( PÉROU Jour 2 – Suite ) Pisco, haricots, buggy dans le désert d’Ica et géoglyphes de Nazca.

( PÉROU Jour 2 – Suite ) Pisco, haricots, buggy dans le désert d’Ica et géoglyphes de Nazca.

Pérou voyage tourisme circuit Ica désert buggy Nazca géoglyphes

Il y a quelques jours, je vous quittais en plein milieu de mon second jour de circuit péruvien. C’est pas tant que je sois sadique ( rien qu’un peu ) au point de vous faire poireauter longtemps, mais la première « vraie » journée sur le sol sud-américain fut tellement dense que j’étais obligée de scinder mon billet en deux.

Nous nous étions donc quittés sous une chaleur écrasante, en route vers notre lieu de déjeuner et de :

Dégustation de Pisco :

Nous sortons du car et tout de suite la chaleur nous accable. Je dézippe le bas de pantalon de randonnée qui se transforme alors en short ( merci Décathlon pour cette merveille. ) J’en profite pour maudire intérieurement notre voyagiste, complètement à la ramasse en ce qui concerne les vêtements que nous devions emporter.. Mais pour l’heure, nous découvrons le lieu qui sera celui de notre déjeuner.

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C’est beau, c’est coloré, c’est festif, c’est péruvien ! Brillante idée ces culs de bouteilles cimentées avec les briques rouges…Ca donne des idées non ? Et puis je lorgne sérieusement sur la vingtaine de bouteilles d’alcools colorés alignés sur le bar. Fait soif. J’ai soif. Faut qu’je boive !

Mais avant de nous attabler, nous traversons le restaurant pour visiter une bodega artisanale. La bodega désigne en espagnol un entrepôt qui sert notamment à élaborer et stocker le vin. On l’appelle aussi cave ou chai. Ca tombe bien : fait soif. J’ai soif. Faut qu’je..bref vous avez compris.

Sous une chaleur écrasante, nous parcourons quelques dizaines de mètres et découvrons cette bodega :

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Comme chez les Romains ou les Grecs, le vin est stocké dans d’immenses amphores. Traditionnellement dans cette bodega, les grappes sont écrasées par les pieds nus d’une foule qui vient presser le jus. Pour ma part, je suis trop occupée à prendre des photos de Marmotte et à m’abriter du Soleil que je n’écoute pas toutes les explications. #Mauvaiseélève.

Mais je vois bien que les collègues sont un peu sonnés par la chaleur également. Ils décrochent. Aussi, le guide ne tarde pas à nous ramener vers le restaurant où nous attend la dégustation de Pisco. Enfin !

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Autour d’une table, nous prenons place face aux serveurs et à Marco qui nous expliquent ce que nous allons goûter. Nous commençons naturellement par l’alcool le moins fort ( fadasse ) pour finir par le plus chargé ( MIOUM ! ). Nous apprenons ainsi, entre deux gorgées éthanolées, que le pisco est une eau-de-vie de vin produite au Pérou et au Chili. Les deux pays se sont longtemps disputés l’origine et la production de Pisco, mais il semble que le Pérou ait gagné.  Cet alcool est obtenu par distillation du raisin, comme le brandy et le cognac, mais sans prolongation du vieillissement en fûts de bois. Il titre entre 30° et 45° d’alcool. ( nous aurons plus tard – et à de nombreuses reprises – l’occasion de le goûter dans un cocktail très apprécié appelé le Pisco Sour. Vous connaissez ? )

Mon verre est tout petit mais ne désemplit presque jamais. En 15 minutes, j’ai dû boire 6 ou 7 pisco différents. Les deux derniers seront mes coups de coeur. Mais connaissant ma propension à acheter nawak quand je suis beurrée, je m’abstiens d’acheter immédiatement une ou deux douze bouteilles. C’est que j’ai déjà une valise de 23 kg à me trimballer hein !

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Au Pérou, on trouve d’autres trucs curieux aussi : outre d’énormes piments oranges et du maïs noir, on a aussi pas mal d’avocats ( une tuerie !!! ) qui sont énormes et qu’on achète une bouchée de pain à tous les coins de rue. Mais si je vous montre cette photo, c’est aussi pour les bocaux qui contenaient d’étranges machins que j’ai eu envie de goûter pendant le repas…

Mauvaise idée : il s’agit en fait d’haricots purement décoratifs et ils sont aussi durs que de la pierre. Résultat : j’ai failli me péter un ou deux chicots. #boulet ( et fou rire des collègues évidemment ).

Je profite du repas ( et ceci sera de la plus haute importance concernant la suite des évènements) pour gober mon premier cachet anti « mal aigü des montagnes » qui nous avait été recommandé par le voyagiste, et prescrit par mon médecin.

J’ai tellement picolé que j’accueille avec plus d’entrain que le matin l’annonce de se farcir un peu de car ( climatisé, ALLELUÏA !!! ) jusqu’au désert d’Ica. Il est à ce moment-là 13h40, et malgré l’absence totale d’ingestion d’eau au profit de Pisco et de vin, j’ai pas du tout bobo la tête. Je ne dors pas non plus et profite du concert de klaxons dans les rues d’Ica. A la réflexion, je pense que le klaxon est une pièce d’usure sur les véhicules péruviens.

Marco nous annonce que nous allons faire :

Du « boogie » dans le désert d’Ica

( Et pas avant les prières du soir. )

En fait, on n’a mis longtemps à capter « boogie » jusqu’à ce qu’il nous explique qu’il s’agit de véhicules à grosses roues et sans vitres.

Ouais du buggie en fait. Beuuuuu-gie.

Le car nous jette rapidement sur une petite place puis nous marchons en direction d’une immense dune de sable. Va falloir grimper ce machin-là ?? Mais j’ai SOIF. Tant pis pour moi, j’avais qu’à siffler autre chose que du Pisco au déjeuner. Par chance, une collègue achètera une bouteille d’eau glacée à un vendeur ambulant, petite bouteille qui donnera du courage à une dizaine de français atteints par le soleil cuisant. Arrivés là-haut, une petite oasis ainsi que des « boogies » nous attendent.

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Grand bien m’a pris de ne PAS emmener mon appareil photo dans le désert, au profit de mon smartphone.. En effet, sitôt le boogie démarré, le chauffeur ( d’un certain âge et d’un âge certain ), a appuyé à fond sur la pédale. J’ai l’impression qu’on va larguer la boîte de vitesses sur le sable à chaque fois qu’il change de vitesse dans un CROUIIIIIGGGGN !!! métallique.

Et surtout c’est un vrai tape-cul là-dedans. Je vous dis pas ce que ma cicatrice se mange dans les plis.

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Non je n’ai PAS conduit ( avapalatête ? )

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Evidemment j’ai choisi de monter devant en premier pour profiter du spectacle, et croyez-moi que du boogie en plein désert, ça décoiffe ! D’ailleurs tu peux pas sourire. Tu peux pas parler. Tu peux pas gueuler même quand ton chauffeur attaque une descente à 89° à fond les ballons. Non tu peux pas : dès que t’ouvres le bec, le sable crisse sous la dent et se colle sur ta langue. La phrase qu’on entendra le plus dans notre boogie fut d’ailleurs « AAAAAAAH ! Bordel j’en ai plein la bouche !!! »

Au milieu de ces rires et ces cris, on admire le paysage. Du moins on essaye ( pas facile quand ton chauffeur prend un malin plaisir à faire gueuler tous ses passagers dans des descentes vertigineuses ), du coup on s’arrête en plein milieu du désert d’Ica pour admirer la vue, et le silence.

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On fait un petit peu les cons aussi, on rigole bien. On prend des photos improbables du collègue qui a une urgence pipi et se soulage en plein désert. Marco le guide monte sur le toit d’un boogie. Marmotte prend la pose et profite du soleil.

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Mais notre guide nous avait préparé une petite surprise… Au sommet d’une grande dune, lui et les chauffeurs sortent de grandes planches de nos boogies ( je n’ai toujours pas compris où ils ont pu les caser ). Il nous explique alors que pour ceux qui le souhaitent, on peut faire du sunboard. Pour ceux qui l’ignorent, c’est comme du skateboard ou du snow ( sans Jon )sauf qu’on dévale une dune.

Evidemment j’ai dit non.

Quand on nous a dit que la descente se faisait sur le ventre, j’ai dit non.

Quand j’ai vu le degré d’inclinaison de la dune, j’ai encore plus dit non.

Quand j’ai vu un collègue proche de la retraite se lancer, je me suis dit que j’étais vraiment trop con de pas profiter, et j’ai dit oui.

Voici donc en exclusivité mondiale, la vidéo de ma descente :

( Si de grosses gerbes de sable se forment autour de mes pieds, ce n’est pas un hasard : c’est la technique que nous a enseignée Marco pour freiner, hahaha. )

Après qu’une vingtaine de personnes ait effectué son baptême de sunboard dans un cadre inoubliable, nous remontons dans nos boogies et rentrons près de l’oasis. En redescendant les dunes pour rejoindre notre car, nous passons devant quelques boutiques. Je flashe sur un sac dans les coloris vert émeraude, une beauté. Une beauté pour laquelle il faudra que je reprenne quelques coutures, mais beauté quand même. La dame met 15 minutes à trouver de la monnaie chez ses voisins, ça m’amuse.

Ca m’amuse beaucoup moins quand avec deux collègues, on s’aperçoit que le groupe s’est barré et qu’on est complètement paumés. Nous faisons alors un effort surhumain de mémoire visuelle pour retrouver la place où s’était garé le car à notre arrivée, et dans une course effrénée par quarante-cinq degrés ( quatre-vingt douze ressentis ), nous le rejoignons à temps. Ouf !

Nous sommes en route vers :

Nazca et ses géoglyphes

Nous arrivons sur le site des « lignes de Nazca » vers 17 heures, toujours en empruntant la Panaméricaine, une immense route « à l’américaine » justement, qui forme de grandes lignes droites au milieu du désert. D’ailleurs cette « autoroute » traverse le continent Américain du Nord au Sud, et sa longueur est comprise entre 24.000 et 48.000 kilomètres selon les sources ( certains axes secondaires n’étant pas officiellement reconnus comme en faisant partie ). Bref ça fiche le tournis cette route. Au sens figuré hein. Parce qu’au sens propre, elle est (presque) rectiligne ( mais nous aurons l’occasion d’en reparler lors d’un trajet de nuit mémorable en bordure d’océan Pacifique. )( j’ai cru décéder.)

Notre car se gare et nous devons traverser la Panaméricaine à pieds pour rejoindre le « Mirador », sous la surveillance de quelques policiers puisque toute traversée piétonne de cet axe est considérée dangereuse. La route s’étend pourtant à perte de vue. Il y a peu de véhicules mais ils passent à une vitesse dingue, surtout les gros camions. On se sent tout petits au milieu de ce désert immense et il n’y a pas foule : juste notre groupe.

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Tout excités que nous sommes à l’idée de découvrir les fameuses lignes de Nazca, nous sommes freinés à l’entrée du mirador puisque nous devons monter par groupe de douze maximum. Sinon y’a pas la place. Nous attendons sagement notre tour en fumant des clopes et achetant quelques babioles aux péruviens plantés en bas du mirador.

Sitôt le top départ donné, je grimpe la volée de marche jusqu’en haut. Le coucher de soleil sur l’horizon désertique est de toute beauté, et les géoglyphes n’en deviennent que plus mystérieux :

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Après cinq bonne minutes d’observation et de photographies, nous redescendons. J’avoue qu’au final, j’ai ressenti de la déception face à ce site que j’imaginais bien plus impressionnant. Me farcir autant d’heures de car aujourd’hui pour admirer une vue certes splendide mais pour un site dont je me faisais tout un foin ( alors que…bah non ), ça fiche un peu les boules. Du coup je suis partagée entre la déception et l’excitation d’avoir vu de mes propres yeux cet endroit si emblématique. En gros, c’est un site à voir, mais je n’étais pas prête à sacrifier ma cicatrice fessière, alors qu’on aurait pu visiter le site le lendemain sans trop de kilomètres à parcourir, puisque nous partons ensuite à la

Recherche de notre hôtel ARCHI paumé

Alors que la route est belle depuis mille beaucoup de kilomètres, soudainement notre chauffeur tourne, en pleine nuit dans une impasse, alors que les lumières de la ville de Nazca sont encore loin loin loin devant.

Euh… Y aurait pas un problème ?

Le chemin de terre est large comme une voiture et semble avoir été foulé par une armée de tracteurs juste avant notre arrivée. Le chemin n’est pas éclairé, il est long, très long, on n’en voit pas le bout. Il y a bien un vieux panneau tout défraîchi qui annonce un hôtel pas loin, mais même loin on le voit pas. Soudain le car s’immobilise et entame une marche arrière : une voiture arrive en face. La loose.

Après une manoeuvre fort compliquée, nous repartons de plus belle…Et le car s’immobilise à nouveau quelques dizaines de kilomètres plus loin. Cette fois-ci, les deux chauffeurs descendent pour…débroussailler le chemin. Bordel. Ca sent le roussi cette histoire. Les vannes fusent dans le car. Je lâche entre deux rires nerveux « hey les gars, on rigole on rigole mais peut-être qu’au bout de ce chemin pourri, il y a un hôtel de dingue !! ». Personne n’y croit ( moi non plus d’ailleurs ).

Après ce qui nous semble être des heures de roulage / débroussaillage manuel et rayage de peinture de car toute neuve, nous arrivons devant un immense portail en bois qui s’ouvre à notre arrivée. Et j’avais vu juste : l’hôtel Majoro est un peu vieillot mais plutôt majestueux sous la lumière des nombreux réverbères. On dirait un motel de charme. Après avoir donné mon passeport à ma coloc et entendu plusieurs « Léoooon Léooon » qui m’interpellent, nous récupérons nos clés de chambre. Je vous passe les détails mais nous irons chercher un employé de l’hôtel pour ouvrir notre porte ( comprennent rien ces européens ). Une fois encore, nous bénéficions d’une chambre immense avec deux lits doubles et une immense salle de bains avec baignoire. Je suis crevée mais j’ai faim. Je prends rapidement une douche ( bouillante, archi-bouillante, impossible de descendre la température, j’ai cru m’ébouillanter ) avant de me diriger vers la salle principale, celle où nous nous sommes donnés rendez-vous pour dîner.

Ce repas épique sera marqué par nos conversations improbables sur l’évacuation des excréments humains dans les toilettes des avions, et par de soudains gros, très gros vertiges, vécus par ma personne.

Je précise que je n’avais absolument pas picolé. Enfin… juste le Pisco Sour servi en apéro.

Tout à coup, mes jambes se sont emplies de fourmillements intenses. Mes pieds sont devenus blancs comme de la neige. Alors que je ne paniquais pas tellement au début, mettant ses effets sur le compte de l’altitude ( qui devient importante ), je réalise soudain que je ne peux quasiment plus marcher. Soudain la femme d’un collègue, travaillant dans le domaine de la santé, m’interpelle et me demande ce qui se passe. Je lui explique. Elle me demande si j’ai pris quelque chose : oui, mon deuxième cachet contre le Mal Aigü des Montagnes. Elle me somme de stopper immédiatement le traitement, car c’est certainement un effet secondaire du médicament. Elle lit la notice : je fais partie des « cas rares » subissant des fourmillements intenses dans les membres et des vertiges importants. SU-PER.

Sonnée par cet état peu coutumier, je rejoins ma chambre pour une nuit que j’espère sereine et longue. Après un rapide appel à Musclor et Paupiette qui sont en route pour l’école maternelle le lendemain, je décide de ressortir un peu avec trois collègues pour partir à la chasse au bondieud’bondieu de paon qui n’arrête pas de gueuler après son LéOOOn LéOOOn. On ne le trouvera pas, mais suite à ma remarque « mais siiii j’vous JURE que j’ai vu des chauve-souris !!! », nous tomberons sur ce qui était en fait un troupeau de gros hiboux et aussi sur … un alpaga au bord de la piscine de l’hôtel. On a même cru que c’était un faux. Mais il était bien réel, et il profitait , pépouse, du bord de la piscine.

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Un collègue courageux ( ou inconscient ) s’en est approché si près que la bestiole a mis ses oreilles en arrière, a grogné un grand coup et que je suis partie en courant de l’autre côté de la piscine. ( L’histoire nous apprendra que l’alpaga n’avait pas oublié le visage de mon collègue, qui s’est copieusement fait cracher dessus le lendemain matin lorsqu’il a tenté une nouvelle approche. ) Avec Mamie Laurence, on a ensuite trouvé un bar désert d’humains mais plein d’alcool. Un bar abandonné qui n’attendait que nous. Au moment où je posais une main sur une bouteille de pisco, un type un peu bizarre a déboulé. On est reparties dans nos chambres, hilares ( mais bredouilles ).

Marco le guide nous avait prévenus : demain c’est grasse matinée, youhouuuuuu !!! Jusqu’à 6h30, you-hou.

J’ai l’impression d’avoir vécu dix journée en une tant ce second jour du circuit était intense. Sans surprise, je pose à peine ma tête sur l’oreiller que je pars dans un sommeil profond et récupérateur de sept heures consécutives…Il fallait bien ça pour assurer la troisième journée que vous découvrirez dans mon prochain billet !

Avons-nous finalement trouvé le paon fauteur de trouble ? La route vers Arequipa, seconde ville du pays,  sera-t-elle aussi longue que celle d’aujourd’hui ? Vais-je récupérer un usage normal de mes membres inférieurs ? Vous le saurez tout bientôt !

 

 




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