( Taishoken ) Faut encore que je la RÂMEN !

Saviez-vous que la Saint Valentin a été importée au Japon en 1958 par la France et que ce sont les femmes et uniquement elles, qui doivent offrir des cadeaux aux hommes?
Et qu’un mois pile poil après, on fête le Jour Blanc pendant lequel les hommes peuvent éventuellement ces gros radins rendre la pareille à leurs donzelles?
Si je vous cause de Saint-Valentin, c’est parce que nous y sommes allés en ce jour particulier, Musclor et moi. En effet, nous sommes très friands de cuisine japonaise.
C’est peu de le dire. A vrai dire, on aurait les moyens de se nourrir exclusivement de sushi, maki, râmen et okonomiyaki, on s’en ferait péter la panse sans hésiter, tous les jours de l’année ^-^
Dans ce contexte, je vous ai déjà présenté notre gargotte gastronomique pour les jours où on a des sous à claquer ( pas souvent ) : le KILALA SUSHI.

Comme Rouf crevait d’envie de connaître de bonnes adresses de râmen et que Carole ne savait même pas ce que c’était, j’ai décidé de vous présenter le TAISHOKEN qui tape dans le domaine de la «restauration rapide». Je te vois déjà hausser le sourcil et plier la bouche de dégoût, petit lecteur affamé. Mais n’ai crainte : il ne s’agit pas de junk-food bourrée de cholestérol et de sucre lyophilisé, loin de là. Dans ce restaurant, on propose majoritairement des râmen ( à prononcer «lamen» pour ne pas passer pour une tarte  comme il fut le cas pour moi ) et si tu ne sais pas de quoi je parle, t’inquiète, je t’explique tout dans quelques lignes.

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Ce restaurant est situé au coeur de la Capitale, dans le 2ème arrondissement dans la rue que tous les aficionados de cuisine japonaise connaissent sur le bout des doigts : la rue Sainte-Anne, temple des spécialités tenues par de vrais japonais. J’insiste sur l’authenticité de la plupart des restaurants qui s’y trouvent : Musclor sait reconnaître à l’oreille la langue parlée et au Taishoken, il ne fait nulle doute que la bouffe japonaise est servie et cuisinée par des japonais.

Cette fameuse rue est située non loin de la rue de Rivoli, tout près d’Opéra et vous y accéderez facilement par les transports en commun. Pour repérer le Taishoken, c’est fastoche : il est au 40 rue Sainte Anne , c’est pile dans l’angle avec la rue des Petits Champs.
Il y a souvent une file d’attente dehors , la devanture est bien éclairée et il n’y a que des baies vitrées en façade laissant voir les cuisines et les clients attablés au bar.
Autrement dit, impossible de le rater !

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Autant l’avouer direct : l’endroit est minuscule .

La première fois que Loulou m’y a emmenée, j’ai cru que j’allais m’évanouir tant c’est petit et confiné. Comme c’est blindé de monde en permanence, il vaut mieux n’être ni agoraphobe ni obèse ( vous ne passeriez pas entre les tables ).

On peut évidemment s’attabler au «bar», face aux cuisiniers qui s’affairent, ou bien dos à eux face à la baie vitrée ( et là tous les badauds de la rue voient ta tronche en train de bouffer ). Heureusement il y a également une petite salle de 12 mètres carrés à tout casser derrière. On y accède par un couloir assez étroit. Au passage il faudra éviter de se prendre un gnon par le serveur en train d’encaisser des clients repus : la caisse est pile sur le chemin.

Autant dire que quand on se rend au Taishoken , on fait une croix sur l’intimité : les tables sont tellement rapprochées qu’on pourrait voir les poils de torse de son voisin, ou la couleur de l’eyeliner de sa voisine. On évite donc sagement d’évoquer des trucs salaces par peur du regard inquisiteur de ceux qui partagent presque notre table. Par contre on peut se toucher mutuellement l’entrejambes sans être vu(e) tant on est proches physiquement. Je dis ça pour l’exemple hein. Evidemment.
Je vous parle même pas des toilettes, qui sieraient parfaitement au gabarit de mon cousin de 8 ans. Malheureusement j’en ai vingt de plus et j’ai beaucoup de mal à me faufiler. De plus, même si les sanitaires semblent nettoyés, c’est vieillot et n’inspire pas vraiment confiance. Du coup je m’en tiens à ma sacrosainte règle de ne pas poser mon popotin sur des wawas que je ne connais pas ^^

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Niveau décoration , c’est zéro . Pour sûr on n’y va pas pour admirer de véritables petites oeuvres d’art nippones, ou dans une moindre mesure pour découvrir des ustensiles de cuisine locaux.
Non.
Au Taishoken, les murs sont blancs.Les tables et chaises en bois semblent être solides certes, mais sans âme aucune.Il n’y a pas de cadres aux murs, rien.
Bon. De toute façon, on ne vient pas visiter un musée mais manger jap’. La première fois, je me suis auto-rassurée en me disant que l’énergie qu’ils avaient refusé de mettre dans la décoration, ils devaient la mettre toute entière dans la bouffe, donc ça devait être forcément bon. J’avais pas tort. D’ailleurs le seul truc qu’on peut admirer en mangeant, c’est soit son partenaire quand on est dans la salle du fond, soit les cuistots qui font la popotte quand on est assis au bar. Le spectacle est moins captivant qu’un sushiya ( maître sushi ) en plein boulot mais on peut quand même s’enthousiasmer devant les énoooormes marmites ( j’aurais presque envie de dire «chaudrons», ne manque que la grosse anse ! ) pleine de légumes qui mijotent doucement….

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L’accueil et l’ambiance se résument en un mot : CHALEUREUSE dans les deux sens du terme !!!

  • L’endroit est tout petit rikiki et les cuisines sont à vue. L’équation est simple pour qui souffre déjà de bouffées de chaleur : on crève de chaud ! C’est certes très agréable quand il caille sévère dehors mais en été, l’endroit se transforme en étuve. Vu qu’en plus, on y mange exclusivement des plats chauds, l’exiguïté devient vraiment gênante.
  • Malgré tout, l’ambiance est très chaleureuse grâce à l’équipe de cuistots et serveurs. Les femmes sont d’ailleurs en nombre ^-^ Nous avons toujours été accueillis par un tonitruant «bonjour» et de larges sourires. Pareil au moment de quitter le restaurant. Mine de rien, ça joue énormément de ne pas voir de gens qui tirent la tronche ou te prennent de haut. Soulignons qu’il n’y a JAMAIS eu d’erreurs dans nos commandes ( sur une bonne vingtaine réalisées ), commandes qu’on peut d’ailleurs demander à emporter.

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C’est là que je dois fournir quelques explications pour qui ne connaît pas trop la cuisine japonaise.

Le TAISHOKEN est un restaurant qui propose principalement des râmen . Le «lamen» ( phonétique exacte ) est un gros bol rempli d’un bouillon ( de viande poisson ou légumes )  et de pâtes , assaisonné à la soupe miso ou à la sauce soja . On peut y ajouter plein de trucs, du naruto à l’oeuf mollet frit en passant par du porc, du chou, des carottes ou des champignons noirs…
Mon péché mignon au Taishoken, c’est incontestablement le Râmen aux Légumes avec un supplément Oeuf : tout est bien cuit, le bouillon est excellent, les pâtes cuites à la perfection. Le tout n’est pas gras du tout et bien assaisonné. Un vrai délice.
Musclor quant à lui est plus penché sur le Râmen au porc, bien qu’il vire toujours les rondelles de narutomaki ( pâté de poisson présenté en tranche spiralée ).
Comme ce n’est pas hyper visible sur ma photo de la carte et que finalement elle est assez concise, je me permets de vous présenter la carte des râmen proposés :
choix sauce soja ou miso )

  • Râmen simple – 7€
  • aux poireaux – 7,50€
  • au maïs et au beurre – 7,50€
  • au porc rôti – 10€

sauce soja )

  • aux légumes – 9€
  • aux légumes avec fruits de mer – je sais pas , Musclor a le doigt dessus LOL –

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Le truc génial, c’est que ça ne coûte pas un rein.
Comme le râmen est un plat plutôt copieux servi en quantité dans un gros gros bol , on peut vraiment se nourrir pour pas cher !
Mes photos en attestent, croyez-moi, on est blindés ^^
Mais on en redemande : d’ailleurs on ne se contente jamais d’un râmen et nous profitons plutôt d’un menu. Pour 12,50€ nous commandons le râmen de notre choix avec 4 raviolis japonais au poulet en entrée. Ils sont d’ailleurs excellents : je ne saurais vous dire si ils sont «industriels» ou pas, mais il en jettent pas mal, je trouve.

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Et bien sûr, comme Musclor est un ogre, il en profite parfois pour commander un plat en plus. Le TAISHOKEN propose également d’autres spécialités que les râmen, mais qui sont tout aussi goûtues :

  • Le curry au boeuf : le seul que nous n’avons pas encore testé ! 7,50€
  • Le tofu sauté au porc pimenté avec du riz : le péché mignon de Loulou 🙂 J’aime beaucoup aussi, c’est un plat assez relevé mais le goût est inimitable. Par contre, c’est de loin le plat que je trouve le plus gras. 9€
  • Le boeuf mijoté sur un bol de riz : testé et approuvé ! Moins gras que le plat précédent mais tout aussi goûtu et rassasiant. 9€

Ces 3 spécialités sont elles aussi associables aux raviolis de poulet en entrée pour faire un menu à 12,50€.
Là où le TAISHOKEN se rattrape, c’est sur le tarif des boissons. J’aime de temps en temps me taper une petite binouze japonaise pour faire couler mon repas, et j’avoue que 5€ pour 33 cl de Kirin, ça me fait un peu mal aux fesses. Du coup je préfère rester sobre et me taper un dessert plus tard dans la soirée. Le TAISHOKEN n’en propose pas, mais comme je ne suis pas fan des desserts japonais, c’est pas plus mal ^^

Le curry de porc
Le curry de porc

Je suis absolument fan des râmen du TAISHOKEN . Mais pour comparer ce qui est comparable, nous avons entrepris Loulou et moi de tester un autre restaurant japonais de la rue Sainte-Anne, un soir où nous étions arrivés bien trop tard pour le service du TAISHOKEN. De mémoire, il me semble qu’ils ne servent plus à partir de 22h30.
Nous avons donc atterri quelques mètres plus loin dans un restaurant dont j’ai oublié le nom et n’abandonnant pas l’idée de déguster un râmen, j’en ai commandé un aux légumes et fruits de mer. Il était absolument ignoble, il avait un goût de pourri mêlé à une odeur d’iode. Je ne l’ai même pas terminé, tant son aspect et les odeurs qui s’en dégageaient me révulsaient. A l’unanimité nous avons voté pour la supériorité du Taishoken.
J’ai alors regretté mon râmen de TAISHOKEN, si parfumé, si bien cuit et si coloré ! Je vous laisse vous faire une opinion de l’aspect des râmen servis grâce à mes photos : ça fait pas envie franchement ? Punaise moi il suffit que je vois ces clichés pour en avoir l’eau à la bouche, même à 8 heures du matin ^-^

Le râmen au porc
Le râmen au porc

J’ai parcouru le Net à la recherche d’autres avis sur ce restaurant et ma foi j’ai été assez surprise puisque certains trouvent la nourriture insipide et grasse…alors que d’autres sont en totale extase devant les saveurs des râmen du Taishoken ! Je fais parti de cette seconde catégorie puisque malgré la taille assez colossale des mets servis , je les trouve légers et digestes . Bon ce n’est pas de la «fine gastronomie», après tout il ne s’agit que de bouillon avec des légumes ou de la bidoche. Mais croyez-moi sur parole quand je vous dis qu’un râmen de cette qualité n’est pas si simple à reproduire chez soi, ni même à trouver dans tous les restaurants de la rue Sainte-Anne…

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Ce restaurant de la rue Sainte-Anne , même s’il est souvent bondé , que l’endroit est tout petit rikiki ( y compris les wawas de lilliputiens ), exempt de déco et qu’il y fait une chaleur à crever , Loulou et moi on l’aime !
Parce que les râmen sont copieux, parfaitement cuits et assaisonnés , que l’accueil est hyper chaleureux , que l’attente n’est malgré tout pas très longue pour obtenir une table et surtout parce que les prix sont vraiment aussi petits que la salle (lol) le TAISHOKEN fait parti de nos adresses préférées pour manger japonais à Paris .

On en ressort le ventre plein , la bouche en émoi , le portefeuille toujours fringuant , prêt à aller se siffler une bonne glace pas loin pour digérer ! Le rapport qualité-prix du TAISHOKEN est vraiment exceptionnel ce qui permettra à l’ Homme de vous y emmener tout au long de l’année , comme ça ,sans occasion particulière , juste pour le plaisir . Chez nous , c’est la Saint-Valentin des dizaines de fois par an , nul besoin de prétexte pour emmener l’élu(e) de son coeur manger dans un bon restaurant . En plus , c’est pas cher donc pas d’excuses pour les rapiats ^-^

Enfin si vous n’avez jamais mangé un râmen de votre vie , je ne peux que vous encourager à découvrir ce plat typique ( qui malgré la croyance populaire , n’est PAS japonais mais a été importé de Chine par le Japon ! ).

Satisfaction : 9,5 / 10

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