( Pour le titre : c’est pas moi qui l’ai dit mais Werber dès l’ouverture du roman … ! )
Voici donc le tout dernier bouquin de Werber que j’ai terminé. Et autant j’ai dévoré mes précédentes lectures, autant celui-ci j’ai eu beaucoup plus de mal….
Est-il encore utile de présenter Bernard Werber, ce romancier français toulousain auteur de sagas célèbres ( trilogie des Fourmis, le cycle des Anges, ou encore le cycle des Dieux ) sachant mêler avec habileté plusieurs genres littéraires comme la science-fiction, la nouvelle, la philosophie et les sagas d’aventures?
C’est là tout le génie de cet écrivain : il parvient à vulgariser la Science sans toutefois en faire des caisses. Il en résulte souvent des romans captivants qui gravitent autour des Sciences tout en restant accessible au grand public . On aime ou on déteste. Mais personnellement j’aime tous les romanciers qui savent réconcilier le grand public avec la lecture ^-^ Ce n’est pas hautement intellectuel certes, mais il sait titiller la curiosité avec brio.
Personnellement j’ai adoré le Cycle des Anges qui comprend deux romans absolument passionnants. Quant à l’ Encyclopédie du Savoir Relatif & Absolu , elle fut mon livre de chevet pendant mes années adolescentes.
Musclor, toujours prêt à me faire plaisir, aime également m’offrir des livres de temps en temps. Je sais : il est trop bien mon homme. Surtout qu’il a tapé dans le mille en choisissant une ponte de Werber : le Rire du Cyclope paru en 2010.
J’avais hâte de découvrir ce roman puisqu’il fait parti de la saga «Aventuriers de la Science», et qu’étant scientifique de profession et formation, je ne pouvais que me délecter de cette lecture. Evidemment, Musclor ne fait jamais les choses à moitié et me l’a offert en édition brochée chez Albin Michel , au prix non-caché par un trait de marqueur de 22,90€. Pour les éditions Poche , il faut compter environ 8 euros.
Le principal intérêt de ce roman est son histoire plutôt originale. Comme la 4ème de couverture n’offre pas vraiment de synopsis, je me permets d’en livrer un, en quelques phrases :
Un beau jour le comique le plus aimé des Français, Darius dit «le Cyclope» meurt juste après l’un de ses spectacles à l’Olympia. Tout seul, comme ça , dans sa loge. Avant de mourir, les personnes présentes dans le couloir ont simplement entendu un immense éclat de rire. La perte est immense pour le public français…
Lucrèce Nemrod, pigiste au journal Le Guetteur Moderne émet l’hypothèse qu’il ne s’agit pas d’une mort naturelle, mais d’un assassinat. Désireuse d’écrire un article à la hauteur de ses ambitions de journaliste, tout en recueillant un maximum d’indices pouvant la mener à un éventuel scoop, elle commence à enquêter sur les conditions de cette mort soupçonneuse à ses yeux.
Rapidement, Lucrèce fera des découvertes surprenantes et devra s’enticher d’ Isidore Katzenberg, un journaliste à la retraite qu’elle connaît déjà. Ils apprendront ainsi l’existence d’une boîte mystérieuse qui renferme l’Arme Absolue, une arme ancestrale utilisée maintes fois dans le passé, et dont personne ne semble mesurer la dangerosité.
L’histoire pour sûr, est carrément originale car elle propose de s’attaquer à une chose qui peut nous sembler assez commune : le rire. Ce qui peut faire sa force, mais qui malheureusement se transforme aussi en défaut.
Bernard Werber nous plonge dans l’histoire aux côtés de Lucrèce qui non contente d’avoir un prénom de chiotte, sera accompagnée une bonne partie du temps par son accolyte plus âgé, au prénom tout aussi pourri : Isidore. On apprend rapidement que ces deux-là se connaissent déjà et qu’ils ont même déjà fait une partie de galipettes ensemble lors d’un précédent opus ( que je n’ai pas lu ). Le seul problème avec ces deux personnages, c’est que je n’ai pas réussi à m’y attacher du tout. Peut-être les lecteurs ayant déjà lu leurs aventures précédentes réussissent davantage à s’en préoccuper, mais pas moi. La sauce n’a pas pris. J’ai eu du mal à plaindre le passé de Lucrèce, encore plus de mal à comprendre les pensées et les agissement du très taciturne voire insensible Isidore. Je me suis même demandé comment deux êtres si différents pouvaient mener une enquête ensemble !
Mine de rien , ça compte beaucoup dans l’appréciation d’un roman de pouvoir s’identifier et/ou s’attacher aux personnages principaux. Ben là non.
Ensuite, j’ai trouvé que l’originalité du sujet du roman ( l’humour si vous n’avez toujours pas pigé ) le dessert beaucoup. Certes, Bernard Werber comme à son habitude, parvient à casser le fil conducteur de l’aventure de Lucrèce en insérant des passages anecdotiques. Il s’agit tantôt de blagues ( dont la moitié que je connaissais déjà ) tantôt de l’histoire de l’Arme mystérieuse au fil des Temps.
Malheureusement la crédibilité en prend un sérieux coup. Le sujet était «léger» et par moments, on sent que Werber veut vraiment rendre l’humour sérieux alors que quelques pages plus loin, on se détache de cela. C’est vraiment très dur à expliquer mais remonter les racines du Rire via quelques chemins tortueux, j’ai trouvé ça vraiment peu crédible. En plus de mon indifférence totale face aux deux principaux protagonistes, vous avez compris que ce roman n’a pas été un coup de coeur.
Et justement j’ai réussi à trouver pourquoi, réellement , je n’avais pas accroché. Tellement peu absorbée en fait par cette histoire rocambolesque que j’ai lâché ma lecture en plein milieu du livre, il y a quelques mois. Ca ne m’arrive quasiment jamais. Et c’est presque avec dépit que j’avais repris ma lecture depuis le début il y a quinze jours ( je n’avais pas pris le temps de me réapprovisionner en nouveaux bouquins ).
En fait ce roman manque cruellement de rythme. Pourtant l’histoire est bien ficelée. Mais certains passages désespérément longs n’étaient pas forcément utiles. Je pense en particulier à des moments où les deux journalistes sont ensemble et que Lucrèce se triture la cervelle pour savoir pourquoi Isidore ne veut pas d’elle ( j’avais envie de gueuler «mais lâche l’affaire ! T’as un prénom de chiotte picétout !» ). Et ce manque de rythme n’a pas été sauvé par les blagues que Werber a disséminé tout du long. Du coup je n’ai pas trouvé ce roman passionnant, et mon manque d’attachement aux personnages a rendu ma lecture longue, limite pénible.
Pour résumer, j’ai fait face à ma première déception Werberienne ( et j’espère la dernière ).
Cette histoire basée sur l’idée que le Rire est une arme et qu’il est à l’origine de grands évènements historiques est plutôt originale . Malheureusement, j’ai souffert d’un manque d’empathie trèèèès profond vis-à-vis des deux personnages principaux . Leurs déboires ne me faisaient vraiment ni chaud ni froid tant ils m’ont paru antipathiques ( pour Isidore ) ou un peu crétins ( pour Lucrèce ).
L’ humour disséminé çà et là dans le roman m’a certes divertie ( pour les blagues que je ne connaissais pas ) mais il n’a pas compensé le peu de crédibilité de l’histoire ni son manque cruel de rythme . Pis si je veux lire des blagues , j’ai un super bouquin qui trône fièrement dans mes toilettes .C’est dommage car le sujet était vraiment original et abordé de manière peu conventionnelle.
Bernard Werber a pris un gros risque en s’attaquant à un sujet peu traité dans la littérature : le rire . Il a voulu mêler le roman d’aventures, les sciences, l’Histoire et l’humour . Malheureusement la sauce n’a pas pris du tout et c’est sans aucun regret que je pense revendre mon édition brochée d’occasion ( pour quelqu’un qui adooooore garder ses romans, croyez-moi, c’est un beau désaveu là ! ) plutôt balèze puisqu’elle ne compte pas moins de 608 pages !
Werber , une fois de plus , propose un roman accessible au grand public et surtout il fallait oser aborder un thème pareil . Même s’il ne le fait pas avec brio , il le fait avec la sobriété qu’on lui connaît , dans une perspective cette fois-ci de «vulgarisation de l’Histoire» qui n’est pas déplaisante du tout .
Satisfaction : 6 / 10
0 Commentaires
lalutotale
22 mai 2013 20 h 15 minmoi je ne l’ai pas trouvé passionnant du tout…
tequiladrenaline
22 mai 2013 14 h 51 minBen en fait j’ai trouvé qu’il y avait un petit coup de mou dans le récit pendant qu’ils font leurs recherches, mais dés que l’épidémie se déclare, ça devient passionnant et j’ai plus pu le lâcher !
lalutotale
22 mai 2013 12 h 55 minoui je l’ai lu et j’ai été déçue aussi…. :'(
tequiladrenaline
22 mai 2013 11 h 33 minTroisième Humanité, celui qui est sorti en octobre 2012
lalutotale
22 mai 2013 11 h 29 minc’est lequel le tout dernier ?
tequiladrenaline
22 mai 2013 10 h 39 minPareil que toi je n’avais pas vraiment accroché à celui ci et j’avais été déçue vu l’amour que je porte à l’auteur ! Est ce que tu as lu le tout dernier ?
Arnaud
16 mai 2013 10 h 14 minc’est le seul livre qui m’aie ennuyé il m’avais déçu.
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