vu de la taille du parking, le site risque d’être immense !
Dès les premiers mètres devant l’entrée du palais, j’ai deviné que je n’allais peut-être pas être si impressionnée que ça : un groupe de vieilles femmes d’âge mûr nous saute dessus, tentant de savoir quelle est notre langue natale. Dès qu’elles ont pigé que nous sommes γαλλικός , elles appellent une autre vieille restée en retrait qui nous propose alors une visite guidée du palais, moyennant quelques dizaines d’euros. Elle insiste en nous disant qu’elle est guide officielle, et tralala, et que sans personne pour nous guider, on va strictement rien piger au site, et blablabla. Seulement, avec son accoutrement et son sac plastique, elle me fait plutôt penser au gamin de Slumdog Millionaire ( version vieille ) qui va nous raconter des bobards tout du long. Au bout de dix minutes, nous réussissons à la nous dégager et pénétrons enfin sur le site archéologique.
Le soleil cogne fort, trèèèès fort cet après-midi là et je devine déjà que nous allons peiner sous le cagnard en aperçevant les centaines de marches à gravir pour qui veut visiter le palais dans tous ses recoins. En effet, Cnossos est en réalité un vaste complexe de 1000 pièces imbriquées les unes dans les autres.
Outre ses fonctions de centre administratif et religieux, ce site monumental servait également à stocker d’importantes quantités de denrées stockées dans des píthoi ( = grandes jarres en terre cuite ) regroupées dans des pièces appelées magasins.
Si j’ai été moins fascinée par ces ruines que par celles de Phaestos ou de Malia, c’est parce que malgré les impressionnantes reconstitutions initiées par Arthur Evans ( comme vous pouvez en voir sur mes photos ) je trouve que le lieu a perdu de sa « magie », de son authenticité. On sent trop l’empreinte de l’homme moderne dans ce dédale de murailles reconstituées.
Pour la petite histoire, sachez que Cnossos a été découvert en 1878 par un antiquaire crétois et que le site fut ensuite vendu en 1900 à un archéologue britannique, le fameux Arthur Evans, qui décida d’entreprendre des fouilles de très grande envergure avant de s’attaquer à une vaste rénovation du site, qu’il a reconstruit selon l’image que lui seul se faisait de ce qu’était le palais de Cnossos à l’époque ( le site ayant été peuplé dès -7000 avant J-C ).
Certaines de ses interprétations font d’ailleurs polémique à travers le monde.
Toujours est-il que ce fut Evans qui associa le site de Cnossos au roi légendaire Minos. C’est lui aussi qui, par déduction, baptisa et définit ce que fut la civilisation minoenne.
Ce qui est sûr, c’est que si Evans a vu juste dans ce qu’il imagine être le palais, l’endroit devait vraiment être à couper le souffle ! Au milieu des diverses reconstructions, nous pouvons admirer à quels endroits étaient susceptibles de se trouver les diverses fresques admirées au musée d’Héraklion. Ces oeuvres aux couleurs très vives laissent toujours la part belle à la Nature, aux animaux, aux plantes.
Pour sûr, le site de Cnossos est majestueux et s’étend sur des centaines de mètres carrés. Cependant je suis réellement gênée par cette profusion de béton qui vient tenir l’image que je me fais d’un site archéologique…On a alors du mal à démêler « le vrai du faux », et ça j’aime pas.
Pour autant, je m’émerveille toujours de l’ingéniosité que développaient les hommes quelques millénaires avant J-C. Les systèmes d’irrigation et d’évacuation des eaux étaient parfaitement au point, l’orientation des pièces étaient savamment étudiée pour observer les alentours, la salle du trône dont la disposition et la richesse de la décoration feraient baver d’envie le plus vaniteux des PDG…et la présence même de bains lustraux , puits de lumière situés aux carrefours des différentes pièces pour faire entrer la lumière naturelle dans le palais puisque celui-ci s’étendait sur… 5 niveaux !!!
Dans le désordre, voici certains clichés que j’ai retenus pour illustrer notre visite dans ce vaste palais :
Au final, nous serons restés sur le site de Cnossos environ deux heures seulement ! Nous avons eu le temps de faire tout le tour du palais et de visiter tous les coins reconstitués. Mais sans guide pour expliquer, difficile de s’y retrouver malgré les quelques panneaux explicatifs disséminés ça et là. Et contrairement à notre visite de Phaestos où nous nous étions incrustés dans un groupe de vieux français, nous n’avons pas pu profiter des lumières d’une guide bien renseignée sur son sujet.
De toute façon, nous avons cuit en plein soleil pendant ces deux heures. J’ai les pieds en compote et je meurs de soif, une excuse toute trouvée pour une pause café frappé en bord de route ! Je suis vraiment devenue accro à cette boisson rafraîchissante et à l’ouzo aussi pendant mon séjour. D’autant que tu payes seulement 1,50€ pour un bon gobelet :
De retour à Agia Pelagia, le temps est encore clair et il fait encore 25°C . Nous tombons les fringues pour aller faire trempette sur notre jolie plage. Musclor me mitraille tandis que je lézarde sur mon transat, l’occasion de constater que dammit, mon maillot de bain est vraiment trop petit. Au loin, nous épions les touristes aventureux qui font de la bouée tractée par un hors-bord. Malheureusement personne ne se casse la goule de la bouée. Même pas drôle.
Après une bonne heure à glander en bord de mer, nous retournons à l’hôtel nous préparer avant de nous rendre dans notre restaurant préféré : le Mouragio.
Une fois encore, nous nous pétons le bide pour quelques euros…
Après cette journée très riche et fatigante nous décidons de nous coucher tôt. Enfin plutôt, JE décide de me coucher tôt puisque Musclor n’en a pas fini avec les moustiques grecs qui aiment lui pomper le sang. Moi je m’endors peinard avec mes boules Quiès bien enfoncées pour pas entendre Musclor chasser les insectes indésirables, et ronfle deux minutes après que ma tête ait touché l’oreiller.
En effet, le réveil sonnera très tôt le lendemain matin puisque 3h30 de route nous séparent de notre prochaine destination….Un endroit magique qui continue de me faire rêver et que vous découvrirez dans mon prochain billet !
0 Commentaires
lalutotale
2 novembre 2014 23 h 05 minMerci Emilie 🙂
Emilie
2 novembre 2014 21 h 55 minÇa donne envie d’y aller ! Tes photos sont très belles !
lalutotale
2 novembre 2014 17 h 47 minouiiiiiii ! Et ça fait du bien 🙂
Agoaye
2 novembre 2014 13 h 30 minMais vous étiez seuls au monde on dirait !!!!
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