Dès le début de notre relation, j’ai su que Musclor allait me plaire. Différents critères laissent à penser que la personne mérite qu’on s’y attache ou non, et je l’ignorais jusqu’à présent mais les goûts culinaires en font parti. Si si.
Ainsi donc et dès le commencement, Musclor m’avoua être un fervent amateur de cuisine japonaise.
Il commence à me plaire.
Il m’emmena déguster un fabuleux Râmen ( un mélange de nouilles et dans mon cas de plusieurs légumes marinés dans un gros gros bol ) dans la capitale.
Il me plut encore plus.
Il m’avoua rapidement être surnommé par ses collègues «Sushi-man», préférant de loin se taper des douceurs au poisson plutôt que d’abjects hamburgers gras pendant sa pause-déjeuner.
Alors là j’ai su qu’une grande histoire d’Amour commençait ! ^^
Il tint à me faire découvrir un restaurant typiquement japonais dans le quartier de l’Opéra à Paris.
Les véritables restaus japonais, les vrais de vrais, se comptent sur les doigts de deux mains devant la profusion d’enseignes se targuant de proposer de véritables sushis souvent de bien piètre qualité.
Musclor m’a ainsi refilé des goûts de luxe en ce qui concerne les sushi, sashimi et yakitori et ce n’est pas pour nous déplaire, à moi et mon estomac ayant subi quelques indigestions suite à des repas dans de soi-disant restaurants japonais. Je vous passe les détails mais sachez juste que sur le coup, on ne se rend pas forcément compte que l’on ingère du poisson pas frais et que le résultat est absolument dégueu. Dans ces conditions, je peux comprendre l’appréhension qu’ont certains de baffrer du poisson cru. Pour parer à cet éventuel écoeurement, je vous prépare quelques avis pour que vous puissiez vous délecter de cette cuisine peut-être inconnue pour vous dans les meilleurs restaurants possibles.
La toute première adresse dont j’ai envie de vous parler est le KILALA SUSHI.
Si vous ne possédez pas l’adresse du Kilala, JAMAIS vous ne le retrouverez de visu pour la simple raison que le restaurant est tout petit rikiki, mais vraiment absolument ridicule, coincé entre deux portes dont l’une appartient à un autre restaurant japonais le jouxtant immédiatement.
Armez-vous de votre GPS pour vous y rendre et surtout prenez patience pour vous garer, j’ai dû faire quelques prières à Sainte-Parking pour pouvoir ranger Titine correctement sur les trottoirs environnants :
Sushi Kilala
7 rue des Moulins
75001 PARIS
Du coup le mieux est encore de se garer dans un autre quartier puis de rejoindre le restaurant en empruntant une ligne de métro jusqu’à la station Pyramides. D’ailleurs ne prenez pas la peine de vous déplacer le lundi, vous y trouveriez porte close.
HORAIRES : du mardi au dimanche de 12h à 14h30 et de 19h à 23h (soumis à fluctuations , vous allez comprendre en lisant la suite du billet )
L’expérience m’a souvent montré que ce sont dans les endroits les plus petits que l’on a les meilleures surprises donc quand Musclor m’y a emmenée la première fois, je ne me suis pas formalisée de la taille ridicule du restaurant.
Seulement voilà : la première fois que nous nous y sommes rendus, il devait être aux alentours de 22h30 donc a priori, le Kilala était encore ouvert…D’autant que nous voyions très bien le cuistot ronfler sur une chaise devant la vitrine du magasin ^^ Loulou m’expliqua alors que le bonhomme en question était le maître des lieux qu’il dirigeait avec sa femme, donc il avait bien le droit de pioncer si ça lui chantait.
Par conséquent sachez que les horaires ne sont pas toujours respectés, c’est plutôt à la bonne franquette de ce côté-là. Donc ne vous formalisez pas et revenez plus tard !
Voici QUELQUES DEFINITIONS qui j’espère, vous ouvriront l’appétit et vous serviront à biter la suite de mon billet
Personnellement je bave rien qu’en écrivant ce paragraphe :
- Le SUSHI : Contrairement à la pensée populaire, le sushi est une préparation de riz, non de poisson ! La forme la plus connue que l’on trouve dans nos assiettes est le nigirizushi où une boule de riz pétrie en forme oblongue vient accueillir un neta ( tranche de poisson cru ou cuit, d’omelette, d’oursin etc.. ) Ce qui fait la qualité du sushi, c’est bien le riz aggloméré sous la tranche de poisson cru : il faut qu’il soit collant mais pas trop, bien cuit mais pas trop et le must c’est que le riz utilisé soit vinaigré.
- Le MAKI : de son vrai nom makizushi, est un rouleau dans lequel on étale de riz sur du poisson et des légumes, puis on enroule le tout dans une feuille d’algue. On coupe le rouleau en plusieurs morceaux pour pouvoir l’attraper facilement et le gober sans se décrocher la mâchoire ^^ Les california maki sont une variété spéciale où avocat et poisson se côtoient dans la même bouchée.
- Le SASHIMI : qu’on peut également retrouver sous l’orthographe «shashimi» est une tranche de poisson cru seul que l’on confond souvent à tord avec les sushis qui ont une boule de riz sous le poisson.
- Le YAKITORI : même si littéralement, cela signifie «oiseau grillé», vous n’allez pas manger du moineau ou de l’autruche mais seulement des petites brochettes cuites sur un gril. Traditionnellement, il s’agit de poulet et de légumes mais l’usage moderne et répandu des yakitoris fait que l’on retrouve également du boeuf ( le boeuf au fromage, bien que très gras est en général une pure tuerie du genre ), du porc ou du poisson piqués directement sur les kushi ( =brochettes). On accompagne généralement les yakitori d’un bol de riz vinaigré mais personnellement, je n’y touche jamais car mon bidon est déjà blindé.
L’intérieur du restaurant est à l’image de l’extérieur : rikiki.
Cependant, dès que vous franchissez le seuil du Kilala, vous savez que vous ne risquez pas l’indigestion car sur votre gauche se situe le poste de travail du cuistot. Caché derrière son bar ( pas sa faute , il est petit ) et sa vitrine en verre présentant tous les poissons , c’est lui qui se charge de préparer devant les clients tous les mets commandés. Personnellement je suis toujours rassurée quand je peux lorgner sur la bouffe avant de l’ingérer surtout quand il s’agit de poisson.
La patronne des lieux se charge alors de vous accueillir, tout sourire et vous propose de vous installer au bar si des tabourets hauts sont encore disponibles, ou à l’étage pour profiter de son repas à table sur une chaise. J’ai testé les deux options car je craignais un manque d’intimité en étant directement assis face au cuistot, mais celui-ci en très bon professionnel, ne dresse pas l’oreille pour entendre toutes les choses fallacieuses que vous risquez de déblatérer à table. Il est concentré sur ce qu’il fait, et je suis toujours béate d’admiration ( et affamée comme pas possible ) quand je le vois préparer les makis d’une main de maître.
L’intimité est plutôt toute relative à l’étage où les tables étant calées dans un espace une fois de plus rikiki, il n’est pas rare d’écouter toute la conversation des personnes jouxtant votre tablée.
Musclor a l’oreille musicale ( ^^ ) et sait différencier la langue japonaise des autres dialectes asiatiques. C’est grâce à lui que nous savons si nous atterrissons dans de vrais restaus japonais ou comme nous aimons à les appeler, dans des «japonois» autrement dit des chinois qui se vantent de tenir un vrai restau de sushis.
Au Kilala, pas de doute : le couple de tenanciers parle bien le nihongo ( =langue japonaise ) ce qui nous promet des mets traditionnels, de vrais bons sushis des familles !
Pas de décoration particulière à signaler à l’intérieur du Kilala : les patrons ont misé sur l’ultra-minimalisme avec des murs blancs, du parquet flottant, des chaises noires et des tables en bois. Mais qui dit « minimaliste » ne veut pas dire «moche» et je préfère un petit restaurant qui se retient sur la déco pour se concentrer sur la qualité de la graille plutôt qu’une pièce chargée de détails inutiles qui donnent la sensation d’étouffer.
Au Kilala, c’est donc simple, ce qui confère une certaine classe à l’ensemble et toujours propre. Franchement je pourrais manger par terre. Les WC sont aussi rikikis mais une fois de plus, je pourrais déguster mon bol de riz à l’intérieur que je n’hurlerai même pas au scandale.
Après ces mises en bouche, je suis sûre que vous salivez de savoir si oui ou non, la nourriture vaut le détour.
Et bien oui. Mais un grand grand oui !
Musclor pourrait se bourrer la panse de sushi. Moi je suis plus tournée vers les maki et les sashimi, de quoi vous donner un bon aperçu de ce qu’on sert au Kilala, vu qu’évidemment nous pratiquons à merveille l’Art du vol ( quand il n’y a pas consentement ) de bouffe dans l’assiette de l’autre.
- Au Kilala, le poisson est FRAIS. Comme je vous l’ai déjà expliqué, la fraîcheur et donc la comestibilité ne semblent pas être des critères primordiaux dans bien d’autres enseignes «japonaises».
- Au Kilala, le poisson est GOûTU puisque excellemment bien préparé, le maître des lieux semblent choisir les morceaux qu’il sert avec grand soin. Il est donc facile de pratiquer le jeu des devinettes pour différencier le maquereau de la dorade par exemple, deux poissons blancs dont les aspects une fois coupés en lamelles se ressemblent fortement.
- Au Kilala, le poisson FOND SOUS LA LANGUE . J’ai toujours gardé un souvenir euh…vomitif ? de mon passage dans un restaurant japonais où j’avais eu l’audace de commander des sashimis de thon et qu’une fois les avoir goûlument placés entre mon palais et ma langue, j’avais senti des fils. Comme si je bouffais un rosbif plein de nerfs. L’histoire ne vous dira pas si j’ai gerbé ou non mais sachez juste que c’était dégueu à l’entrée mais encore plus crade à la sortie.. Au Kilala, vous savez directement que vous n’ingérez pas un tord-boyaux puisqu’en plus de déguster du poisson frais et goûtu, vous prenez un grand plaisir à faire tournoyer sous la langue des morceaux doux mais racés pour profiter jusqu’au bout des saveurs qui mettent les papilles en émoi.
- Au Kilala, l’offre de poissons est TRES VARIEE. J’en veux pour preuve la carte visible sur le site Internet du restaurant ( je vous refile l’adresse plus loin) qui bien loin des traditionnels saumon, thon et dorade que l’on retrouve dans tous les restaurants japonOis, propose aussi du chinchard, du bar, de la seiche ( beurk à l’unanimité ), du thon gras, du thon rouge…Un panel assez large qui permet de faire d’étonnantes découvertes culinaires !
Au Kilala, on vous servira traditionnellement une salade de crudités accompagnée d’une soupe miso en guise d’amuse-bouche. Etrangement la salade ne contient pas de chou comme il est d’usage mais uniquement de la salade, des tomates et des concombres. La soupe miso n’a quant à elle rien d’extraordinaire mais est assez goûtue, et l’apparition ou non de tofu à l’intérieur sera à l’appréciation de l’humeur du cuistot.Par une fois, j’avais commandé en apéro une binouze japonaise que l’on m’a servie avec des haricots qui ressemblent à s’y méprendre à des flageolets une fois écossés mais dont la saveur se rapproche plus du pois. C’était original et fort heureusement pas de déflagrations tonitruantes ultérieures à déplorer ( mouhahahaha ).
Par trois fois que nous nous sommes rendus au Kilala, nos papilles ont été ravies. Moi, novice en la matière j’étais absolument enchantée par la qualité du poisson et du riz, mais Loulou beaucoup plus expérimenté, émettait une petite réserve sur le riz car bien que présentant des graines de sésame, celui-ci ne semblait pas être assez vinaigré.
Depuis nous avons découvert une autre adresse où le riz est carrément à la hauteur … Mais je vous en parlerai dans un prochain billet.
5 . Au Kilala, on mange vraiment hyper bien mais VACHE, c’que c’est cheeeeeeeer !
Après notre première visite, j’avais insolemment dit à Musclor que j’étais prête à mettre le prix pour déguster de très bons sushis japonais.
Mais force est de constater que la qualité se paye une petite fortune dans ce restaurant ! Bien qu’il ait très très bonne presse, je suis contrainte de lui retirer un poil d’appréciation à cause des tarifs pratiqués. Car même si on ne regrette absolument pas d’avoir lâcher un vingtième de son salaire dans la bouffe, ça fait mal aux fesses de se dire qu’y manger est un luxe qu’on ne peut s’offrir toutes les semaines.
D’ailleurs j’ai voulu crâner en promettant à Musclor qu’à notre prochaine visite, je lui offrais un bateau , cette structure de bois recouverte de sushi , maki et sashimi pour une dégustation à deux.
Comme d’habitude nous n’avons pas été déçus par le savoir-faire du cuistot mais j’ai failli tomber dans les pommes au moment de l’addition.
A 84 €uros le bateau et connaissant l’appétit d’ogre de Musclor, je me suis même dit que malgré la qualité de ce qui nous avait été servi, c’était abusé de ponctionner mon compte bancaire de la sorte. Surtout que Musclor allait vouloir se taper une glace à la sortie.
Si vous souhaitez zieuter tous les prix, c’est là
Notez aussi que Musclor ne se prive pas de commander son plateau à emporter pendant ses pauses-déjeuners.
Le Kilala Sushi mérite largement sa réputation
Ce restaurant japonais est l’un des MEILLEURS du tout-Paris , proposant du poisson frais coupé avec SAVOIR-FAIRE et GRAND SOIN, une grande VARIETE de poissons crus et surtout l’assurance d’avoir goûté aux meilleurs morceaux de la bête.
Délicieusement FONDANTS et GOUTûS , les sashimi , sushi et maki servis au Kilala raviront les palais les plus délicats !
Pour ceux d’entre vous qui n’auraient pas encore osé franchir le cap du poisson cru, je ne peux que les encourager à découvrir les richesses et la diversité de saveurs qu’offre la cuisine japonaise, la vraie, en se rendant au Kilala.
Malheureusement, les tarifs pratiqués peuvent être dissuasifs et même si la qualité est au rendez-vous, le type de mets servi n’est pas réputé être un luxe au pays du Soleil Levant mais il l’est dans ce restaurant !
Par conséquent nous nous y rendons sporadiquement pour éviter que nos banquiers ne fassent des attaques cardiaques en série ( c’est bien le cadet de mes sushis mais que voulez-vous, on s’y attache à son compte en banque ).
Satisfaction : 8/10
PS : Un excellent article chez mon ami Wiki qui détaille toutes les subtilités de la cuisine japonaise.
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