❝RESTO : KABUL, Prague ❞ Deux étrangers au bout d’une Blonde

kabulLors de notre périple à Prague en août dernier , MeyeurAmie et moi cherchions un restaurant proposant des mets moins lourds que les sempiternels goulash et saucisses tchèques . En furetant un peu dans notre guide du Petit Futé consacré à cette magnifique ville , nous nous décidâmes pour le restaurant KABUL proposant des spécialités afghanes , une cuisine souvent méconnue dans notre culture occidentale .

Un bien curieux choix avec le recul. Ceux qui ont déjà mangé dans un restau éthiopien me comprendront sans doute : on s’attendait lors de notre découverte culinaire afghane à boulotter trois grains de riz en sauce. Mais en fin de compte on a réitéré ce qu’on a certainement réussi le mieux pendant nos vacances : bouffer comme quatre et éclater notre régime.

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A NOTER DANS SON TRAVELBOOK

  • L’adresse : 14 Karolíny SvÄ›tlé , 110 00 Praha 1
  • Le numéro de téléphone : 224 235 452
  • Les jours et horaires d’ouverture : du Lundi ( Pondêli ) au Dimanche ( Nedêle ) de 12h à 23h.

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Situé à quelques centaines de mètres de la très touristique Place de l’hôtel de Ville, ce restaurant a la particularité de ne pas être situé dans une rue très animée, ce qui nous garantissait au pire une certaine authenticité, au mieux un peu de calme au milieu du fourmillement touristique permanent de la Capitale.

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Nous choisissons de dîner en terrasse à l’arrière du restaurant où 2  concurrents pas afghans situés dans des rues adjacentes ont choisi eux aussi d’installer leurs tables extérieures.
Il faisait hyper chaud ce soir-là, nous n’allions certainement pas nous enfermer à l’intérieur même si la décoration semblait hyper chaleureuse avec des murs jaunes et surtout ces cascades d’oignons pendouillant du bar.

La terrasse est malheureusement fort peu éclairée, un inconvénient mineur pour qui cherche le romantisme d’un dîner en amoureux mais une saloperie de calvaire pour qui veut grailler. En effet les menus sont écrits en tchèque et malgré moults efforts, je n’ai jamais rien entravé aux hiéroglyphes locaux. Si en plus, on n’y voit pas à 30 cm, c’est carrément la mouise.

Passablement paniquées, MeyeurAmie et moi avons poussé un gros ouf de soulagement devant la traduction anglaise de la-dite carte. Je n’ai pas la prétention d’être totalement bilingue : demander mon chemin dans la langue de Shakespeare me semble d’une facilité déconcertante, mais traduire des plats de bidoche ça devient rude. Je ne suis pas férue de barbaque en temps normal mais devoir en plus me demander si je ne risque pas de commander du mouton ou du porc à cause d’une traduction approximative, ben ça me fout les boules.
Heureusement, MeyeurAmie est beaucoup plus calée que moi et je lui fais une confiance aveugle surtout après qu’elle m’ait assuré pour la douzième fois : «mais noooooon la Lu, j’te dis que c’est pas du porc, c’est du boeuf, j’suis archisûre de mon coup là !».
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, le serveur n’entravait pas un mot d’anglais. Encore moins de Français, cela va sans dire. Nous pensions souvent nous faire comprendre mais ce n’était pas tout le temps le cas : je m’en suis vite rendue compte lorsque le verre de pinard attendu pour l’apéritif ( et donc MeyeurAmie poireautait pour trinquer , normal ) est arrivé 30 minutes après ma commande car le serveur pensait que j’allais le siffler pendant le repas. C’est mal me connaître hein.

Je l'attendais depuis tellement longtemps ce verre !
Je l’attendais depuis tellement longtemps ce verre !

Seul pour assurer tout le service du restaurant, le petit jeune nous paraissait un peu débordé mais fut trèèèès patient et essayait vainement de biter quelque chose quand nous lui parliions.
La carte quant à elle est bien fournie et si comme nous, vous ne comprenez pas grand chose, allez-y au feeling. Pas le choix de toute façon hein.
J’avais donc «choisi» un plat de boeuf ( seul mot dont nous ayons la traduction anglaise ) et MeyeurAmie un plat de mouton, viande que j’ai en horreur.
Quand nos plats nous furent apportés, le serveur prononça leurs noms tchèques. Donc on n’a pas vraiment tilté. Je m’étonnais juste d’avoir des os dans mon boeuf tandis que mon amie était surprise de trouver son mouton sous forme de boulettes. Le tout étant très appétissant, nous nous ruâmes sur nos plats en se disant que les épices afghanes, très présentes dans ce type de gastronomie, faussaient sans doute le goût de la viande.

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Quand soudain MeyeurAmie ouvrit de grands yeux et avant qu’elle n’ait pu commencé sa phrase, je m’exclamais :  » BORDEL ! On s’est trompées de plats ! « 

Voilà comment moi , MOI j’ai mangé du mouton et que mon amie s’est enfilé la moitié de mon boeuf. Je n’arrive toujours pas à m’en remettre. Mais comme nous sommes au restaurant et qu’une pouffe se tient toujours bien en public, je ne suis pas allée vomir aux toilettes.
Pour en revenir sur la description des plats, j’ai trouvé le mouton gras ( pis ca reste du mouton hein bwerk ) mais la poêlée de boulettes de boeuf servies avec leurs oignons verts et les tomates étaient absolument succulente.

on a vraiment été cruches, ça ne ressemble pas du tout à du boeuf !
on a vraiment été cruches, ça ne ressemble pas du tout à du boeuf !

Nous nous sommes également régalées avec le pain afghan et sa sauce à l’ail, le pain ressemblant à s’y méprendre à de la pâte à pizza en plus légère et plus goûtue.
Le plat de riz était absolument renversant : des grains de riz fins qui ne collaient absolument pas, très parfumés. Je ne connais pas assez le monde des épices pour être plus précise mais croyez-moi sur parole, c’était divin !

Miam !
Miam !

Un tantinet déçue de ne pas avoir joui totalement de mon boeuf, MeyeurAmie en ayant gloutonnement boulotté les deux tiers et n’ayant pu assez de place dans le bide pour accueillir un autre plat entier, nous commandâmes également deux pâtisseries qui finirent de nous combler : l’une était à base de lait séché et de coco, l’autre à base de noix et d’amandes. Si jamais ces pâtisseries vous évoquent des souvenirs, par pitié donnez-moi leurs noms, c’était trop bon !

Et malgré un rapide tour par la page Web du restaurant impossible d‘ identifier ces desserts succulents…Ouin.

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Malgré les sollicitations permanentes des clients, le jeune serveur restait agréable, très prévenant et souriant. Nous lui avons donc facilement pardonné le retard sur mon apéritif, car en dehors de ce mauvais début, tout le reste du repas fut absolument parfait . Bon je passe rapidement sur le moment comique de la commande des desserts où le cuisinier a dû venir à notre table pour tenter de nous traduire les parfums des pâtisseries. Comme on n’avait toujours rien pané, on a fini par lâcher un « OK let’s goooo !» et qui vivra verra ( ou vomira ).

L’addition : on s’est pas foutu de Magul

En comptant le pourboire, le repas nous aura coûté environ 800 couronnes tchèques soit environ 30 euros pour :

  • Deux apéritifs : 1 grosse blonde et 1 verre de vin
  • Deux plats de viande dont j’ai retrouvé les dénominations grâce au site Internet : un Skopový kotlet ( spa une blague ) et un Karahji
  • Un plat de riz : le Dal, assez gros pour deux personnes
  • Une corbeille de pain afghan et sa sauce
  • Deux pâtisseries divines
  • Un décaféiné.

Nul doute que les touristes jouxtant notre table avaient également suivi l’excellente recommandation d’un guide de voyage. A vrai dire personne ne faisait vraiment local puisque nous n’ avons pas aperçu le moindre voile. J’aurais certainement été beaucoup moins à mon aise si tel avait été le cas : si je le précise, c’est pour avoir visité certains pays arabes où deux femmes sortant seules le soir sont cataloguées filles de joie. Nous on était juste joyeuses devant cette addition très raisonnable en regard de nos panses bien remplies ^^

Le Kabul a failli me rendre Mabul

Pour conclure, je ne peux que trop vous recommander de vous restaurer au Kabul si vous voyagez à Prague. La cuisine afghane fut une bien belle découverteun véritable voyage gustatif au royaume des épices et de la bidoche parfumée. Cette gastronomie méconnue mérite vraiment que les papilles s’y attardent le temps d’un repas. Mais si vous persistez à vouloir manger pragois et que vous n’êtes toujours pas rassasié de goulashs et de bibines, vous trouverez également ces spécialités au menu du Kabul.
Nous avons facilement pardonné les lenteurs du service dûes à des incompréhensions linguistiques devant le rapport qualité-prix absolument imbattable pour les touristes-en-herbe fauchées que nous étions ( et sommes toujours).

Le Kabul est resté comme l’un de nos souvenirs impérissables du séjour tant les plats servis étaient incontestablement divins et les tarifs modiques .D’ailleurs je recherche activement un restaurant afghan en France pour enfin attester que le Kabul était excellentou si c’est la gastronomie afghane toute entière qui mérite tant d’éloges !
Je suis très satisfaite de cet excellent restaurant sans prétention mais je vous fournis un bon conseil pour éviter l’arrachage de cheveux : travaillez votre anglais ou vous deviendrez carrément zinzin devant les hiéroglyphes tchèques.

Satisfaction : 9 / 10

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2 Commentaires

  • lalutotale
    15 mai 2013 13 h 54 min

    ouioui sérieusement. Je suis vraiment nulle en bidoche. Par contre en poissons et fruits de mer, je déchire !

  • Carole Thi Ben
    15 mai 2013 13 h 51 min

    Sérieux, tu as cru que les côtelettes là, c’était du boeuf? T’avais jamais vu de viande avant? mdr

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