( Musée de la Terreur – BUDAPEST ) La tête à l’Hongrois, la tête à l’envers

terreur-11Piqûre de rappel : en l’an de grâce 2009, pour la modique somme de 300 deniers chacune, MeilleureAmie et moi avions dégôté un périple en car Eurolines de 10 jours pour partir à la découverte de Prague puis de Budapest. Dans ces deux capitales, nous avons décidé de nous bourrer la panse de mets copieux (et donc d’envoyer bouler mon régime), de nous pinter allègrement de bibines bien fraîches ,et surtout de visiter des lieux historiques et des musées pour mieux comprendre le passé des deux pays. On n’a pas l’air comme ça, et pourtant nous sommes bien des pouffettes qui aiment se cultiver. Des fois.

L’une des visites qui m’aura le plus marquée dans la capitale Hongroise ( Budapest…nan je ne vous prend pas pour des truites…mais bon on sait jamais ) est sans aucun doute celle du Musée de la Terreur , Terror Háza dans le dialecte local ^^ .
Rien que le nom pourrait filer la frousse à n’importe quel aficionado de films d’horreur.
Vous pourriez croire qu’il s’agit pas d’une maison hantée, ou bien d’un musée-hommage aux séries B. Ou encore d’une exposition photographique sur le déclin de Brigitte Bardot.
Mais non.

Dans ce musée , rien n’est fiction , tout n’est que pure réalité …

A l'entrée du Musée
A l’entrée du Musée

La Hongrie fut le théâtre de bien des abominations dictatoriales au siècle dernier. Ce musée relate les horreurs du nazisme et du communisme avec force détails, deux des plus grands fléaux humains portés par les Hommes eux-mêmes.

Ce musée par divers moyens multimédias, sensibilise les générations actuelles et futures aux horreurs que les Hommes sont capables de s’infliger entre eux.

Cette immersion dans un lieu hors-du-commun en plein coeur de Budapest m’aura vraiment marquée à tout jamais…

Et ils sont rares les endroits comme ceux-ci à m’avoir frappée de plein fouet.

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Dès l’entrée , le ton est donné.
Dans une salle au plafond immense se dresse un char d’assaut, et les murs qui l’entourent sont couverts de portraits en noir et blanc des victimes de l’horreur. Cette mosaïque est absolument stupéfiante, et les visiteurs ne peuvent que s’imposer le silence dans cette ambiance qui respire le recueillement mais aussi l’effroi.

La visite est indiqué via des panneaux fléchés, dans plusieurs langues ( mais pas le français grmblblblbl !! ). Il fut assez compliqué pour nous de suivre certaines animations dans la langue de Shakespeare mais avec un peu de bonne volonté, on comprend tout.
D’ailleurs ce musée a mis le paquet pour que son contenu soit accessible à tous : des dizaines et des dizaines de projections vidéo sur de petits écrans télévisés ; de grands panneaux explicatifs agrémentés de photos ; des salles entières recouvertes de coupures de presse, de photographies et d’ objets en tout genre.

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Il y a même plusieurs salles de reconstitution de scènes : celle des interrogatoires fait froid dans le dos, celle entourée de murs de savon fabriqués à partir d’….humains ( évidemment dans le musée, ils ne sont pas fabriqués ainsi hein ) mais aussi et surtout la descente en sous-sol qui s’effectue en ascenseur ,est le clou de la visite…Mais j’en reparle plus tard.

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Mur de savons…pas vraiment Lush…

Tout est présenté de manière chronologique. Des ambitions nazies et communistes à l’invasion des territoires, en passant par les ignominies que l’on connaît…et celles que l’on ignorait.

L’ambiance calfeutrée, très peu éclairée, confère à l’endroit un aspect tout aussi saisissant.
Les visiteurs sont guidés par les extraits audio de victimes rescapées ou de témoins de l’horreur. Les cartes interactives expliquent vers quels camps étaient acheminés les opposants aux régimes. Les vidéos montrent et démontrent, littéralement. Les objets confirment.

Nos sangs se glacent.

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L’immense tapis sur lequel on déambule
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Et enfin cette visite s’achève par la visite mémorable du sous-sol : dans cet endroit étaient menés les interrogatoires et se trouvaient les cachots insalubres où croupissaient les opposants au régime.
La paranoïa des dictateurs les poussaient à interroger et torturer ceux qu’ils pensaient être des agents doubles dans cet endroit qui respire le Mal.

Une cellule...
Une cellule…

Dans l’une des petites salles que l’on pénètre après les cellules misérables se dresse la potence utilisée pour pendre les détenus, dans le silence et dans l’ombre la plus totale.

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Les poils se hérissent, la bouche est sèche, vous êtes au coeur de l’Horreur…
La visite, éprouvante, se termine par une salle très sombre seulement éclairée de bougies au-dessus desquelles flottent les noms des hommes et femmes ayant péri dans ce sous-sol . Le spectacle est saisissant et les larmes me sont montées aux yeux.

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Ce musée accessible pour quelques euros seulement , est à déconseiller pour les enfants et les âmes sensibles. Il aurait pu être un formidable outil pédagogique mais malheureusement les horreurs sont trop « brutes » pour être montrées à n’importe qui . Je ne pourrais pas y emmener mes enfants sans m’assurer qu’ils aient un certain âge et qu’ils soient sensibles à ces formes d’horreur ( mais pas trop sensibles non plus ).

Un musée qui FRAPPE , qui marquera indéniablement votre esprit à tout jamaisMais je trouve dommage qu’il faille aller si loin pour faire prendre conscience de toutes les horreurs de la guerre …. Cette visite n’est donc pas indispensable , mais absolument nécessaire pour ne pas oublier . Jamais.

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Satisfaction : 8 / 10

PS : N’ hésitez pas à vous rendre sur le site Internet, visible en anglais ou hongrois à cette adresse  pour oganiser votre visite au mieux. Vous y trouverez les horaires d’ouverture bien sûr, mais aussi les tarifs et les moyens de transport accessibles depuis le Musée.

3 Commentaires

  • LadyMilonguera@Talons hauts & sac a dos
    14 avril 2013 16 h 48 min

    La mozaïque à l’entrée doit être totalement intimidante…

  • lalutotale
    14 avril 2013 10 h 54 min

    celui qui ne ressent rien en visitant ce sous-sol n’est clairement pas humain !

  • Marine
    14 avril 2013 10 h 44 min

    Très intéressant ce musée mais surtout bouleversant.
    J’ai eu un peu de mal quand je suis descendu dans les cellules. S’imaginer à la place des détenus c’est horrible

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